22/08/2018
Austostrade per l’Italia : le M5S pour la nationalisation et la Ligue contre.
Italie. Revue de presse.
Effondrement du pont Morandi à Gênes, le 14 août : Unes « L’étau du gouvernement sur Autostrade : phare sur les chiffres d’affaires » - ‘’Hypothèse d’une intervention de la CDP (Caisse dépôts et prêts)’’ (Corriere della Sera), « Autostrade : chaos Gouvernement, Tria contre l’intervention de la CDP » (La Repubblica), « Cantone (autorité anticorruption) : ‘’l’Etat a lui aussi des responsabilités’’ » (La Stampa), « Autostrade, la CDP intervient » - ‘’Possibilité d’une participation et hypothèse Golden Power’’ (Il Messaggero), « Autostrade, télécommunications, eaux : les concessions sous la loupe » (Sole 24 Ore).
ARTICLE, Corriere della Sera, E.Marro, « Nette dissension entre le gouvernement et Atlantia. Hypothèse de faire appel à la Caisse dépôts et prêts » : « Le M5S soutient la ‘’nationalisation’’ de la société Austostrade per l’Italia, actuellement appartenant au groupe Atlantia, alors que la Ligue s’y oppose. Le conseil d’administration de la société s’est réuni mais n’a pas avancé par rapport à la proposition de fournir 500 millions pour construire un pont en acier là ou passait le Ponte Morandi, effondré le 14 Août. Dans ce climat, Bloomberg lance une hypothèse : le gouvernement serait en train d’étudier une intervention de la Cassa depositi e prestiti (Caisse des dépôts et consignation italienne) pour prendre en charge la majorité de actions de la société. Des sources d’informations proches de Giuseppe Conte, comme le rapporte Reuters, auraient déclaré que la possibilité ‘’ne serait pas une mauvaise idée’’. »
ENTRETIEN de Raffaele Cantone, Président de l’ANAC, autorité nationale anticorruption : « ‘’L’Etat a lui aussi des responsabilités’’ » (La Stampa) : «’’Nous avons contacté Autostrade per l’Italia pour comprendre pourquoi l’appel d’offre du viaduc avait été retiré. Cela s’inscrit dans un problème général: l’écart entre les investissements programmés et réalisés. L’ANAC s’occupe depuis longtemps des concessions autoroutières, il y a un niveau inacceptable d’appropriation de biens publics par des privés. Nous avions contesté la prorogation des concessions autoroutières prévue par le décret Sblocca-Italia, ainsi que la réduction du quota d’appels d’offre à lancer (de 40 à 20%). C’était une ligne favorisant la concurrence et la transparence, contestée par les syndicats et, à mon regret, bloquée au Parlement. Au sujet des concessions à Autostrade per l’Italia, à notre demande, le ministère a publié la convention, mais pas les annexes économiques. Nous avions écrit que c’était un élément essentiel. Même si l’ANAC est l’autorité compétente, la bureaucratie ministérielle a demandé à Autostrade sa position ainsi qu’une opinion du Département de la fonction publique. Le résultat ? Les informations sont encore secrètes. Je veux juste espérer qu’elles ne soient pas suspectes, mais la question est légitime. Généralement, qui n’a rien à cacher n’a pas de secrets’’. »
ARTICLE, Il Messaggero, M. Allegri : « Migrants, Salvini à l’UE : ‘’ Sur l’accueil les accords n’ont pas été respectés ‘’ » : « Cinq jours après avoir été secourus dans les eaux maltaises, les 177 migrants se trouvent encore à bord du navire italien Diciotti, qui a accosté à Catane suite à l’autorisation du ministre des Infrastructures Toninelli. En effet, le Viminal n’a pas encore autorisé le débarquement et le ministre Salvini a menacé à nouveau de renvoyer les migrants en Libye. Il a attaqué La Valette et Bruxelles parce qu’elles n’ont pas encore proposé de solutions concrètes et elles n’ont pas respecté les accords précédents. Le plus important, celui sur la redistribution des migrants débarqués en juillet à Pozzallo. Selon le leader de la Ligue, seule la France a respecté son engagement en accueillant 47 réfugiés sur 50, tandis que l’Allemagne, le Portugal, l’Espagne, l’Irlande et Malte n’ont accueilli personne. Entre-temps, le ministre des Affaires Etrangères Enzo Moavero Milanesi, qui a envoyé ces derniers jours une demande officielle à La Commission européenne en demandant une solution partagée, a chargé hier les Ambassades des capitales UE d’intervenir auprès leurs gouvernements respectifs pour plaider la cause italienne ».
RETROSCENA (coulisses) La Stampa E. Bonini « Bruxelles tente la médiation ‘’non à des solutions au cas par cas’’ » : « La Commission Européenne ne peut pas faire grand-chose, mais elle a l’intention d’y essayer. Avec des pouvoirs limités, elle donne un coup de main à l’Italie avec l’intention de clore l’affaire. L’exécutif communautaire ne veut pas de solutions spécifiques mais des mesures générales, à ‘’long terme’’ et donc ‘’durables’’ et répétables. Une tâche qui n’est pas facile car cela demande une activité de médiation entre les capitales, (incapables, jusque-là, de trouver une entente). L’Italie a accueilli le navire Diciotti mais les 177 migrants ne débarquent pas tant que les partenaires européens ne les accueilleront pas. C’est du moins ce que menace le gouvernement italien. Bruxelles a ainsi entamé une médiation politique ».
ARTICLE, Corriere della Sera R. Frignani « Les migrants sur le navire Diciotti : les parquets enquêtent » : « Frictions entre la Garde Côtière et le ministère de l’Intérieur. La première revendique son droit-devoir de secourir les personnes en difficulté, le deuxième n’a pas été informé du sauvetage et voit dans le comportement des secouristes une contradiction avec la stratégie de lutte contre les débarquements sur le territoire italien. La réponse à la demande officielle de l’UE de la part des pays membres tarde à arriver. Seule la France est considérée comme fiable. Le Quirinal, irrité, suit l’affaire de près. Entretemps, le Parquet de Catane a ouvert une enquête, tandis que celle d’Agrigente a entamé une deuxième enquête sur la rétention illicite des migrants à bord du navire ».
ARTICLE La Stampa A. Barbera « Budget, négociation difficile avec l’UE, le gouvernement vise sur les ‘’œuvres sûrs’’ » : « L’exécutif présentera en Europe un plan extraordinaire pour la mise en sécurité des infrastructures nationales. L’objectif est d’obtenir plus de flexibilité. A ce stade, l’UE pourrait octroyer à l’Italie environ 8-10 milliards d’écarts du rapport déficit-PIB. Toutefois, cela ne serait pas suffisant pour le gouvernement Conte. Que faire donc sans aller contre les règles ? Reprendre une idée identifiée par le gouvernement Renzi, une clause investissements pour les infrastructures et une clause ‘’circonstances exceptionnelles’’ (séisme et migrants), qu’il n’est pas possible toutefois de répéter. Du coup, le drame du pont Morandi pourrait pousser le gouvernement à présenter en Europe une liste d’interventions sur ponts, viaducs, eau-ducs, et prévention d’éboulements hydrogéologiques. Le ministre de l’Economie Tria se rendra quant à lui en Chine pour convaincre les investisseurs locaux à racheter la dette nationale italienne ».
COMMENTAIRE Corriere della Sera M. Magatti « Le passage historique des élections européennes » : « La probabilité de succès de la nouvelle droite semble aujourd’hui augmenter en raison de l’absence substantielle d’une alternative claire. Macron, le leader le plus important d’un front alternatif éventuel, doit se dépêcher de faire ce qu’il n’a pas réussi jusque-là : rassembler les partis politiques européens autour d’une proposition convaincante afin de réaliser une véritable réforme de l’UE, le temps presse. Quant à l’Italie, elle risque de devenir le ‘’bélier’’ avec lequel la nouvelle droite tentera de sonder les nouveaux équilibres. Et le M5S, en absence d’autres partenariats internationaux, se bornera à suivre le projet souverainiste et c’est là que Salvini jouera ses cartes : tenter de chambouler les équilibres de la coalition de gouvernement. Un calcul dangereux pour l’Italie et pour l’Europe ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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