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24/10/2018

"M5S-Ligue : affrontement total avec l’UE."

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Italie. Revue de presse.

Loi de finances/gouvernement/UE : Unes - : « Ultimatum pour récrire le budget » - ‘’Le gouvernement va de l’avant, l’appel de Mattarella’’ (Corriere della Sera), « M5S-Ligue : affrontement total avec l’UE » - ‘’Le Quirinal : des risques pour les familles et les entreprises’’ (La Repubblica), « Bruxelles : ‘’l’Italie met en danger l’Europe’’ » (La Stampa), « UE : modifiez ou procédure pour infraction de la dette » (Sole 24 Ore), « Mattarella : ‘’Budget, attention aux familles’’ » (Il Messaggero), « L’UE demande à revoir le budget » (Il Mattino), « Mattarella avec l’Europe et contre le budget » (Fatto Quotidiano), « Budget retoqué mais le gouvernement va de l’avant » (Avvenire).

EDITORIAL, Corriere della Sera, D. Di Vico : « La déloyauté des chiffres » : « Le Président du Conseil Giuseppe Conte et, encore plus, le ministre de l’Economie Giovanni Tria (Indépendant) savent très bien que les prévisions de croissance du PIB, envoyées à Bruxelles, pour justifier le déficit à 2,4 %, sont tout à fait irréalistes. Suite à la position ferme de la Commission européenne, qui a rejeté mardi le projet de budget de l'Italie pour 2019, affirmant qu'il enfreignait les règles de l'UE en matière de dépenses publiques, le bulletin de Ref Recherche expliquait les raisons pour lesquelles cette indication ne se réalisera pas. Les effets éventuels de cette politique expansive seront ressentis à la mi 2019 et ce choix budgétaire du gouvernement est destiné à échouer en raison d’un ralentissement du commerce international et des contradictions inhérentes à la loi elle-même. Tous les effets seront, en fait, réduits ou totalement annulés par le ‘’ spread ‘’. Tria doit sûrement en être conscient, vu que c’était lui-même qui le soulignait en septembre à Cernobbio. Nous sommes donc à un passage délicat de nos relations avec Bruxelles et, par le changement du langage politique envers l’UE, nous risquons de passer de l’euroscepticisme à l’euro déloyauté pour arriver dans un nouveau territoire de la non-Europe ».

ARTICLE, Corriere della Sera, A. Trocino : « Pour le gouvernement ‘’ il n’y aura pas de retour en arrière ‘’. Giorgetti : nous ne sommes plus soumis à Bruxelles » : « Le gouvernement italien n’a aucune intention de modifier la loi de finances rejetée mardi par la Commission européenne, au contraire il continuera comme avant, ensemble avec les citoyens. Les deux vice- présidents du Conseil, Salvini et Di Maio, attaquent l’UE, en affirmant que le rejet de l’UE ne change absolument rien. Le sous- secrétaire à la Présidence du Conseil, Giancarlo Giorgetti, a ajouté que l’Italie n’est plus soumise et obéissante à Bruxelles, tandis que le président du Conseil Conte est plus prudent et déclare que le dialogue sera franc et direct ».

ARTICLE, La Repubblica, S. Folli: « Rome-Bruxelles, le défi sur les 400 points de base du spread» : « Le gouvernement M5S-Ligue souhaite que la structure actuelle sur laquelle se tient l’UE puisse tomber en ruine, y compris l’hégémonie franco-allemande, avec les élections de mai. Si cela représente leur défi politique, il est clair qu’il n’y aura aucune variation significative du budget dans les trois semaines. Mais il est également clair que les institutions européennes mettront l’Italie sous procédure. Il faut s’attendre à une longue guerre de position. La bonne carte des souverainistes est l’extinction du pouvoir de la Commission en mai. La mauvaise carte, jusque-là pas suffisamment prise en compte, est la réaction des marchés financiers. Considérant les dernières élections locales, le ministre de l’Intérieur Salvini a un grand consensus populaire. Toutefois, une crise financière comme celle qui s’annonce, si elle ne devait pas être contrôlée, pourrait le mettre au pied du mur. Il devrait alors écouter les deux présidents légistes des régions Lombardie et Vénétie, Fontana et Zaia qui sont les illustrations d’une Ligue qui gouverne localement et qui ne veut pas faire la révolution ».

COMMENTAIRE, La Repubblica S. Messina « Le populisme de la chaussure » :« La motivation, aussi convaincante et articulée, du député européen de la Ligue Angelo Ciocca, écrasant les papiers du discours de Pierre Moscovici avec sa chaussure aura sans doute fait changer d’avis au commissaire européen. Comme d’ailleurs la réaction de M. Salvini, avec une argumentation très fine ‘’vous n’attaquez pas un gouvernement mais un peuple’’. Tout comme celle de l’autre leader de majorité, Di Maio ‘’ce gouvernement croit en ce qu’il fait. Celui qui croit ce qu’il fait, n’a rien à craindre’’. Mais c’est surtout le président du Conseil, juriste de formation, qui n’a pas évoqué le peuple ni la raison, mais qui fait mieux : il a évoqué un paradigme juridique jusque-là ignoré par Bruxelles : la beauté. ‘’La loi de finances italienne est très belle’’. Alors, chers bureaucrates européens, posez vos calculettes et croyez au Président du Conseil du Belpaese » 

COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « Le haut-là du Quirinal sur les comptes publics est une main tendue à l’aile favorable au dialogue » : « L’objectif du chef de l’État est celui de reporter les acteurs politiques vers un rabibochage avec l’Europe par le biais de médiations pouvant abaisser la tension également sur les marchés, qui est la vraie préoccupation Les mots prononcés hier représentent une main tendue à ceux qui veulent, dans l’exécutif, profiter du délai pour négocier et à ceux qui ne ferment pas la porte à des modifications du budget. La signature hier du décret fiscal par le Quirinal est un signe de collaboration avec tout le gouvernement ».

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Breda : « Mattarella prévient les partis : personne ne peut se soustraire à l’équilibre de budget » : « Le Président de la République, Sergio Mattarella, a lancé un appel aux partis et au gouvernement pour maintenir l’équilibre des comptes publics et préserver les familles italiennes. Il a souligné que la collaboration entre institutions n’est pas du tout uniquement une bienséance formelle, parce les accords doivent être respectés et il ne faut pas mettre en danger ni l’Europe ni les familles et les entreprises italiennes ».

COULISSES, M. Conti, Messaggero, « ‘’Sous procédure déjà en décembre’’, le gouvernement craint une accélération » - « Contre, Di Maio et Salvini dans les tranchées : le front pour la négociation prend cependant du poids, de Tria à Fico. Pression du nord pour faire baisser le ton à la Ligue, tension avec le M5S » : « Le rejet de la Loi de finances italienne par l’UE était attendue. Seule surprise, les demandes très nettes de la Commission à l’Italie et la stratégie, désormais claire, de Bruxelles, qui n’entend pas faire de concession à la demande italienne de faire d’autres dettes et maintient une pression très forte. Mattarella a invité à ‘’éviter le désordre des comptes’’ et Tria (Indépendant), Moavero (Indépendant), Trenta (M5S) et Fico (M5S) sont sur cette même ligne. Conte a rassuré le Quirinal parlant de la volonté du gouvernement de discuter loyalement avec la Commission. De la Ligue, des signaux de nervosité arrivent : officiellement Salvini tient bon pour ne pas perdre contact avec son allié mais du nord arrive une forte poussée pour chercher une solution qui fasse baisser le spread. Certains estimaient, au sein de la Ligue qu’abaisser la dette d’au moins 0,1% suffirait à la Commission pour ne pas ouvrir de procédure d’infraction, mais cela voudrait dire retoucher le fameux 2,4% qui est devenu une sorte de ligne Maginot pour Salvini et Di Maio. »

ENTRETIEN de Pierre Moscovici, Commissaire européen pour l’économie (La Repubblica) : « Conte et Tria renient l’engagement de l’Italie, augmenter la dette défavorise les Italiens » : « ‘’Nous craignons avant tout que la dette publique italienne ne baisse pas dans les deux prochaines années. Nous considérons les prévisions de croissances à 1,5%, comment dire, assez optimistes. Il y a de forts risques que le déficit, au final, ira bien au-delà des 2,4%. Dans sa réponse aux observations que nous avions avancées la semaine dernière, le ministre Tria n’a pas modifié les chiffres et n’a pas répondu à nos questions. Il assume, par ailleurs, que la loi de finances demeure hors les règles. Nous la considérons une déviation claire et planifiée face aux objectifs concordés et signés par le gouvernement Conte en juin dernier. Voilà pourquoi nous demandons un nouveau budget d’ici le 13 novembre. J’entends dire qu’il s’agit d’un budget du peuple contre la bureaucratie, mais ce n’est pas vrai. Quand la dette augmente, la dépense pour les intérêts augmente elle aussi, coupant les ressources destinées à la lutte contre la pauvreté et aux investissements’’ »

ENTRETIEN, Armando Siri, secrétaire d’Etat aux Infrastructures et conseiller économique de M. Salvini, Messaggero, « Pour la croissance et moins d’impôts mieux vaut dépasser les paramètres imposés » : « ‘’Pas d’inversion de marche sur la Loi de finances. L’Europe doit nous écouter, en approfondissant les contenus des mesures que nous avons adoptées et qui sont le fruit d’une politique économique profondément différente du passé’’.  ‘’Je crois que la loi de finances aurait pu être encore plus courageuse, j’aurais osé davantage pour réduire la pression fiscale, pour donner un choc à l’économie, créer de l’emploi. Nous avons été responsables en décidant de rester dans les 2,4%’’ ».

ARTICLE, La Stampa, M. Peggio/I. Famà « Migrants repoussés, les avocats accusent : ‘’la France falsifie l’âge des mineurs’’ » : « Nous suspectons que les gendarmes français aient falsifié à plusieurs reprises les procès-verbaux de rejet », c’est l’accusation lancée par E. Vilardi avocate de l’Asgi (association pour les études juridiques sur l’immigration). La machine diplomatique est en route : les experts du Viminal (ministère de l’Intérieur) après le repérage dimanche à Clavière et la confrontation avec la questure de Turin étudient des propositions techniques à proposer à Paris. Entre autres, la création d’un poste de police fixe à la frontière avec personnel mixte est à l’étude. Dès la semaine prochaine, l’Ambassadeur de Paris, Christian Masset, sera au ministère de l’Intérieur pour discuter des propositions ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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