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28/09/2018

"Douze heures de négociation puis la capitulation du professeur Tria."

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Italie. Revue de presse.

Budget/gouvernement : Unes « Déficit plus élevé pendant trois ans » - ‘’Le gouvernement décide pour 2,4%, Tria (Indépendant) doit capituler’’ (Corriere della Sera), « Salvini et Di Maio l’emportent. Mattarella à Tria : ‘’tu ne dois pas démissionner’’ » (La Repubblica), « Budget, Salvini et Di Maio plient Tria » (La Stampa), « Budget, déficit à 2,4%, Tria reste » (Sole 24 Ore), « Déficit à 2,4%, Tria accepte » (Il Messaggero), « Plus de déficit pour le revenu et les retraites » (Il Mattino), « La capitulation de Tria » (Il Giornale).

EDITORIAL, M. Zatterin, Stampa, « Le danger de violer les règles » : « Pour « changer l’Italie », il a été nécessaire de déchirer les accords conclus entre le gouvernement Conte et ses partenaires européens et en particulier l’engagement de réduire le déficit en le stabilisant à 0,8%  du PIB pris il y a trois mois, et la possibilité offerte par la Commission il y a deux semaines, de passer à 1,6%. L’invitation à ne pas dépasser le seuil de 2%, point de non-retour pour les bonnes relations entre Rome et les autres capitales n’a pas été retenue. Après le décret Salvini, voici la manœuvre Di Maio : les deux vice-présidents du Conseil se sont partagé le « gâteau médiatique ». Ils ont isolé Tria : ils l’ont défié comme s’il s’agissait d’un de ces bureaucrates qu’ils détestent. Et ils ont même obligé le Quirinal à accepter ce qui a fini par apparaître comme un moindre mal. Difficile de croire que la Commission ne nous punira pas pour avoir violé ouvertement les règles, mais ce n’est pas cela que nous devons craindre. L’Italie ne peut pas se permettre une course contre la hausse des taux. Surtout ayant depuis vingt ans ou presque un PIB sous la moyenne européenne. La ‘’nouvelle Italie’’ est davantage seule et menacée. Ils diront que c’est ‘’le peuple qui l’a voulu’’ mais ce sera une maigre consolation si ça va mal. Et le peuple niera l’avoir voulu»

EDITORIAL, Repubblica, F. Manacorda, « Une gifle à l’Europe » : « Le défi à l’Europe est lancé, l’impact sur l’Italie et ses épargnants est une réalité. La protection que le ministre Tria avait réussi à mettre en place finit en morceaux. La moral suasion du Quirinal n’a pas servi à grand-chose. On nous expliquera maintenant que le « budget du peuple » pour utiliser la rhétorique qui plaît à Di Maio, est aussi la condamnation définitive de la dictature de ces techniciens ‘’politisés’’ qui selon l’imaginaire jaune-vert remplissent les couloirs des ministères. Le drapeau des 5 étoiles est plein de ces certitudes, reprises lors d’un direct facebook impressionnant de Di Maio qui porte la démocratie directe dans une nouvelle dimension. Mais qui paiera l’addition ? ‘’Nous avons montré que l’argent est là’’ crie-t-il, oui mais l’argent est dans les mains de qui doit acheter notre dette publique et depuis hier il est plus à trouver. L’addition du spread qui court, nous la paierons nous. »

ANALYSE Sole 24 Ore D. Pesole « Il est légitime d’augmenter le déficit mais uniquement pour la croissance » : « On serait tenté de se demander si tout cela servira à l’Italie. Le problème ne viendra pas de Bruxelles, même si la demande d’une réécriture du budget ne serait pas un bon signal. C’est surtout la réaction des marchés qu’il faudra considérer. La condition pour mériter la confiance des marchés et de Bruxelles est une coupe des dépenses effective, structurelle et d’une taille pouvant financer de manière permanente la réduction du coin fiscal. Il faudrait alors une véritable ‘’spending review’’ ».

ARTICLE, Repubblica, A. D’Argenio, « Et Bruxelles prépare le rejet de la loi de finances » : « Le 16 octobre, Dombrovskis et Moscovici signeront la lettre qu’ils ne s’attendaient pas à signer, à quelques mois de la fin de leur mandat : ils intimeront au gouvernement Conte de modifier la loi de finances en deux semaines, ou ils seront contraints de la rejeter. Et à Bruxelles, on explique que le parallèle avec la France de Macron, utilisé par la Ligue et le M5S contre Tria, ne tient pas la route : les 2,8% annoncés par Paris comprennent une réduction structurelle du déficit de 0,3%. S’ils continuent ainsi, Salvini et Di Maio pourront se targuer d’être le premier gouvernement européen depuis la naissance de l’euro avec une loi de finances rejetée préventivement et qui finit sous procédure avec un déficit sous les 3%. Avec ses meilleures salutations aux marchés.»

COULISSES, Repubblica, T. Ciriaco-C. Lopapa, « Le Quirinal stoppe la démission de Tria, et le ministre accepte : ‘’je reste par esprit patriotique’’» : «  L’otage déclaré du chantage politique de Di Maio ? Giovanni Tria. Le Quirinal a essayé de favoriser un accord à 2%. Il craint maintenant que le déficit au-delà de ce seuil serve uniquement à payer le spread. »

EDITORIAL, Corriere della Sera P. Mieli « Un parti à deux têtes » : « Le manque d’une autre majorité politique au Parlement offre à Salvini l’opportunité de bouger de manière autonome, en proposant des objectifs atteignables mais sans dépenses excessives. Cela lui offre par ailleurs un consensus virtuel (celui des sondages). Vice-versa, le M5S se voit contraint d’avancer des requêtes économiques de plus en plus coûteuses et de s’opposer au parti des ‘’comptes en règle’’ dont l’étoile polaire est G. Tria. Il est clair qu’en cas de crise politique, le parti des deux coalitions (centre droit et 5 Etoiles), la Ligue aura une position avantageuse »

COULISSES Corriere della Sera E. Marro « Douze heures de négociation puis la capitulation du professeur Tria » : « C’est l’axe qui s’est imposé, à la fin. Tandis qu’au Palais Chigi Conte et Tria examinaient des différentes hypothèses, les déclarations publiques des deux vice-présidents du Conseil, Di Maio-Salvini, arrivaient sur un dépassement du seuil des 2%. Le conseil des ministres a commencé à 21 heures. Tria, le ‘’ministre technicien’’, s’est trouvé dans l’étau des deux poids lourds politiques du gouvernement : Di Maio et Salvini. On lui a pratiquement imposé de jouer le rôle de notaire. Par ailleurs, Di Maio avait défini Conte, le Président du Conseil, de simple ‘’exécutant’’. Depuis hier, le budget est devenu une affaire politique ». 

Déplacement de M. Salvini à Tunis : ARTICLE Il Messaggero C. Mangani « Salvini fait pression sur Tunis sur les rapatriements : « La prochaine étape sera le Niger. Pour l’instant, le ministre de l’Intérieur n’arrive à obtenir qu’une simple promesse de la part de la Tunisie au sujet des rapatriements et des expulsions ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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