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01/06/2018

"Naissance du gouvernement Ligue-M5S."

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Italie. Revue de presse.

Formation du Gouvernement M5S-Ligue  – Unes : « Coup d’envoi du gouvernement M5S-Ligue » (Corriere della Sera), « Les populistes au pouvoir » (La Repubblica), « L’Italie archive sa crise la plus difficile » (La Stampa), « Entente Ligue-M5S : Conte président du Conseil, Tria à l’Economie » (Sole 24 Ore), « Le gouvernement Di Maio-Salvini décolle » - ‘’Mattarella confie le mandat à Conte’’ (Il Messaggero), « Naissance du gouvernement Ligue-M5S » (Il Mattino), « Le drôle de couple au gouvernement » (Avvenire), « Bonne chance » - ‘’Berlusconi déçu’’ (Il Giornale). 

EDITORIAL Corriere della Sera M. Franco « La voie obligée (et plusieurs doutes) » : « Le premier gouvernement ‘’contractuel’’, transversal et ‘’populiste’’ non seulement de l’Italie mais de toute l’Europe occidentale, prend forme. On peut le définir comme un gouvernement de droite, pour la présence massive de la Ligue, l’abstention probable de Fratelli d’Italia et pour les chromosomes multicolores des 5 Etoiles. Le gouvernement est un mélange d’hommes politiques, de figures ‘’professionnelles’’ anonymes et sans un véritable poids politique, à commencer par le président du Conseil Giuseppe Conte, assisté par les deux vice-présidents Di Maio et Salvini. Ce ne sera pas une période facile. Le reste de l’Europe regarde l’Italie avec inquiétude car elle craint y voir une « expérience » pouvant se répéter ailleurs et dans un court délai ».

EDITORIAL, A. Campi, Messaggero, « La plaie est refermée; de nouveaux équilibres au banc d’essai » : « L’accord est conclu, le plus difficile (et dangereux) arrive maintenant. Ceux qui ont promu un ‘’contrat’’ devront le respecter sans que l’Italie ne se retrouve en banqueroute. Nous verrons si la souveraineté est une chose sérieuse ou une belle formule vide de sens. Dans l’ensemble, la liste des ministres d’empreinte politico-technique (voir le profil de Conte) ne laisse pas présager un exécutif prêt à faire la révolution ».

EDITORIAL, M. Sorgi, Stampa, « Premier cas en Europe occidentale : expérience de populisme au gouvernement » : «Le gouvernement est né parce que l’affaire Savona est résolue, avec son déplacement du Trésor aux Affaires européennes. Salvini en ressort comme le grand vainqueur qui a su rester leader de la Ligue tout en se détachant du centre droit. Il a montré son sens des responsabilités en acceptant que Savona change de portefeuille. Mattarella a défendu les règles et résolu la crise. Il y a plus de ministres techniques que prévu et paradoxalement Savona e Moavero Milanesi (Affaires étrangères) sont les seuls à avoir une expérience de gouvernement, alors que par exemple Tria, à l’Economie, n’en a aucune.  Accrochons-nous car la semaine prochaine, tous feront le baptême de l’hémicycle mais aussi de l’arène internationale du G7. Les principes du ‘’contrat’’ sont illusoires et il ne faudrait pas que les leaders prennent leurs distances ou entrent en conflit avec leurs partenaires traditionnels et la place historique européenne et occidentale de l’Italie. Ce serait une erreur irrémédiable. L’Europe observe l’Italie avec grande attention et esprit de collaboration, consciente que la crise d’un pays fondateur pourrait provoquer celle, plus grave encore, de toute l’UE ».

COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « Le défi du Quirinal : les populistes dans les rangs institutionnels » : « Le premier défi a été remporté : conduire les deux leaders à se confronter avec la réalité du gouvernement et dans les rangs constitutionnels, dans le respect de l’UE et des prérogatives de la Présidence de la République. Le ‘’non’’ de Mattarella à Savona au ministère de l’Economie est sa première victoire : non pas sur la personne mais sur les principes répétés aux deux leaders, rentrés depuis hier dans les rangs du respect des fonctions réciproques. La patience montrée par Mattarella ne signifie pas pour autant une subordination. On verra bien où nous porteront Di Maio et Salvini, habitués à l’opposition et qui se confronteront maintenant avec la réalité du gouvernement en présence d’un Quirinal avec lequel il y a eu une relation un peu ‘’rugueuse’’. Le choix du Quirinal a respecté celui des électeurs qui ont primé les 5 Etoiles et la Ligue ». 

RETROSCENA (coulisses) Corriere della Sera M. Guerzoni « Savona, l’hérétique qui a inquiété l’UE » : « Le premier appel téléphonique de félicitation reçu par Savona est venu de Steve Bannon, l’ancien stratège de Donald Trump et qui est fan du gouvernement jaune-vert. Savona est content, mais pas trop. ‘’S’ils ont trouvé un compromis sur moi, cela s’explique car ils ont compris que je ne suis pas si anti-européen’’, assure-t-il. ‘’Je suis un soldat : on m’a appelé et je me suis mis à disposition avec un grand sens de responsabilité. Avec le professeur Tria (Economie) nous ferons un travail d’équipe’’ a-t-il ajouté ».

COMMENTAIRE, La Repubblica, C. Tito : « La nouvelle droite au pouvoir » : « Le gouvernement jaune-vert naît déjà vieux. Les ministères clé sont entre les mains d’hommes du passé. Moavero (ministre des Affaires Etrangères), ancien ministre du gouvernement Monti, Tria (ministre de l’Economie), rédacteur du programme de Forza Italia et même Savona (ministre des Affaires Européennes), qui était ministre à l’époque du gouvernement Ciampi en 1993. C’est le résultat de trois mois de tractations, de rebondissements inédits et de vétos croisés, d’une mauvaise lutte pour le pouvoir faite par dépit. Un psychodrame inutile dont la raison est malheureusement trop simple : la peur de perdre l’occasion et le pouvoir. Un groupe décoloré mais qui prend le ton d’un gouvernement de droite. Une alliance qui s’appuie sur une sorte de dictature de la mauvaise humeur des citoyens ».    

SONDAGES Sole 24 Ore « Les Italiens favorables à la devise européenne, l’anti-euro uniquement chez les électeurs de la Ligue » : « Le sondage d’IPR Marketing effectué le 28 mai nous dit que 55% des Italiens sont favorables à ce que l’Italie reste dans la devise commune, 29% souhaitent en sortir, 12% n’a pas d’opinions. Auprès des électeurs de la Ligue, les choses changent : 52% d’entre eux souhaitent abandonner l’euro. Même pour le sondage Piepoli, les comptes sont justes ‘’deux tiers des Italiens sont européens et pro-euro’’. Des chiffres que les partis n’ont pas encore pris au sérieux ». 

Corriere della Sera G. A. Falci « Berlusconi prépare l’opposition » : « Dans sa résidence milanaise à Arcore, le ‘’Cavaliere’’ tire les conclusions : ‘’j’ai toujours su comment cela se terminerait. La Ligue n’aurait pas su résister à la tentation de gouverner et les 5 Etoiles auraient fait tout leur possible pour y aller’’. Et à ses fidèles, il confie ‘’le mien a été un acte de générosité, maintenant voyons ce qu’ils sont en mesure de faire’’. Berlusconi veut vraiment voir si Salvini sera réellement le paladin du programme de centre droit. Il se félicite de la nomination de Moavero Milanesi (Affaires Etrangères) et de Tria (Economie) ‘’ce sont deux remparts contre la dérive populiste’’. Chez les ‘’Bleus’’, on craint une OPA de la Ligue sur Forza Italia. Berlusconi le sait et assure ‘’dans l’opposition, je porterai Forza Italia à hauteur de 20%’’ ».

ARTICLE, La Repubblica, A. D’Argenio : « ‘’ Italiens, il faut travailler davantage ‘’ : nouvelle crise avec l’UE après la phrase de Juncker » : « Un incident risque de faire monter la tension entre Bruxelles et Rome dès le premier jour du nouveau gouvernement. C’est le Guardian qui rapporte une phrase très dure sur l’Italie attribuée à Jean Claude Juncker. Le président de la Commission européenne, lors de la conférence New Pact for Europeaurait prononcé ces mots : ‘’ Les Italiens doivent travailler davantage et ils doivent être moins corrompus et arrêter d’accuser l’UE pour tous les problèmes de l’Italie ‘’. Ces déclarations ont fait à nouveau polémique et le président du parlement européen Antonio Tajani a demandé à Juncker de démentir immédiatement les phrases qui lui sont attribuées car, si elles étaient vraies, elles seraient inacceptables. Matteo Salvini a riposté durement à ces déclarations en affirmant qu’elles étaient honteuses et racistes et que le nouveau gouvernement sera capable de faire respecter les droits et la dignité de 60 millions d’Italiens qui s’attendent à une collaboration et pas aux insultes de la part de l’Europe ».

ENTRETIEN de Giorgia Meloni, secrétaire du parti de droite Fratelli d’Italia«’’De notre côté, nous nous abstiendrons mais je crains que ça ne dure pas. Matteo (Salvini) est obligé de renoncer à beaucoup’’ » (Il Messaggero).

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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