29/08/2018
"Salvini-Orban, pacte anti-migrants."
Italie. Revue de presse.
Visite du Premier ministre hongrois Viktor Orban à Milan : Unes « Migrants, axe Salvini-Orban » - ‘’Des milliers manifestent contre le souverainisme’’ (Corriere della Sera), « Salvini-Orban, pacte contre l’Europe. Milan descend dans les rues’’ (La Repubblica), « Orban-Salvini, attaque contre l’Europe : ‘’il faut un plan contre les migrants’’ » (La Stampa), « Salvini-Orban, pacte anti-migrants » (Il Messaggero), « UE et migrants, axe salvini-Orban » (Il Mattino)
ARTICLE, La Repubblica O. Liso « La ligne Salvini-Orban ‘’stop à tous les migrants’’, axe aussi pour les élections européennes » : « Changer les traités de l’Union, arrêter l’immigration et les missions navales, donner vie à une alliance souverainiste pour les prochaines élections européennes. Une correspondance presque en amoureux. Or sur les migrants du Diciotti, que Salvini cherchait à relocaliser dans d’autres pays, Orban a dit ‘’non’’. Salvini évite la polémique et attaque le Président français qui ‘’passe son temps à faire la leçon aux gouvernements étrangers : qu’il donne l’exemple en ouvrant Vintimille, de manière à ce que nous puissions le demander aussi aux pays de Visegrad’’ ».
EDITORIAL, Giampiero Massolo, Stampa, « Si l’Italie regarde à l’Est » : « Conte et Babis, Salvini et Orban. En d’autres temps, c’étaient des rencontres à reléguer à l’administration ordinaire avec des représentants de pays amis mais secondaires pour nos intérêts. Rien à voir avec le couple franco-allemand, avec le Royaume-Uni ou l’Espagne. L’axe change avec le ‘’gouvernement du changement’’. Ces développements ne sont pas inattendus, ils avaient été annoncés lors de la campagne électorale. En vue des élections européennes, c’est encore moins étonnant. Si l’on pense, comme le gouvernement, que les électeurs remettront en cause tous les équilibres politiques connus jusque-là en Europe, donnant l’avantage aux partis d’inspiration souverainistes et populistes, il devient normal de présenter sa candidature en tant que pivot des nouveaux partis politiques européens : c’est ce qui est ressorti clairement des déclarations d’Orban. Qu’il s’agisse d’un PPE renouvelé et étendu à la Ligue, comme nombre de ses membres le souhaitent, y voyant un moyen de renforcer leur place en Europe, par opposition au « macronisme » et pour rendre plus homogène les futures alliances de gouvernement. Tactique et stratégie politique peuvent donc expliquer beaucoup».
ANALYSE La Stampa M. Bresolin « La vague des souverainistes élève ses remparts. Maintenant l’ennemi c’est Macron » : « Hier à Milan est née de manière officielle ‘’l’autre Europe contre Macron’’, contre son idée d’une intégration européenne majeure car l’objectif est de donner plus de pouvoir aux Etats nationaux. Les leaders de l’axe souverainiste et Macron semblent n’avoir qu’un point commun : ils sont potentiellement en mesure de balayer les partis traditionnels. Macron y est arrivé en France et veut le faire maintenant en Europe. Pas sûr qu’il y parvienne, puisque sa popularité est en chute. Toutefois, les partis qui se trouvent aujourd’hui dans la famille socialiste, des libéraux ou des verts, le regardent comme le seul pouvant rassembler les partis en Europe».
ARTICLE, F. Lo Dico, Messaggero, « L’embarras du M5S vis-à-vis de l’axe souverainiste – Le rébus des élections européennes : où allons-nous ? » : « La veille de la rencontre Salvini-Orban, le M5S avait dit qu’il s’agissait d’une simple rencontre entre leaders politiques mais un grand malaise se perçoit dans son quartier général sur la question de l’alliance en vue des prochaines élections européennes. Une triple alliance M5S-Ligue et Fidesz semble hautement improbable. Fabio Massimo Castaldo, parlementaire européen du M5S, prend ses distances et le chef de groupe M5S du Sénat, Stefano Patuanelli commente : ‘’Ligue et M5S gouvernent ensemble en Italie à cause d’une loi électorale absurde. Mais aux européennes nous sommes séparés’’. Mais le Mouvement 5 étoiles est inquiet également parce qu’il craint que le rapprochement avec les pays de Visegrad puisse remettre en discussion le droit d’asile pour les réfugiés que le M5S défend depuis toujours ».
ENTRETIEN d’Antonio Tajani (Forza Italia), président du Parlement Européen « Tout chrétien doit être solidaire. La Ligue au sein du PPE uniquement si elle soutient l’UE et l’euro » (La Stampa): « L’immigration illégale doit être arrêtée mais les flux doivent être aussi gérés. Si le ‘’groupe de Visegrad’’ ne veut pas les quotas de migrants, il doit mettre alors à disposition des milliards pour aider l’Afrique. Et puis il y a les réfugiés, ce qui représente une autre affaire. Une réforme de Dublin pour une redistribution plus équitable est dans l’intérêt de l’Italie. J’espère que Salvini a abordé la thématique avec Orban ».
ENTRETIEN de Bruno Bonell, députe En Marche à l’Assemblée Nationale (Corriere della Sera): «On peut observer un danger fatal pour l’Europe, avec d’un côté les souverainistes de gauche et droite qui veulent bloquer les flux migratoires et de l’autre les progressistes, dont la République en Marche, qui poussent plutôt pour leur réglementation. Au niveau du Parlement Européen, nous cherchons des forces qui puissent transformer positivement les institutions alors qu’ils cherchent des coupables pour détruire l’Europe. L’instrumentalisation des migrants par les forces xénophobes est inquiétante. Au sujet de la Libye, l’Italie et la France doivent maintenir leur rapport spécial. Nous ne pouvons détruire des milliers d’années d’histoire commune, seulement en raison de la présence de politiciens avec des aspirations à court terme.»
ARTICLE, Corriere della Sera, A. Trocino, « Conte essaye, sans succès, de convaincre le Président du gouvernement tchèque en matière de relocalisation des migrants » : « La mission de convaincre Andrej Babis à accueillir des migrants en provenance d’Italie a échoué. Les positions de la République Tchèque sont tout à fait similaires à celles de la Hongrie qui ne veut pas de réfugiés. L’Italie n’obtient que de maigres victoires, les seuls points communs avec Babis étant la volonté de combattre l’immigration illégale et d’augmenter les ressources européennes destinées à l’Afrique. Conte ne rentre pas en collision avec le Président du Gouvernement tchèque, la priorité du gouvernement italien est de maintenir d’excellents rapports commerciaux avec tout le monde. Mais il explique tout de même qu’il voudrait ‘’un système avec des avantages encourageant les pays qui accueillent des migrants et des désavantages économiques pour ceux qui ne le font pas’’. Ainsi, la position de l’Italie reste difficile à discerner.»
ARTICLE La Repubblica A. D’Argenio « Alerte de l’UE sur le déficit italien mais Bruxelles compte sur Tria » : « Depuis sa visite en Chine, le ministre de l’Economie Tria répéte que ‘’critiquer le seuil des 3% du PIB est bien différent que dire que nous le dépasserons’’. Les équilibres sur les marchés et en Europe se base sur le bras-de-fer entre Tria et les deux vice-présidents du Conseil. La Commission, avec l’accord des partenaires, est prête à aider Tria avec environ 8 milliards de flexibilité si l’Italie devait arriver à baisser son déficit structurel ».
ARTICLE, La Stampa M. Bresolin « Mission Sophia : l’Italie reste isolée et la ministre Trenta cherche une médiation » : « À deux jours de la fin du mois d’août, un accord sur la révision des règles de l’opération Sophia n’est pas encore au rendez-vous. La ministre de la Défense Trenta s’apprête ainsi à lancer une proposition de médiation que l’Italie souhaite voir acceptée par tous : que le port de débarquement ne soit pas uniquement en Italie mais qu’il soit décidé en roulement entre les différents pays de l’UE donnant sur la Méditerranée : France, Espagne, Malte et Grèce ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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