Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/12/2018

"Budget, une volonté d’entente."

M5S.jpg

Ligue.jpg

Italie. Revue de presse.

Budget/UE: Unes - : « Un plan pour l’accord avec l’UE » - ‘’Salvini et Di Maio ouvrent sur un déficit à 2%. Le Patronat critique le gouvernement’’ (Corriere della Sera), « Les entreprises affichent leur impatience » - ‘’ Nous ne pouvons pas rompre avec l’UE’’ (La Repubblica), « Des coupes aux retraites d’or » - ‘’L’UE demande 12 milliards de coupes’’ (La Stampa), « Les entreprises : un budget sans croissance, il faut les infrastructures » (Sole 24 Ore), « Déficit à 2%, le défi Conte-UE » - ‘’Les entreprises préviennent le gouvernement’’ (Il Messaggero, Il Mattino), « Conte : voici mon plan » (Avvenire). 

ENTRETIEN de Giuseppe Conte, président du Conseil « J’ai un plan, je convaincrai l’UE » (Avvenire« ‘’Il s’agit d’une négociation réelle. Mon objectif est d’éviter à l’Italie une procédure d’infraction qui puisse nuire à notre pays et qui risque de faire du mal à l’Europe aussi. Je suis en train de travailler à cela avec la plus grande détermination. Je suis en train de mettre au point ma proposition que l’UE ne pourra pas, ne pas prendre en considération. Elle arrivera bientôt. J’ai quelques projections sur l’effet économique de la réforme des retraites et du revenu de citoyenneté. Cela peut me donner des marges de manœuvre pouvant être dépensées et utilisées lors des négociations. Si nous récupérons des chiffres, il est raisonnable de penser que le déficit sera réduit. Mais en ce moment je ne dévoilerai pas de chiffres. Cela ne serait pas correct et vain en pleine négociation de les donner aux médias en premier. Pour qu’une négociation ait du succès, il faut de la confidentialité. Nous dialoguons avec tous, de Trump à Poutine, sans préjugés. Et aussi en tant qu’UE, nous devons nous habituer à une nouvelle phase : au sein d’un cadre d’alliances stables et de règles partagées, nous sommes aussi des concurrents. Il faut s’habituer à un multilatéralisme compétitif. Quant à la migration, ce serait une défaite pour l’Europe de renoncer à la solidarité et aux mécanismes de gestion partagés’’ ».

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli : « Rome, Paris et l’Europe des faiblesses » : « Le président du Conseil n’était pas un ectoplasme hier et il n’est pas un commandant aujourd’hui. Le binôme Ligue-M5S avait commencé par l’idée de briser les règles européennes, en gagnant mes marges financières pour promouvoir une hausse du PIB et une réduction de la dette publique. Nous nous retrouvons, au contraire, à lutter avec la Commission sur quelques décimales, après avoir perdu l’ambition révolutionnaire d’incarner la fierté méditerranéenne opposée à l’arrogance nordique. Le risque est d’avoir une loi de finances qui ne favorise pas les investissements et qui ne diminue pas les impôts : beaucoup de fumée. L’Europe est en train de vivre un moment de crise dramatique. La révolte française démontre la fragilité du leadership de Macron. Il est certainement possible d’écraser les vandales et les violents, c’est aussi inévitable, mais il est beaucoup plus difficile de donner une réponse au malaise social diffusé dans le pays. Mais ce phénomène ne se limite pas uniquement à Paris, les élections de dimanche en Andalousie ont confirmé la tendance déjà vue en Allemagne, Italie, Autriche et Suède : Les partis traditionnels, populaires et socialistes perdent et des forces radicales, souverainistes et nationalistes s’imposent. En résumé, il semble que le processus de délégitimation des vieilles classes dirigeantes continue un peu partout. Si l’incendie français continuait, Macron aurait besoin de la solidarité européenne, c’est-à-dire de ressources économiques pour calmer le malaise des classes appauvries. Dans ce cas, il ne serait pas possible de nier à Rome ce qui est donné à Paris. Pour les souverainistes ce serait une paradoxale demi-victoire, surtout si elle était obtenue sur les cendres de l’intégration ».

ARTICLE, Corriere della Sera I. Caizzi et E. Marro « Budget, une volonté d’entente » : « L’Eurogroupe des 19 ministres financiers de la zone euro a partagé l’avis négatif de la Commission sur le budget mais en même temps soutient les négociations entre Rome et Bruxelles pour arriver rapidement à un compromis pour éviter une procédure d’infraction. La Ligue a déjà accepté de rendre la réforme des retraites temporaire (trois années) et d’en réduire le coût de 2 milliards. Quant au revenu citoyen, pour en réduire le coût, le M5S devrait le reporter en juin ».

RETROSCENA (coulisses) Il Messaggero M. Conti « L’axe Conte-Juncker qui rassure les deux vice-présidents du Conseil » : « La France risque de devenir un appui et un bon argument pour faire plier les pays les plus durs, pas seulement pour son 3% du rapport déficit-PIB mais aussi pour ses tensions sociales. Le gouvernement de Rome tente de tenir la ligne Maginot des 2% alors que l’Eurogroupe n’a pas l’intention d’octroyer plus que 1,9%. Un bras-de-fer qui se prolonge mais avec des tons plus mesurés. Les deux vice-présidents du Conseil misent sur une solution pouvant leur permettre de fêter l’approbation du budget ou voter en faisant la grimace quitte à indiquer Conte, Tria et à la commission comme responsables d’un budget diluant la réforme des retraites et le revenu de citoyenneté. Un scénario terrifiant pour l’Italie et sa crédibilité mais qui, uni à ce qui est en train de se passer en France, risque de provoquer un séisme dans la zone euro. Une hypothèse que le Palais Chigi ne veut même pas évaluer ».

COMMENTAIRE, La Stampa, S. Lepri : « La loi de finances expansionniste fait « but contre son camp » : « La négociation italienne avec l’Europe a un aspect surréel et surtout, au sein du gouvernement, il n’y a personne qui a compris la raison pour laquelle l’économie va si mal. Face au risque d’une récession, on réaffirme vouloir faire une « loi de finances expansionniste ». Dans l’abstrait, c’est sensé. Mais ici, le problème est autre : les signes de la mauvaise situation de l’économie sont dus à ce que le gouvernement a annoncé. On y voit la méfiance provoquée par les projets onéreux et faussement expansionnistes ».

ARTICLE, Corriere, reprenant les propos de Lewis Eisenberg, Ambassadeur des Etats-Unis en Italie, à l’Aspen institute « Des USA un message à Rome : ‘’nous vous sommes plus utiles que les Russes’’ » : « ‘’Les États-Unis s’attendent à ce que le gouvernement Conte achète du gaz liquide américain. Les États Unis demandent également à nos autorités de ne pas baisser la garde sur les menaces visant la sécurité cybernétique en provenance de l’Est. Ils rappellent que les sanctions contre la Russie, dues à l’annexion de la Crimée en 2014, ne doivent pas subir d’atténuations si Moscou ne favorise pas les accords de Minsk basés sur un parcours pour la paix avec l’Ukraine. Ces trois sollicitations à l’Italie ont été insérées dans un discours que l’Ambassadeur américain en Italie a prononcé à l’Aspen Institute en présence du Ministre Moavero. Il a souligné notamment que l’Italie pourrait devenir un acteur central sur les marchés européens de l’énergie à travers sa capacité d’importer et de stocker le gaz, notamment US. Ces déclarations expliquent une des raisons pour lesquelles l’administration Trump a exempté, pour 6 mois, notre pays de sanctions contre les sociétés investissant en Iran. Ce n’est pas pour nous inciter à faire des affaires avec Téhéran. C’est pour nous donner le temps d’investir et permettre une augmentation de la fourniture de gaz américain. Le soutien américain au gouvernement italien existe mais il n’est pas gratuit ».

ARTICLE Sole 24 Ore C. Fotina « Tunnel de Gênes et réforme des appels d’offre mais sur la ‘’Tav’’ Conte temporise » : « Demain, quand il recevra au Palais Chigi le comité favorable à la réalisation de la ligne grande vitesse Lyon-Turin, le Président du Conseil G. Conte donnera une réponse d’attente. Il est inévitable pour le gouvernement d’attendre le résultat de l’analyse coûts-bénéfices demandée par le ministre des infrastructures D. Toninelli. Néanmoins, le feu vert pour la réalisation du ‘’Terzo Valico’’ (tunnel passant par Gênes) leur sera annoncé. En même temps, Conte voudra souligner l’engagement de son gouvernement pour la croissance. Un dessin de loi pour remettre la main au code des appels d’offres pour les travaux publics devrait être prochainement adopté ».

 ARTICLE Sole 24 Ore N. Picchio « Les entreprises réunies sur la TAV et le budget. Boccia (Patronat) ‘’la patience a une limite’’ » : « Trois mille entrepreneurs réunis à Turin, représentant 3 millions d’entreprises, 65% de la richesse nationale, 80% des exportations et environ 13 millions d’employés. C’est de Turin que vient la protestation du monde de la production : il faut ouvrir les chantiers, faire grandir l’Italie, la relier à l’Europe et au monde, créer des postes de travail. Le président du patronat Confindustria, V. Boccia souligne ‘’nous sommes contre ce budget qui n’a rien de prévu pour la croissance. En coupant 4 milliards nous pouvons éviter la procédure d’infraction. A la place de Conte, je demanderais aux deux vice-présidents de couper chacun deux milliards. Si l’un des deux s’y oppose, à sa place je démissionnerais’’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.