22/10/2018
"La loi de finances ne sera modifiée que si le spread dépasse les 400 pts."
Italie. Revue de presse.
Loi de finances/gouvernement : Unes - : « Le gouvernement insiste avec l’UE » - ‘’La réponse à Bruxelles attendue pour aujourd’hui, les chiffres ne changent pas’’ (Corriere della Sera), « Défi sur les déficits et le plan anti-spread » - ‘’Réunion pour la réponse à Bruxelles, le 2,4% demeure, craintes pour les marchés’’ (Il Messaggero), « Budget, le gouvernement défie l’UE » - ‘’La loi de finances ne sera modifiée que si le spread dépasse les 400 pts’’ (Il Mattino).
ARTICLE, Corriere della Sera, D. Martirano : « Rome écrit à l’UE : dialogue loyal, mais la loi de finances ne va pas changer » : « La réponse du gouvernement à Bruxelles, suite aux demandes de la Commission européenne d’une réduction du déficit, est attendue pour aujourd’hui. Malgré les déclarations apaisantes vis-à-vis de l’UE (et même si le ministre de l’Economie Tria avait essayé de réexaminer, sans succès, l’hypothèse d’un déficit à 2,1 %) le gouvernement n’entend pas modifier son budget et a déclaré que la loi de finances ne sera modifiée que si le spread devait dépasser les 400 pts. Dès demain, la Commission pourrait rejeter le budget. Un rejet officiel de la loi serait l’antichambre d’une procédure d’infraction ».
ENTRETIEN de Davide Casaleggio, président de la Casaleggio Associati et de l’Association Rousseau : « ‘’ Le spread et les bourses ? Ce sont les choix politiques qui sont importants dans l’intérêt du pays ’’ » (Corriere della Sera) : « ‘‘ Le Mouvement Cinq Etoiles a beaucoup évolué, beaucoup de personnes se sont impliquées à tous les niveaux et il veut attirer des compétences et des idées nouvelles. Notre cœur est resté le même, inclusif pour tout le monde. Dans l’avenir, le Mouvement pourrait ne plus exister parce que la participation des citoyens sera désormais intrinsèque dans l ’Etat et donc il n’y aurait plus la nécessité de notre présence. Nous avons travaillé longtemps pour arriver à ces résultats et nous sommes en train de continuer de promouvoir de nouveaux instruments de participation à notre plateforme Rousseau. La collaboration avec la Ligue est très importante parce qu’il s’agit d’une force qui doit être respectée pour toutes les voix qu’elle a reçu. Bientôt il y aura des élections en Europe qui affectent toute cette dialectique, mais le spread et les bourses ne sont pas les choses les plus importantes. Ce qui compte, ce sont les choix politiques ».
ENTRETIEN de Nicola Molteni (Ligue), secrétaire d’État à l’Intérieur « Pas de modification sur les migrants, Di Maio convaincra les siens » (Il Messaggero): « ‘’Nous ne ferons pas marche arrière sur la structure du décret sur la sécurité. Il ne sera pas vidé de son contenu. Je suis sûr que le bon sens et la loyauté l’emporteront. Le M5S est conscient qu’il s’agit d’un texte fondamental pour nous. Comme pour le pays. Di Maio exercera son rôle de leader et saura gérer les siens, il s’agit d’ailleurs d’un petit groupe. Nous défendrons l’accélération de la procédure de demande d’asile, l’éventuel rapatriement des demandeurs qui sont accusés de délits de dangerosité sociale et la légitime défense’’ »
Meeting annuel du M5S/attaque de B. Grillo au Quirinal : Unes - : « L’attaque de Grillo contre le Quirinal ‘’réduisons les pouvoirs du Président’’ » (La Repubblica), « Grillo attaque le Quirinal : trop de pouvoirs » - ‘’Conte appelle Mattarella pour s’excuser’’ (La Stampa), « Grillo gâche la fête du M5S » (Il Messaggero).
COULISSES La Stampa F. Capurso et I. Lombardo « Conte appelle Mattarella : ‘’Grillo a un peu exagéré’’ » : « G. Conte n’est pas habitué au style des boutades de B. Grillo. Raison pour laquelle, juste après le meeting du M5S au Cirque Maxime à Rome, Conte a ressenti la nécessité d’appeler le Président de la République. Un ‘’appel de courtoisie’’ fait-on savoir depuis le Palais Chigi. Des sources disent que le Président aurait rassuré Conte, amoindrissant ces propos à des boutades d’un comique. Di Maio et les autres ténors historiques du Mouvement ont expliqué à Conte : ‘’Grillo, il est comme ça’’. Toutefois, le Mouvement 5 Étoiles a souhaité préciser, par le biais d’une déclaration non officielle, que ‘’B. Grillo n’a aucune charge institutionnelle’’. D’ailleurs, le court-circuit avait été clair dès le début, quand les parlementaires 5 Etoiles avaient écouté avec une certaine distance les propos de leur ‘’père’’. ‘’Ce sont ses idées, pas les nôtres’’, explique S. Valente. Malgré le coup de froid et la prise de distance, personne ne semble oser vouloir contredire la volonté du comique génois, un peu acteur, un peu leader, un peu garant. Di Maio aussi est l’une de ses créatures, qui ne peut pas se rebeller et qui doit subir les improvisations de son créateur ».
ARTICLE, A. Cuzzocrea/M. Pucciarelli, Repubblica, « Fête au Circo Massimo du M5S - Court-circuit à 5 étoiles : ‘’moins de pouvoir au Quirinal’’ mais le M5S stoppe Grillo » : « Grillo, fondateur et garant du M5S, insulte tout le monde depuis la scène : le Président de la République auquel devrait selon lui être enlevé des pouvoirs ; Juncker ; le président Macron. Malgré l’absence de réaction du Quirinal, le M5S comme le palais Chigi se sont empressés de prendre leurs distances (‘’les pouvoirs du Quirinal ne sont pas remis en cause, Grillo n’a aucun rôle, la révision des prérogatives du Quirinal n’est pas dans le contrat’’). Conte fait un discours de populiste, ‘’j’ai réduit mon salaire, j’ai réduit l’escorte, Merkel m’a félicité pour notre loi anti-corruption’’ mais les applaudissements ne sont pas nourris. Le Cirque Maxime n’est même pas à moitié plein. Davide Casaleggio et Luigi Di Maio montent avec Grillo sur la scène mais juste un instant, comme si chacun avait un rôle différent à jouer. En tous cas le mot ‘’paix fiscale’’ n’est pas prononcé, même pour un comique c’est devenu un tabou ».
COULISSES Il Messaggero S. Canettieri « L’idée de Di Maio : un groupe européen. Mais les Verts et Varoufakis disent non » : « La compétition avec la Ligue s’est déjà déplacée en terrain européen. Si Salvini a annoncé vouloir se porter candidat à la direction de la Commission européenne, L. Di Maio a expliqué hier vouloir créer un nouveau groupe. Il pense à un ‘’manifeste pour mettre ensemble les nouveaux partis qui sont en train de naître un peu partout’’. D’où l’idée d’une ‘’stratégie de l’hameçon’’ afin de regrouper les petits partis, notamment dans la zone centrale de l’Europe : l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche et les autres pays de l’Est. Il est vrai toutefois qu’avec le Brexit, l’ancien allié Farage (UKIP) disparaît. La recherche n’est donc pas facile ».
EDITORIAL Il Messaggero M. Ajello « Fin du format ‘’de lutte et de gouvernement’’ » : « Le paradoxe d’un parti de lutte et de gouvernement est en train de se briser. Un peu comme pour le PCI dans les années 70. La faible participation à la fête des 5 Etoiles hier, semble être l’indice de ce passage d’époque. Grillo, mais encore plus Conte et Di Maio, s’aperçoivent des limites et de l’impossibilité pour un parti fondé sur le « va te faire f. », de résoudre les problèmes. Les vrais hommes d’État se chargent de la responsabilité des intérêts généraux et de la croissance, pour tous. Or, le M5S et la Ligue cherchent le consensus même là où il n’y en a pas, pensant avant tout à conserver précieusement leurs électeurs les plus fidèles ».
ARTICLE La Stampa P. Colonnello « Elections en Haut Adige, la Ligue avance » : « L’affluence aura baissé d’environ 5 points de pourcentage, notamment dans les vallées ‘’allemandes’’, face à la participation dans les villes ou les Italiens sont plus nombreux. Du coup, une photographie assez insolite nous parvient du Haut Adige. Pour la première fois, le SVP, le parti populaire d’inspiration allemande, a connu un coup d’arrêt, tout en restant le premier parti à hauteur d’environ 40% mais loin des 50% de ces dernières dix années. C’est la Ligue qui semble en profiter. Selon les projections, la formation d’une majorité sera difficile ».
ARTICLE, G. Vitale, Repubblica, « Renzi fait un pas au-delà du PD à la Leopolda de Florence : ‘’des comités civiques pour résister’’ – Il nie avoir des plans pour un nouveau parti mais une partie des siens le pousse » : « […]. Il n’épargne pas pour autant les siens : si le PD a perdu le 4 mars ce n’est pas de sa faute, mais de ce vent populiste qui souffle : ‘’un phénomène culturel qu’il faut affronter, sinon nous ne gagnerons jamais’’. »[…] »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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