Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/06/2018

Matteo Salvini : "’Nous ne sommes pas le camp de réfugiés de l’Europe."

M5S.jpg

Ligue.jpg

Italie. Revue de presse.

Formation du Gouvernement M5S-Ligue  – Unes : « Migrants, Salvini accuse » - ‘’Nous ne sommes pas le camp de réfugiés de l’Europe’’ (Corriere della Sera), « Migrants-UE, Salvini déchaîné » - ‘’Soros : c’est un gouvernement lié à Moscou’’ (La Repubblica), « Migrants, le plan de Salvini. Merkel avoue ‘’Italie abandonnée à elle-même’’ » (Il Messaggero, Il Mattino).

 

ARTICLE, La Repubblica, E. Lauria : « Tunisie, massacre en mer mais Salvini attaque : ‘’ Ils nous envoient des bagnards ‘’ » : « Le nouveau ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, s’est rendu en mission en Sicile, a Pozzallo, où, au centre d’accueil des migrants, il a affirmé, lors de sa première prise de parole, le cap anti migrants de Rome. Il a déclaré que les migrants ne seront plus les bienvenus et que la belle vie pour les clandestins est finie. Il a aussi lancé un défi à l’UE : ‘’ L’Italie ne doit plus rester seule, l’Europe doit maintenant passer à l’action ‘’ ».

COMMENTAIRE, La Repubblica, E. Stancanelli : « La force des mots simples » : « Salvini crie depuis toujours, c’est sa caractéristique ‘’politique ‘’. Il a tellement crié, que l’entendre crier à nouveau contre les migrants n’est pas une nouvelle. Mais maintenant, il crie d’une autre position, il est ministre de l’Intérieur et nous, nous ne sommes pas les utilisateurs de sa page Facebook, nous ne sommes pas de spectateurs de ses performances à la télévision. Nous sommes les citoyens d’un pays qui lui a confié une des fonctions politiques les plus importantes, il est un ministre de notre gouvernement, il travaille pour nous. Position à partir de laquelle ses mots ont, ou au moins devraient avoir, des conséquences beaucoup plus sérieuses qu’une bagarre sur les réseaux sociaux ».    

ANALYSE, La Repubblica, A. Bonanni « Ces  soupçons sur l’axe russe » : « Le milliardaire américain George Soros a  posé publiquement la question sur les véritables relations entre la Ligue de Matteo Salvini et le Kremlin de Poutine.  Est-ce que l’admiration du nouveau ministre de l’Intérieur pour le leader russe est tout simplement le fruit de la fascination que l’homme fort exerce inéluctablement sur un esprit de droite ou bien existe-t-il un lien organique et peut-être financier entre Moscou et le parti qui pourrait devenir sa ‘’ longa manus ‘’ en Europe ? Salvini  a rapidement nié avoir pris de l’argent de la Russie et on espère qu’il ne sera pas démenti. Parce que, déjà au sein de l’OTAN et de l’UE, la création d’un possible cordon sanitaire pour éviter que des informations sensibles n’arrivent jusqu’au gouvernement italien, réputé trop perméable à l’égard de Moscou,  est en train de prendre corps ».

ARTICLE, La Stampa, A. de Matteo, «Di Maio : ‘’nous devons mettre en place le revenu mais aussi la retraite de citoyenneté’’ » : « Di Maio affirme que la Ligue l’a compris : ce n’est pas de l’assistanat. Il prévoit l’abolition de la loi Fornero pour les retraites et du Jobs act et souhaite que les ‘’centres pour l’emploi démarrent vite’’ ».

ARTICLE, La Stampa, F. Capurso/R. Giovannini, «’’Quote 100’’, un modèle bancaire à l’étude. Ressources pour les personnes mises en chômage technique à la charge des entreprises » : « Le défi est plus complexe que prévu : Di Maio souhaite revoir la loi Fornero sur les retraites après la coupure estivale. Au cœur de ce travail, la ‘’quote 100’’ et les 41 années de travail pour obtenir la retraite avec l’hypothèse d’avoir recours au fonds de solidarité. »

ENTRETIEN de Matteo Renzi, ancien président du Conseil et ancien secrétaire du Parti Démocrate « Ma nouvelle vie de maître de conférences » : « ‘J’irai aux Etats-Unis à l’occasion de l’anniversaire de la mort de Bob Kennedy et ensuite en Afrique du Sud pour l’anniversaire de la naissance de Mandela. Le PD est désormais dans les mains de Martina. Je suis juste intervenu pour bloquer une entente avec le M5S. Dans l’immédiat, je donnerai des conférences à l’étranger’’ ».

EDITORIAL, Il Mattino de samedi, Alessandro Barbano : « Le courage des modérés » : « ‘’Chers lecteurs, je suis en train d’écrire mon dernier articler en tant que directeur de Il Mattino ‘’. L’Italie est en train de vivre une difficile période de crise qui coïncide avec l’imposition d’une rhétorique qui a vidé de sens les mots sur lesquels le pacte civil, entre citoyens et institutions, se fonde. Cela a pour effet d’affaiblir le transfert du savoir et du pouvoir, d’annuler la valeur symbolique de l’autorité ainsi que de réduire à néant les formes de la démocratie en établissant un analphabétisme qui nous montre une Italie pire que ce qu’elle n’est dans la réalité. Cela signifie aussi que plus les mots sont forts et moins ils valent : la politique est réduite à un Babel de mots insignifiants. Nous assistons à un contrat entre deux radicalismes et nous ressentons donc l’urgence d’une pédagogie capable d’éduquer à nouveau la société. C’est en ce moment précis que l’on aperçoit le manque d’une pensée modérée capable de convaincre les citoyens, avec la même efficacité que le populisme, que la démocratie est non seulement utile mais aussi belle. Le Mattino a ces dernières années cultivé la méthode du doute et de la confrontation avec la conviction que la contradiction est une l’énergie du meilleur journalisme. Le nouveau directeur est un homme bien. Il a toutes les qualités pour surmonter le défi qu’il a devant lui. Je lui souhaite d’avoir du courage ».

ARTICLE, Corriere della Sera de dimanche, M. Nava « La main tendue de Macron » : « Emmanuel Macron avait exprimé son respect et son soutien à Giuseppe Conte, le jour après la première tentative, échouée, de former un gouvernement 5 Etoiles-Ligue. L’attitude n’a pas changé maintenant que le gouvernement naît dans un cadre plus rassurant pour les marchés, avec des ministres qui, du moins officiellement, ne prêchent pas en faveur de déchirements avec Bruxelles. Une position qui va à l’encontre de celles des médias transalpins, qui sont le reflet de positions assez sommaires à l’égard du ‘’premier gouvernement populiste de l’Europe occidentale’’ (Les Echos). Cette main tendue n’est pas uniquement un geste de sympathie envers un pays que Macron aime de manière sincère. C’est la conscience pragmatique sur la façon dont vont les choses en Europe et en France. Le président français risque de ne pas trouver d’alliés pour son grand dessin européen, la relation avec l’Allemagne n’étant plus suffisante pour faire avancer l’Europe. D’où la nécessité de maintenir des relations bilatérales avec Rome. Des canaux de dialogue ont été ouverts avec le M5S : l’exigence d’une Europe davantage proche des citoyens est partagée »

RETROSCENA (Coulisses) La Stampa de dimanche O. Lombardo « La tentation française qui divise la coalition jaune-verte » : « Les textos ont un gré de confidence que les appels téléphoniques n’ont pas. Hier, le président du Conseil G. Conte a reçu un appel de la part de la Chancelière Merkel. Il a aussi eu un échange de textos avec le président Macron. Un échange qui a été rapide et amical. En effet, le Français a été le premier à l’avoir appelé, avant que tout ne se gâte avec l’histoire de Savona et la demande maladroite d’impeachment de Di Maio. Macron est pressé et a besoin d’un ami en Europe : Conte. Une source du M5S proche de Conte explique : ‘’la réunion bilatérale la plus attendue sera celle qui aura bientôt lieu avec le Président français’’. Cela parce que cette réunion pourrait dé-diaboliser au niveau international les 5 Etoiles et les libérer du label ‘’populistes’’. Les 5 Etoiles sont ainsi ‘’disposés à collaborer avec le Président français pour un agenda vraiment européen en mesure de relancer une intégration affaiblie par des années d’égoïsmes’’. Mais à une condition : ‘’qu’il s’agisse d’une Europe des peuples et de justice sociale. Que l’Italie ne soit pas prise en remorque par la France ou l’Allemagne’’ a souligné F. Castaldo, vice-président du Parlement européen. Paradoxalement, en ce moment c’est le nouveau ministre pour les affaires européennes, Paolo Savona (indiqué par la Ligue), qui pousse Conte à soutenir Macron et ses projets lors du prochain Conseil européen du 28 juin pour affaiblir le pouvoir de l’Allemagne. Somme toute, le Français veut les mêmes choses que le gouvernement italien : plus d’intégration, plus de flexibilité sur les investissements et rediscuter le plafond à hauteur de 3%. Mais si Salvini devait réaliser sa politique migratoire à l’instar de la Hongrie ou de la Pologne, Conte se verrait dans une position d’embarras vis-à-vis de l’ami français ». 

ARTICLE, Corriere della Sera P. Valentino « Merkel : sur les débarquements l’Italie a été délaissée » : « Deux nouveautés peuvent être soulignées dans l’entretien de la Chancelière dans le FAZ : un ton respectueux envers le nouveau gouvernement italien, avec lequel elle entend ‘’travailler au lieu de spéculer sur ses déclarations’’ pour trouver des solutions aux urgences les plus graves. Deuxièmement, Merkel offre à Macron la réponse la plus détaillée à ses propositions pour la réforme de l’UE. D’une part ‘’chaque pays de la zone euro a un devoir de solidarité quand la stabilité de la devise est en danger’’ avec une ligne rouge infranchissable ‘’la solidarité entre Européens ne devra jamais conduire à une union des transferts mais doit aider les autres à s’aider tout seuls’’. Soit, aucune amnistie sur la dette ou suspension des règles. Quant à la proposition de Macron de transformer le MES en un Fonds monétaire européen, Merkel souligne que celui-ci devra alors être placé sous un contrôle intergouvernemental, soit des parlements nationaux. Sur les migrants, reconnaissant le fait que l’Italie ait été abandonnée à soi-même, Merkel prône pour un système d’asile et pour une police de frontière commune, ainsi que pour une Agence pour les réfugiés »./.

EDITORIAL, Romano Prodi, ancien président du Conseil italien, Messaggero, « L’équilibre à trouver pour notre politique étrangère » : « Le programme commun Ligue-M5S en politique étrangère n’est pas simple car il allie une fidélité affirmée à l’alliance atlantique avec une ouverture totale à la Russie, considérée comme un partenaire économique et commercial  envers lequel il faudrait supprimer les sanctions existantes. La Russie est également considérée comme un allié potentiel de l’OTAN et de l’Union européenne pour combattre le terrorisme islamique et pour gérer les flux migratoires en Méditerranée. Dans la situation actuelle, il s’agit plus d’un désir que d’un dessein politique possible. L’accord de gouvernement ne parle pas de politique méditerranéenne alors que notre rôle y est vital. La France a décidé d’organiser une conférence pour la Libye, profitant de la crise interne italienne, et cette conférence a marginalisé notre rôle. Le problème fondamental de notre politique étrangère est là : si nous n’avons pas une politique en Europe, nous ne pouvons pas en avoir une à l’extérieur ».

ARTICLE, G. Longo, Stampa, « Missions à l’étranger, le gouvernement étudie le retrait graduel de l’Afghanistan » : « Pas tout de suite et pas sans accord préalable avec les pays alliés de l’Otan, mais l’objectif est un retrait progressif des troupes italiennes de l’Afghanistan. Les délais et les modalités sont encore à l’étude mais l’accord entre la Ligue et les 5 étoiles le prévoit. La ministre de la Défense, Elisabetta Trenta, aurait également des doutes sur le Niger où se trouvent 500 militaires italiens pour lutter contre le trafic d’êtres humains et le terrorisme islamique. Elle a précisé que s’il est « important de travailler aux côtés de nos alliés’’, ‘’chaque cas doit être étudié’’. Au centre de la lutte contre le terrorisme elle a indiqué la cyber sécurité ». 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.