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08/10/2018

"Le Plan de Salvini : un candidat populiste pour diriger l’UE."

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Italie. Revue de presse.

Budget/gouvernement/UE : Unes - « Migrants, coup de freins de Berlin » ‘’Salvini s’oppose et menace la fermeture des aéroports aux vols charters’’ (Corriere della Sera), « L’Allemagne ne bloque pas les rapatriements » - ‘’Salvini : je fermerai les aéroports’’ (La Repubblica),  « Bras-de-fer sur les rapatriements, coup de freins Berlin » - ‘’Les réfugiés sur les charters de l’Allemagne’’ (Il Messaggero), « Rapatriements sur des charters, bras-de-fer » - ‘’Merkel dément les bruits sur des vols imminents’’ (Il Mattino). 

ARTICLE, La Repubblica, C. Lopapa, T. Mastrobuoni : « Migrants, dispute Italie-Allemagne et Berlin n’arrête pas les charters » : « L’alchimie avec l’ami souverainiste bavarois Seehofer est déjà un lointain souvenir. Le ministre de l’Intérieur Salvini (Ligue) menace maintenant de fermer les aéroports, comme il avait bloqué les ports. La question migratoire a déchaîné de fortes frictions entre Rome et Berlin, suite aux possibles rapatriements de migrants par vol charter de l’Allemagne vers l’Italie. La réaction de Salvini a été donc très forte, même si Merkel dément les bruits sur des vols imminents ». 

ARTICLE/DOSSIER, La Repubblica, A. Ziniti : « Rome toujours plus isolée sur la redistribution » : « L’Italie est de plus en plus isolée en Europe. L’offensive du ministre de l’Intérieur Salvini, complètement concentrée sur la route libyenne plutôt que sur les flux en provenance de la Turquie et de Tunisie, a fait en sorte que l’Europe a trouvé des solutions pour accueillir et redistribuer les migrants, mais a abandonné l’Italie à son destin. L’Espagne a été la plus accueillante, la France la plus rapide dans l’application des accords de répartition. La possibilité d’un mécanisme stable de répartition des migrants sauvés en Méditerranée était peut-être la seule voie qui aurait pu maintenir ensemble le devoir des sauvetages en mer avec la responsabilité de l’Europe. Mais les promesses des 6 pays européens d’accueillir les 450 migrants, arrivés à Pozzallo cet été, sont restés lettre morte. Seule la France a emmené tout de suite ses 50 migrants. Et les migrants, qui arrivent en Italie, s’évanouissent pratiquement tous en quelques jours. Pour l’Italie c’est la dernière farce ». 

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo « Le gouvernement ne souhaite pas de nouveaux accords : tout restera bloqué jusqu’aux élections européennes » : « Au sein du gouvernement italien, ceux qui suivent le dossier de près ne s’étonnent pas des échanges entre notre vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur avec les autorités allemandes. ‘’En gros, les Allemands sont en train d’appliquer un traité qui, tous le savent, est sur une voie morte’’ fait-on savoir du Palais Chigi. L’entente avec le gouvernement de Merkel était mise en avant pendant un mois, puis est tombée à l’eau. ‘’Rien ne se passera avant les élections européennes’’. L’idée est de renégocier le tout avec de nouveaux équilibres. Di Maio mise sur un exploit des partis souverainistes. Macron, Merkel et le PPE font le pari inverse et ont tout intérêt à mettre en crise l’exécutif italien ». 

ENTREITEN Nicola Molteni, secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Il Messaggero : « Aucun accord avec nous, ils font leur campagne électorale. Faire passer l’idée de transfert massif est erroné. Chaque mois, 50 réfugiés arrivent de l’Allemagne mais comme par le passé, avec des vols réguliers et pas dans des charters ». 

ENTRETIEN de Luigi Di Maio (M5S), vice-Président du Conseil, Corriere della Sera de dimanche « Le déficit demeure à 2,4%. Nous ferons les nouvelles règles européennes le lendemain des élections » : « ‘’Nous savions que notre loi de finances n’aurait pas été appréciée, mais cette Europe dans six mois sera révolue. Il n’y a pas de plan B, l’appartenance à l’UE de l’Italie n’est pas en discussion, ni la sortie de l’euro. C’est cette Commission qui n’a plus que six mois de vie. Il y aura dans tous les pays un tel séisme contre l’austérité que les règles seront modifiées dès le lendemain. Non, il n’existe pas de plan B, cette loi de finances sera discutée avec les institutions européennes. S’ils sont ouverts au dialogue, nous le sommes aussi. Il y a la volonté d’expliquer ce budget du peuple, pour les citoyens après tant d’injustices’’ ». 

ARTICLE, M. Conti, Messaggero, « Loi de finances, la Ligue glaciale : nous risquons gros. Conte convoque une nouvelle réunion » : « Demain, au palais Chigi devrait se tenir l’énième réunion pour définir les mesures annoncées et trouver un accord sur la couverture financière du budget. La Ligue pousse pour des assurances aux marchés et à Bruxelles, et pour éviter que les travailleurs indépendants paient les mesures destinées à financer l’assistanat. Il reste une semaine de négociations avant la présentation de la loi de finances à Bruxelles et aux Chambres mais entre-temps, l’inquiétude de la Confindustria s’ajoute à celle des syndicats qui contestent l’absence d’investissements. Un crescendo qui pourrait changer l’histoire qu’hier encore Di Maio a tenté de raconter. Seul ». 

Décret de loi pour la reconstruction du pont Morandi à Gênes. ENTRETIEN de Danilo Toninelli (M5S), ministre des Transports La Stampa de dimanche « Nous avancerons les dédommagements. Autostrade ne participera pas à la reconstruction mais devra payer » « ‘’L’Etat avancera l’argent pour les dédommagements destinés aux déplacés, puis Autostrade nous remboursera. Nous améliorerons le texte du décret pour prévoir plus d’argent pour les entreprises et le port de la ville. Autostrade ne participera pas à la reconstruction du pont. Je m’attends à des recours mais le décret est solide. Le maire de la ville, Bucci, sera le commissaire de cette reconstruction et agira par volonté du gouvernement. Que le président de la région Toti (FI) arrête de faire de la polémique politique et se mette au travail lui aussi’’ ». 

Elections européennes de mai 2019 Une : « Le Plan de Salvini : un candidat populiste pour diriger l’UE » - ‘’contacts avec les partis souverainistes d’Autriche et de Suède’’ (La Stampa). 

ARTICLE, Stampa, « Plan de Salvini : un candidat populiste pour prendre la tête de l’Union européenne » : « Le front souverainiste est à la recherche d’un candidat commun pour les élections européennes de mai. Salvini l’avait déjà évoqué avec Orban. Des contacts sont en cours avec les partis nationalistes de Suède et d’Autriche. Aujourd’hui, Marine Le Pen est à Rome. Di Maio élève la voix avec Bruxelles : ‘’un tremblement de terre politique changera tout, il se passera bientôt (dans l’UE) ce qui s’est produit en Italie le 4 mars’’. Les Socialistes et les Démocrates sont eux aussi à la recherche de leur candidat, mais ils attendent de comprendre ce qu’entend faire Macron». 

EDITORIAL, G. Orsina, Stampa, « Le dessein européen de la Ligue » : « Ceux qui continuent à souligner, comme pour l’exorciser, que le dessein européen de la Ligue ne peut fonctionner car les souverainistes sont iniquement concentrés sur les intérêts de leurs propres pays et ne sauront pas donner vie à une alliance cohérente, se trompent. Les intérêts des souverainistes convergent parfaitement pour affaiblir Bruxelles et reprendre le pouvoir. Sur de nombreux autres objectifs ils ne seront pas d’accord et s’affronteront mais cela se produira demain, pas aujourd’hui. Malgré les déclarations de Di Maio, le M5S en en retard par rapport à la ligue qui construit depuis longtemps son réseau et il a pu le faire car il s’agit d’une idéologie claire, présente dans de nombreux autres pays européens, et sans équivoque possible. Le M5S est née de la réaction au gouvernement Monti et l’hostilité face aux ‘’mandarins’’ de Bruxelles. Elle ne se cristallise pas dans un projet, ne se situe ni à droite ni à gauche. Ce qui explique que sur l’Europe, le M5S est à la traîne de son allié. Le gouvernement est poussé par la Ligue car Salvini comme Di Maio doivent souhaiter que les élections européennes soient un tremblement de terre mais si c’était le cas, Salvini aura un dessein, tandis que Di Maio ne l’a pas encore ». 

ARTICLE, La Repubblica de samedi, B. Valli « Le courage de Macron, le héros solitaire du front européen » : « Emmanuel Macron est le principal point de référence pour ceux qui sont favorables à une relance du processus d’intégration des 27 pays appartenant à l’Union. Il voudrait faire adopter de nouvelles initiatives communautaires. Ses ambitions ont été dévoilées il y a un an, lors de son discours à la Sorbonne : un budget pour la zone euro, une convergence fiscale et sociale, une défense commune, la gestion de l’asile des migrants, une taxe sur les transactions financières et la cessation des subventions aux pays qui ne respectent pas l’Etat de droit. Comme la Hongrie d’Orban. Ce dernier est l’opposant principal, le champion « illibéral », souverainiste et anti-migrant. Le défi a été lancé en août quand Salvini a reçu Orban à Milan. A cette occasion, Salvini avait défini Macron comme ‘’le chef du parti pro-migrants’’. Le président français lui a répondu très rapidement. Les élections de printemps seront ainsi décisives pour l’Europe. Macron ne manque pas de courage, et c’est bien ce courage qui a raccourci la lune de miel avec les Français. Il a même reconnu que l’armée française avait appliqué la torture lors de la guerre en Algérie. Il sait être audacieux. C’est le leader du front européen, le plus crédible. Son tremplin est la France, prestigieuse certes mais aussi, en partie, eurosceptique ». 

ENTRETIEN de Manfred Weber, candidat PPE à la présidence de la Commission européenne, Corriere della Sera  « J’apprécie la ligne dure italienne mais pas l’égoïsme et l’agressivité » : « ‘’L’UE et notre façon d’agir ensemble font l’objet d’un défi interne. Mais même à l’extérieur Trump, Poutine et Xi-Jinping veulent une Europe faible. Oui, je suis d’accord avec le Président Macron. Nous devons décider ce que nous voulons faire ensemble. L’immigration est un défi auquel nous n’avons pas encore trouvé une solution. Les populistes et les extrémistes en profitent. La question des mouvements secondaires entre Berlin et Rome ? C’est aux deux pays de trouver un accord bilatéral. Mais, pour l’affaire Aquarius, cela montre que les solutions nationales ne marchent pas et la seule réponse reste européenne. Quant au budget italien, il est essentiel de discuter de comment la croissance et les investissements peuvent redémarrer en Italie. Toute l’Europe en a besoin ». 

ENTRETIEN de Jack Lang, ancien ministre de la Culture : « ‘’ Ce gouvernement empoisonne l’Italie, il ne durera pas. Mais l’Europe est trop faible ’’ » (La Repubblica) : « ‘ Je ne reconnais plus l’Italie. J’ai été peiné de voir Salvini attiser les sentiments anti-français et qui veut chasser les directeurs étrangers des musées italiens. C’est une bêtise, moi, je n’avais pas nommé un français à la direction du Théâtre de l’Europe à Paris mais l’italien Giorgio Strehler. La France et l’Europe sont responsables de ne pas avoir assez aidé votre pays sur l’accueil des migrants et donc elles sont aussi responsables de la victoire de ce gouvernement. Il n’y a pas eu assez de solidarité, mais ce n’est pas une raison valable pour agresser et insulter les étrangers. Aujourd’hui Macron est critiqué, il traverse une phase d’impopularité, comme il en arrive souvent, mais c’est un véritable européen. Si je devais choisir entre lui et Salvini, je n’aurais aucun doute ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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