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29/11/2018

"Conte s’énerve."

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Italie. Revue de presse.

Migrants/ONU/décret ‘’sécurité’’ : Unes - : « Migrants, l’Italie dit non, nouvelle fracture Ligue-M5S » (La Repubblica), « Migrants, Salvini pousse le gouvernement à revenir sur ses pas » (La Stampa), « Migrants, divisions entre la Ligue et le M5S » (Il Messaggero), « La bombe de Salvini sur le gouvernement » - ‘’Salvini stoppe l’accord voulu par Conte et M5S’’ (Il Giornale), « Le gouvernement fait marche arrière sur le pacte global ONU » (Avvenire).

ARTICLE, M. Cremonesi, Corriere, « Migrants, tensions au gouvernement sur le plan migration de l’ONU. Salvini : ‘’jamais’’. Conte : ‘’c’est le Parlement qui décide’’ » : « La tension est forte entre G. Conte et M. Salvini.  Après une discussion interne -discrète- au sein du gouvernement, le « global compact pour une migration sûre, ordonnée et régulière » se transforme en une nouvelle occasion d’étincelles entre la Ligue et les 5 étoiles. Conte, le 26 septembre dernier à New York s’était exprimé en faveur de l’accord, et Moavero l’avait également fait, à plusieurs reprises. Salvini a dit hier : « le gouvernement du changement laisse le choix aux citoyens à travers les parlementaires. Mieux que ça, plus démocratique et transparent que ça, cela n’existe pas ». Il a ajouté : « cette fois encore vous ne réussirez pas à créer une dispute entre les 5 étoiles et nous ». Quant à Conte il dit n’avoir ‘’pas changé d’avis sur le ’’Global compact’’, qui reste compatible avec « la stratégie italienne à plusieurs niveaux ». Mais la réunion des ministres n’a pas été sereine comme l’a dit Conte. Des sources des deux partis ont même parlé de « dispute » entre le président du Conseil et le ministre de l’Intérieur. Reste à savoir quand la décision arrivera devant les Chambres et ce qui se passera, car si une partie de la majorité veut prendre son temps, les parlementaires d’autres groupes pourraient ne pas laisser passer l’occasion d’isoler la Ligue. Et si Salvini annonce que le gouvernement n’ira pas à Marrakech, le groupe européen des cinq étoiles y participera avec une délégation emmenée par Laura Ferrara. De nombreuses réactions très dures des démocrates : pour Delrio, c’est ‘’Salvini le vrai président du Conseil’’ qui ‘’dément ce que disent le ministre des Affaires étrangères et le président du Conseil’’. Laura Boldrini (ancienne présidente de la Chambre, Leu) a elle souligné : ‘’l’Italie se plaint toujours d’être laissée seule, mais quand elle en a l’occasion, elle ne va pas à la rencontre prévue ».

COULISSES, M. Conti, Messaggero, « Tensions Conte-Di Maio, et maintenant Conte s’énerve » : « Conte - un peu comme l’entraîneur de foot de Milan qui a invité Salvini à rester dans son camp en s’occupant de politique et pas de foot – a invité Salvini à ne pas parler au nom du ministre des Affaires étrangères et encore moins au nom de toute la coalition. La déclaration de Salvini a fortement irrité la Farnesina. Le bras-de-fer en cours risque de peser également sur l’accord à Bruxelles sur la loi de finances. Conte a parlé en leader, il s’agit pour le M5S de l’aider à rester un interlocuteur crédible à Bruxelles et à faire survivre le gouvernement ».

COMMENTAIRE La Repubblica, Ezio Mauro « Le pays de la peur » : « Nous consommons davantage de peur que ce qu’une démocratie peut nous permettre. Une peur que nous croyions reconnaitre et dominer, mais qui en réalité est en train de déborder, devenant un tout indiscernable. Dans l’histoire du vendeur de pneus ayant tué le voleur, un immigré moldave, il y a tout le précipice italien de ces dernières années. Un homme qui se sent abandonné par l’Etat, qui garde son pistolet sous son oreiller, ne connaissant pas d’autre manière de se défendre. Et avec les migrants, nous avons construit une image pouvant absorber toutes nos inquiétudes. L’ennemi naturel, capable d’alimenter tous nos instincts, toutes les inquiétudes et les pulsions profondes d’une partie de la population. En agissant de plus en plus comme le chef du gouvernement, Salvini est en train de décharger tout le poids de son ministère sur les épaules des migrants. Hier, avec l’adoption du décret abolissant le permis de séjour pour de raisons humanitaires, Salvini en a profité pour annoncer une réforme de la légitime défense. On comprend bien pourquoi l’Italie d’aujourd’hui n’a rien à voir avec le global comptact, tout comme l’Amérique de Trump. C’est la peur qui revient. La peur de l’homme qui fait feu, la peur des bons principes, la peur de l’étranger. Ensuite, quelqu’un fera exploser la bulle de la peur et la politique reprendra son cours ».

COULISSES, S. Canettieri, Messaggero, « Luigi Di Maio appelle en soutien les ministres 5 étoiles : si je tombe, nous tombons tous » : « C’est, plus qu’une affaire de famille, c’est une affaire de gouvernement. L. Di Maio a réuni les ministres du Mouvement en expliquant que c’est toute la ‘’réputation du M5S qui est en jeu’’ {ndr : suite aux révélations sur les ouvriers travaillant illégalement chez son père}. La ministre de la Justice Bonafede ne s’est pas exposée mais lui a démontré son estime et sa solidarité en privé.  La ministre de la Défense le soutient encore plus ouvertement. Même « s’il s’agit de son père et ça n’a rien à voir avec la politique’’, a-t-elle déclaré mais l’inquiétude sur la prochaine émission de « Le Iene », dimanche, demeure ».

COULISSES, E. Pucci, Messaggero, « Affaire Battisti : Salvini en action – Bolsonaro peut le déclarer ‘’persona non grata’’. En janvier, Salvini sera au Brésil pour la mise en place du nouveau président. L’objectif : obtenir tout de suite l’extradition » : « Les diplomaties sont au travail : Battisti est près de San Paolo, surveillé 24h sur 24. Bolsonaro veut contenter le gouvernement italien. Conte pourrait parler du thème au G20 en Argentine. »

ARTICLE La Repubblica A. D’Argenio « L’UE condamne enfin le Kremlin mais l’Italie freine sur les sanctions » : « L’Europe parvient à parler d’une seule voix sur la nouvelle crise ukrainienne provoquée par la Russie. Mais le ton de ses mots a été amoindri par le cabinet pro-russe dirigé par G. Conte. Le langage de la réponse, sous l’insistance de l’Italie, a été dilué, non seulement la référence à de possibles nouvelles sanctions contre le Kremlin mais aussi en ce qui concerne l’intensité de la condamnation. Le ‘’non’’ italien a ralenti d’au moins 24 heures la prise de position des capitales européennes. Certes, Rome n’a pas pu éviter le texte. Elle s’était trouvée pratiquement isolée dans la défense de Poutine. Elle a néanmoins réussi à éviter une référence explicite à l’étude technique de nouvelles sanctions, allant en direction des attentes du Kremlin ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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