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19/10/2018

"Affrontements et accusations entre la Ligue et le M5S."

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Italie. Revue de presse.

Loi de finances/gouvernement : Unes - : « Affrontements et accusations entre la Ligue et le M5S » - ‘’Divisés sur l’amnistie fiscale’’ (Corriere della Sera), « Amnistie, le gouvernement en danger »- ‘’L’UE critique la loi de finances’’ (La Repubblica), « Salvini humilie Di Maio mais évite la rupture » - ‘’Tria (Indépendant) tente de négocier avec Bruxelles’’ (La Stampa), « Budget, l’ultimatum de l’UE » - ‘’Le spread à 328 pts’’ (Sole 24 Ore), « Amnistie, déchirement au sein du gouvernement » (Il Messaggero), « Amnistie fiscale et UE, une crise possible » (Il Mattino).

ARTICLE, D. Martirano, Corriere, « Paix fiscale : duel Salvini-Di Maio - Le chef de la Ligue ‘’ce texte ne changera pas’’ – Di Maio : ‘’je ne le voterai pas’’- Conte convoque un Conseil des ministres sur le décret, Salvini décline puis change d’avis » : « La journée des règlements de compte a concerné la loi de finances qui porte le déficit à 2,4%. D’autres sujets sont arrivés sur la table, certains depuis Bruxelles mais aussi depuis le front interne. Une grande manifestation ‘’Italie 5 étoiles’’ a lieu ce week-end à Rome et Di Maio ne peut pas s’y présenter avec des dispositions prévoyant un « bouclier » pour les fraudeurs fiscaux, Di Maio a insisté ‘’je ne vote pas le décret tel qu’il est’’, demandant à Salvini de déplacer un ou deux rendez-vous et à la fin ce dernier a cédé : ‘’je serai au Conseil des ministres’’ a-t-il dit ».

COULISSES, F. Verderami, Corriere, « Pour le ministre de l’Intérieur, l’objectif est d’arriver au moins jusqu’aux européennes » - « Après le vote de mai, il a dans l’idée de revendiquer un commissariat UE – Côté M5S Casaleggio avait lancé l’alerte sur le décret ‘’paix fiscale’’ » : « Comment est-il possible que le M5S se soit focalisé sur de la menue monnaie et ai laissé passer un « bouclier » qui concerne des millions ? Comme l’a révélé la Ministre Garavaglia (Ligue) : « Après que Giorgetti soit parti, Di Maio a lui-même rédigé le compte-rendu de la séance », une manière vindicative pour dire que le chef du M5S ne pouvait pas ignorer le contenu du texte. Casaleggio savait que le décret fiscal allait se transformer en polémique politique. Ce qui est évident c’est que la quadrature du cercle est impossible pour Di Maio et Salvini : bien que leurs rapports personnels soient excellents, ils doivent affronter la première vraie faille dans leur alliance. Et la prochaine sera terrible, dans l’autre sens, sur le revenu de citoyenneté que la ligue se refusera à voter, dans la mesure où il risque d’être étendu aux immigrés. Le président de la Chambre Fico est vu comme celui qui est à la manœuvre. Pour la Ligue, Di Maio ‘’ne tiendra pas longtemps’’ et le M5S est destiné ‘’à se diviser’’. Bien que Salvini jure que l’exécutif durera cinq ans, il suffit qu’il dure jusqu’aux européennes ; il faut qu’il soit encore au Palais Chigi pour réaliser son dessein : dépasser le M5S dans les urnes et revendiquer ainsi un poste de commissaire européen. »

ARTICLE La Stampa A. La Mattina et I. Lombardo « Le M5S accuse maintenant un bureaucrate » « Di Maio doit se justifier vis-à-vis de sa base et ceux qui l’ont critiqué pour ne pas avoir été suffisamment attentif sur l’amnistie voulue par la Ligue. Derrière cette hausse de ton, il y aurait eu un appel téléphonique de Beppe Grillo, sur les craintes de protestations pendant le meeting annuel du M5S qui doit se tenir demain à Rome. La 5 Etoiles Laura Castelli pointe du doigt le chef du bureau législatif des finances, G. Zaccardi ».

ARTICLE, A. Trocino, Corriere, « Chaos au sein du M5S, Fico à l’attaque. Le chef tente de freiner : pas de crise » : « Le président de la Chambre a attaqué très durement : ‘’la ‘’paix fiscale’’ n’est pas dans le contrat avec la Ligue. De toute façon, le M5S ne comprendrait pas et aurait raison : il est juste de demander un éclaircissement politique urgent’’ ».

ENTRETIEN de Matteo Salvini, vice-président du Conseil, ministre de l’Intérieur et chef de la Ligue (La Stampa) : « Di Maio connaissait déjà le texte. Mais je ne briserai pas l’accord avec le M5S » : « ‘’Je ne me suis disputé avec personne. Conte est un président du Conseil correct, équilibré. Il sait faire son travail. En réalité, j’ai des relations optimales avec tous mes collègues ministres. Le décret incriminé, en réalité, ne concerne pas les corrompus ou les mafieux, ni le blanchiment d’argent. C’est une mesure de bon sens. Une partie des électeurs de la Ligue ne sont pas contents du revenu de citoyenneté, pourtant il figure bien dans les accords et il sera réalisé. La légitime défense et le décret sur la sécurité devraient être adoptés avant le budget. Enfin, j’espère. Tout le monde nous critique la loi de finances ? C’est la preuve que nous avons raison. Ils avaient apprécié les anciens budgets, mais les résultats sont évidents pour tous. Le spread baissera. Toutes les données économiques sont positives. Pendant ces 4 mois de gouvernement, les 5 Etoiles ont été fiables. Enfin, tous sauf Fico (Président de la Chambre des Députés). Quand il parle on a l’impression d’entendre ses prédécesseurs : Bertinotti, Fini ou Boldrini. La LGV Turin-Lyon ? J’attends le rapport des techniciens. Je ne suis pas ingénieur’’ ».

ENTRETIEN de Giancarlo Giorgetti, sous-secrétaire à la Présidence du Conseil : « ‘’ Les Cinq Etoiles ont la ‘’ petite main ‘’ chez eux. Ainsi on ne va pas loin, mais ce seront eux qui s’écraseront ’’ » (La Repubblica) : « ‘ Je suis un homme bien et je ne permets à personne de faire allusion à des complots avec des déclarations si décousues. La Ligue a l’intention d’aller de l’avant mais si le M5S continue d’attaquer ceux qui tentent de maintenir les choses en état, le gouvernement n’ira pas loin. Le passage de la paix fiscale, relatif à la déclaration complémentaire, a été discuté pendant dix jours au ministère de l’Economie et nos collaborateurs en ont longuement parlé avec la vice-ministre du M5S Castelli. Moi, j’ai suivi les travaux jusqu’à l’article 6, tandis que la règle contestée fait partie de l’article 9. Je ne sais pas du tout ce qui s’est passé après, mais je sais que le décret a été adopté après la supervision du Président du Conseil Conte. Matteo est devenu le point de référence de tout le monde. Macron l’a désigné en tant que son alter-ego. Nous sommes désolés pour Marine Le Pen ou d’autres qui avaient souhaité le même projet, mais la candidature de Salvini à la présidence de la Commission européenne est devenue désormais incontournable ‘’ ».

ARTICLE Corriere della Sera F. Fubini « La course du Spread et la crainte d’une contamination » : « Pour la première fois en 6 mois, les marchés semblent trembler pour l’intégrité de la zone euro. Il y a des symptômes clairs de la contamination financière de la dette publique italienne à l’égard d’autres économies normalement stables comme celle de l’Espagne ou du Portugal. Le rendement des titres d’État italiens à dix ans a commencé à augmenter de manière brusque jusqu’à atteindre 3,73%, soit le double du niveau avant la formation du gouvernement. L’Italie semble encerclée par une défiance de plus en plus générale. Tous les pays européens, même ses alliés, sont critiques à l’égard de la politique économique de l’Italie. Enfin, il y a cette impression par les opérateurs que le gouvernement ne comprend pas la dynamique. Ainsi, la phrase de Salvini et de Savona déclarant qu’ils interviendraient quand le spread serait à 400 points a été comprise comme la possibilité pendant encore 70 pts (le spread est à 327 points) de ne pas se faire taper sur les doigts. Hier, un autre évènement a pesé sur la balance : ce soir ou vendredi prochain au plus tard l’agence Moody’s se prononcera sur l’Italie ; elle a déjà indiqué des perspectives négatives. Une dégradation semble inéluctable ».

ARTICLE La Stampa G. Agliastro « Le sherpa de Salvini rencontre l’idéologue de Poutine » : « D’après la photo d’une journaliste de l’agence AGI, la rencontre entre Gianluca Savoini et Aleksandr Dugin [Alexandre Douguine] a bien eu lieu. Cela remonte à mercredi dernier, quand Salvini était à Moscou en tant qu’invité du patronat Confindustria Russia pour lancer à nouveau le slogan ‘’non aux sanctions’’ contre son ‘’ami’’ Poutine. Savoini est celui qui a tissé les liens entre la Ligue et le parti Russie Unie. Douguine est le grand théoricien de l’‘’autoritarisme d’en bas’’ de Poutine. Il n’a pas de charges institutionnelles mais il aurait une grande influence sur le président russe ».

ARTICLE, La Repubblica, M. Lignana, M. Pucciarelli : « L’ancienne secrétaire de Bossi (ancien secrétaire de la Ligue du Nord) attaque : ‘’ Salvini était au courant de l’argent disparu » : « L’ancienne secrétaire d’Umberto Bossi a accusé Roberto Maroni (ancien président de la Région Lombardie ainsi qu’ancien leader de la Ligue) d’avoir provoqué le krach financier dès son arrivée au secrétariat fédéral du parti. Elle a souligné, en outre, que Matteo Salvini n’avait rien fait à ce propos, même s’il avait été informé, par elle-même, de tout ce qui était en train d’arriver. Elle a affirmé qu’elle lui en avait parlé parce qu’elle l’aimait ».

SONDAGE Corriere della Sera « Italiens, un peuple de fatalistes qui considèrent la Mafia et la corruption comme des phénomènes normaux » : « Dix mille Italiens ont été sondés par l’association Libera sur la ‘’perception et la présence de la mafia et de la corruption’’. Seuls 11,8% se disent engagés politiquement, 53% se disent informés mais sans participer. Le restant 34% se divise entre ceux qui estiment que la politique doit être laissée aux gens compétents, que la politique ne l’intéresse pas, voire qui lui suscite du dégoût. Seuls 20% pensent qu’il soit important de voter des candidats honnêtes. Le fatalisme varie beaucoup selon les zones géographiques : il atteint 10% au Nord-Est ; 40% au Sud. Sur la Mafia, 22,6% des Italiens disent qu’il s’agit d’un phénomène préoccupant mais pas socialement dangereux. 29,1% estiment que dans leur territoire la Mafia est un phénomène marginal »

Réunion à Bruxelles des Chefs d’État et de gouvernement : ARTICLE Corriere della Sera M. Galluzzo « La colère pendant la longue nuit de Bruxelles. E Conte évoque sa démission » : « Je suis le chef » dit-il aux journalistes comme pour se persuader lui-même. À la fin de cette première journée au Conseil européen, G. Conte semble fatigué. C’est visible au son de sa voix et à ses réponses hésitantes. Il tente, tant bien que mal, d’expliquer que son gouvernement est modéré à l’instar de son budget sur lequel Bruxelles doit avoir confiance. C’est un travail inutile compte tenu des nouvelles qui arrivent de Rome, qui provoqueront chez lui une véritable explosion : « ils ne peuvent pas penser que je supporterai tout, je l’ai dit, je suis même prêt à donner ma démission ». Le second jour du conseil, il a offert d’autres preuves justifiant le scepticisme de ses collègues sur l’Italie, la tenue de la majorité gouvernementale et de l’exécutif qu’il préside. Et pendant qu’il tient sa bilatérale avec E. Macron, ses deux vice-présidents du Conseil continuent de se disputer sur les détails de l’amnistie fiscale. Il a suscité l’hilarité de ses collègues européens quand il est venu pour dire que la loi de finances était « belle et claire » et quand il s’en est allé en déclarant qu’il fallait un autre Conseil des Ministres. Ce fut un désastre du point de vue de la communication ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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