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30/08/2018

"Macron-Salvini, duel sur l’UE"

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Italie. Revue de presse.

Élections européennes/Macron-Salvini: Unes « Macron et l’Europe. Nouvelles accusations au gouvernement italien » - ‘’Salvini : pas de leçons. Di Maio : hypocrites’’ (Corriere della Sera), « Macron-Salvini, duel sur l’UE » - ‘’Le président français : ‘’je suis l’adversaire de l’axe avec Orban. La réponse : ‘’qu’il ouvre ses frontières aux migrants’’ (Il Messaggero, Il Mattino), « Macron lance le défi à Salvini sur la nouvelle Europe » (La Stampa) « Diciotti, nouvelles accusations contre Salvini » (La Repubblica). 

ARTICLE, Corriere della Sera F. Fubini « Les souverainistes à la conquête de 70 sièges » : « D’un côté, un front républicain européen allant des partis de centre-droit et de centre gauche, en passant par les Verts et les libéraux. De l’autre, une alliance de profils différents, rassemblés par une idée : que sa propre nation soit protégée du reste du monde. C’est l’Europe des deux fronts opposés qui a vu hier le duel entre E. Macron et M. Salvini. C’est le prélude de la grande compétition des prochains mois. Cette fois-ci, ce sera une vraie compétition, et le score n’est pas certain : c’est le match entre une majorité claire mais en déclin et une minorité montante de souverainistes. Ces derniers, selon Europintelligence, obtiendraient 30 sièges en l’Italie et 15 en Allemagne. Ouverture contre fermeture, nation contre Union, comme anticipé par E. Macron. Or ce dernier, ayant perdu le long du chemin M. Renzi, n’a jusque-là pas trouvé de grands alliés ».

COMMENTAIRE La Stampa S. Stefanini « Un duel dur sur l’avenir de l’Union » : « Macron est la bête noire des souverainistes car, comme ces derniers, c’est un insurgé. À cette différence près qu’il a dirigé l’insurrection du centre et en faveur de l’Europe. Macron aurait pu amoindrir la représentativité du vice-président du Conseil italien et du premier ministre hongrois. Il aurait pu se réfugier dans le consensus institutionnel. Mais non, il a répondu ‘’volontiers’’. Sa position est rationnelle et lucide. Il ne sous-estime pas le défi et met ses cartes sur la table. Salvini et Orban veulent couper les ailes de l’UE ; Macron veut la faire décoller ».

ARTICLE La Stampa L. Martinelli « Les souverainistes dans le collimateur, Macron se proclame chef des pro-européens » : « Emmanuel Macron ne se l’est pas fait dire deux fois. Depuis Copenhague, le président français a répondu avec un ton de défi, presque satisfait de se voir dans le collimateur d’Orban et de Salvini. Macron veut donner de la clarté au débat au sein de l’UE, car il est un européen convaincu. Mais aussi pour aller à nouveau à l’attaque alors qu’il est en difficulté chez lui. Pour Macron ‘’une opposition forte entre nationalistes et progressistes est en train de se structurer’’. En quelque sorte, l’aversion d’Orban et de Salvini soutient le plan de Macron. Evitant d’attaquer Merkel, les deux leaders se concentrent sur Macron, considéré de plus en plus comme le défenseur de l’Europe, de l’anti-nationalisme et de l’anti-démagogie. Un rôle qui ne déplaît pas à E. Macron ».

ARTICLE La Stampa A. Mattioli « La stratégie de Salvini : diviser le PPE et s’emparer de Bruxelles » : « L’échange avec Macron consacre Salvini à la tête des populistes. Il est même très content que le président français se déclare comme étant son ‘’adversaire principal’’. Ses provocations semblent payer, lui donnant une visibilité internationale. Salvini a l'intention de continuer sa politique étrangère personnelle, parallèle et indépendante par rapport à celle du gouvernement Conte et de son ministre des Affaires étrangères, Moavero (Indépendant). Le rendez-vous décisif sera celui des élections européennes. D’où deux objectif : diviser le PPE et préparer une alliance de centre droit. La ‘’Ligue des Ligues’’ n’est plus une utopie. D’où aussi le déplacement d’attention d’Ouest à l’Est (où les eurosceptiques et les populistes sont entrés au pouvoir) avec des missions en Russie, mais aussi Chine et Afrique. Montrant ainsi que ‘’l’Italie n’est pas isolée’’ ».

ARTICLE, F. Pierantozzi, Messaggero, « Problèmes à l’Elysée et campagne de mai : ‘’cette fois, Emmanuel Macron joue le tout pour le tout’’ » : « Cet automne européen sera un automne de lutte’’, avait averti l’Elysée en off il y a quelques jours, et les hostilités en effet sont ouvertes. Malgré les problèmes internes, Macron a repris son marathon diplomatique européen. Il a répondu à l’offensive Orban-Salvini depuis Copenhague, aujourd’hui il sera à Helsinki, le 6 septembre au Luxembourg, où il verra aussi Charles Michel (Belgique), le 7 il recevra Merkel. Avant le sommet du 20 septembre, il aura vu 16 pays de l’UE sur 27. Lors de son élection, il avait promis de les voir tous avant 2019. L’objectif désormais, au-delà de celui de la refondation, est la campagne électorale et prendre la tête du camp des ‘’europhiles’’, toujours moins nombreux et déterminants. Le scrutin du 29 mai sera le premier vrai test électoral pour Macron depuis son arrivée à l’Elysée. »

ARTICLE, A. Ginori, Repubblica, « Macron répond au défi des souverainistes : « Emmanuel Macron a ramassé le gant du défi lancé par Salvini et Orban. Il leur a répondu sans hésitation : ‘’S’ils ont voulu voir en moi leur principal adversaire, ils ont raison’’. Macron est l’ennemi idéal pour les souverainistes, plus que Merkel qui est considérée à la fin d’un cycle politique. »

EDITORIAL, Ezio Mauro, Repubblica, « Où le drapeau noir s’agite » : « Entre les deux ‘’héros’’ (comme ils se sont définis) Orban et Salvini, le thème du migrant est une carte de visite pour l’électorat léghiste, une garantie, une carte de visite pour Orban : ‘’l’Europe dit qu’elle veut gérer l’immigration. Nous nous voulons l’arrêter, et nous le ferons ensemble. Peu importe que les Hongrois n’aient pas aidé l’Italie dans la relocalisation des migrants du Diciotti ; un ami au cœur dur est ce qu’il faut pour tenter une grande opération : transplanter l’âme de l’Europe.  Le premier ministre Conte (mais sans doute faudrait-il dire le troisième ministre, avec les deux vice-premiers ministres et chefs de partis) a probablement raison : l’Italie peut redevenir acteur dans le domaine européen.  Mais pas hélas pour son rôle, équivalent à zéro, sur les négociations sur l’immigration. L’étendard de la révolte souverainiste devient une OPA de la droite extrémiste sur les institutions de l’Union pour stériliser l’esprit communautaire et changer le concept d’Europe et d’Occident. La seule nouveauté est qu’une partie du peuple italien se rend compte du danger et pour la première fois s’est donné rendez-vous sous le balcon de la rencontre Salvini-Orban, à Milan, où en politique souvent des choses naissent ».

ENTRETIEN d’Angelo Tofano (M5S), secrétaire d’Etat à la Défense « Un pacte avec Macron ? Pas de préjudice mais qu’il modifie sa politique sur Tripoli » (Il Messaggero): « ‘’Comme toujours, le M5S se présentera seul aux prochaines élections européennes. Ensuite, nous évaluerons la meilleure des alliances selon les chiffres et les programmes des autres partis. Les cousins français, guidés par Macron, ont mis en difficulté les autres pays en raison de leur politique étrangère extrêmement agressive. Le M5S n’a pas de préjugés mais j’estime qu’il faut d’abord résoudre des nœuds, pour nous prioritaires, tels le dossier libyen’’ ».

ENTRETIEN de Laura Agea, cheffe de groupe du M5S à Strasbourg « Prêts au dialogue avec Paris, à condition qu’elle rompe avec les vieux partis » (La Stampa) - « Un ennemi pour la Ligue et un potentiel allié pour le M5S. Les 5 Etoiles regardent avec attention les manœuvre de Macron » : « ‘’Orban ? Il fait partie du PPE, avec Merkel et Berlusconi. Pendant ces années, nous avons fait des alliances au cas par cas. Nous verrons quel sera la position du groupe d’E. Macron après les élections. Il doit décider ce qu’il veut faire, car il est devant un carrefour : veut-il suivre le chemin des partis qui ont causé tant de désastres ou bien choisir pour le changement, avec un autre cap ? Nous sommes donc ouverts à une possible alliance avec lui’’ ». 

ARTICLE, Il Messaggero M. Ventura « Di Maio en Egypte pour le dossier Libye et pour l’affaire Regeni » : « Après celle de Salvini en juillet et celle de Moavero début août, la visite de Di Maio en Egypte marque une relance à haut niveau des relations avec Le Caire. Puisque sur la Libye les points de vue de Rome et du Caire (proche de la France, la Russie et le Qatar) sont divergents, Di Maio a rassuré Al-Sissi en promettant une coordination sur ce dossier. L’Egypte soutient le général Haftar, homme fort de la Cyrénaïque, porte-parole de l’initiative française d’élections en décembre prochain. Alors que l’Italie mise sur une conférence préparant le terrain au scrutin dans un moment opportun. L’Italie n’exclue pas l’Egypte et compte même sur l’amitié avec Le Caire pour stabiliser le cadre politique en Libye ». 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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