"Querelle sur les incinérateurs."

 

Italie. Revue de presse.

Déchets/Frictions M5S-Ligue : Unes - : « Salvini n’en démord pas, Di Maio relève le défi » (La Repubblica), « Querelle sur les incinérateurs » - ‘’Salvini ouvert à un accord (ndr : sur les incinérateurs), le M5S souhaite les fermer’’ (La Stampa), « Des fonds pour le Budget » - ‘’Moins d’impôts pour ce qui font le tri sélectif’’ (Il Mattino), « Salvini paladin des incinérateurs » - ‘’Il serait actionnaire du géant A2a’’ (Fatto Quotidiano).

ARTICLE, Il Messaggero, M. Conti « Duel M5S-Ligue : Sur les déchets, le leadership au Sud est en jeu » : « Ils feront semblant de rien le temps d’une signature et d’une photo qui sert à Di Maio, qui est né au Sud, et à Salvini, qui y débarque en force. Pour proposer leurs candidatures et gouverner le pays, les voix des régions productives du nord servent, mais celles du Sud aussi. Quarante ans de démocratie chrétienne et vingt de Berlusconisme confirment qu’un parti pour tenir bon et être « national », doit être équilibré dans les pourcentages recueillis et les politiques proposées. Di Maio devrait convaincre les siens, pour montrer qu’il pense à tout le monde, que les grandes infrastructures sont utiles et que la TAV (ndr : la ligne Lyon-Turin) doit être terminée comme le demande le Nord. Di Maio craint cependant non seulement l’ombre de Di Battista (M5S) mais aussi celle de Berlusconi qui, avec Forza Italia, représente l’autre opportunité de gouvernement pour le pays sans qu’il y ait besoin de retourner aux urnes. Pour certains de la Ligue, il suffit « d’affaiblir encore un peu plus le M5S et c’est fait ».

ENTRETIEN, Luigi Di Maio, vice-président du Conseil, Il Mattino, « Incinérateurs dépassés, taxe moins chère pour celui qui recycle » : « Nous avons la seconde usine de thermo-valorisation d’Europe, il est inutile de parler d’en construire d’autres. Un débat vieux de vingt ans a été ouvert, ce type de structure est scientifiquement dépassée.  Nous avons plutôt besoin d’un cycle intégré, ce gouvernement croit dans le tri sélectif et ceux qui l’appliquent paieront moins de taxes. Contre la mafia : nous avons choisi comme ministre de l’Environnement Sergio Costa, qui a été général de la garde forestière puis des carabiniers. Sur la procédure d’infraction UE : La prochaine programmation de financements pour le Sud sera lancée dans deux ans, il faut l’unanimité pour l’adopter. Nous mettrions notre véto si l’Italie était pénalisée. »

ENTRETIEN d’Antonio Tajani (Forza Italia), président du Parlement européen, Il Messaggero, « Gouvernement Ligue-FI après les Européennes » - « Le contrat M5S-Ligue ne donne pas de résultats, Salvini est conscient des choses qui ne vont pas » : « ‘’Si le gouvernement devait tomber, il pourrait y avoir une majorité de centre droit, soutenues par des volontaires et des responsables au sein du Parlement. Cela serait bien vu par les citoyens. Il faut éviter la récession et sortir de l’isolement international’’ ».

ENTRETIEN d’Attilio Fontana (Ligue), président de la Région Lombardie « Di Maio parle avec des slogans, nous ne reprendrons plus les déchets du Nord » : « ‘’Les 13 incinérateurs présents en Lombardie sont non seulement propres, mais sont aussi très contrôlés. Comment peut-on dire que le Sud n’en veut pas, justement là où le problème des déchets est endémique ? Notre région est un exemple international. Di Maio devrait visiter nos sites. S’il pense que nos incinérateurs polluent, alors nous n’accepterons plus les déchets provenant du Sud’’ »  

Budget/UE : Unes - : « L’Inps lance l’alerte : ‘’des calculs erronés sur les retraites’’ » - ‘’Boeri : trop de promesses, la dépense sera exorbitante’’ (Corriere della Sera), « Recettes incertaines sur la web tax » (Sole 24 Ore), « L’amnistie fiscale en doute » - ‘’la Cour des comptes critique sur l’amnistie élargie’’ (Il Messaggero), « Un revers pour la flat tax » - ‘’Les bénéficiaires revus à la baisse, l’arnaque du gouvernement’’ (Il Giornale).

ENTRETIEN de Tito Boeri, président de l’INPS (Istituto Nazionale Previdenza Sociale) : « ‘’ Les comptes ne tombent pas justes, plus de dépenses avec ‘’ quota 100 ‘’. Beaucoup d’agressions dans les bureaux et maintenant l’INOS risque d’être prise d’assaut » (Corriere della Sera) : « ‘Je trouve dangereux, pour notre démocratie, la délégitimation systématique d’organismes indépendants, d’autorités de contrôle ou d’avis techniques. Ce que le gouvernement décidera, nous le réaliserons infailliblement, comme toujours. Mais l’INPS doit signaler toutes les violations potentielles. Les comptes ne tombent pas justes et l’introduction du ‘’ Quota 100 ’’ provoquerait davantage de dépense. Plus que de Bruxelles, le budget italien a été accueilli très durement par tous les autres gouvernements de la zone euro. La fait que le gouvernement n’ait pas maintenu les engagements pris il y a quelques mois et que les hypothèses de croissance soient très optimistes, n’a pas aidé. Mais il y a encore la possibilité de récupérer le tir. La voie royale est prendre davantage de mesures pour la croissance. Une loi de finances qui consacre l’essentiel des ressources à ceux qui ne travaillent pas ne peut pas plaire en Europe ‘’ ».

ANALYSE, Il Messaggero M. Calise « France et Italie, les effets différents des protestations des rues » : « Comparé à la situation française, le gouvernement M5S-Ligue semble être dans une position plus favorable. Jusque-là, Di Maio et Salvini n’ont pas eu droit à des manifestations dures dans les rues comme celles qui ont mis la France en difficulté. Cela pourrait-il avoir lieu chez nous ? Et si le vent devait changer ? En France, une baisse brusque de popularité n’ébranlerait pas l’Elysée. Cela a été vu avec Hollande. Que se passerait-il pour Di Maio et Salvini ? Ces derniers ont un besoin fou de rester au sommet de la gloire. Raison pour laquelle ils sont en train d’aller vers un ‘’chicken-game’’ contre les commissaires européens. Mieux vaut écoper de quelques sanctions que de s’exposer à l’accusation d’être un traitre par les électeurs. Les émeutes en France auront convaincu encore davantage Di Maio et Salvini. Ils savent que si le vent change et devait leur être défavorable, ce serait alors une tempête ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)