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22/05/2018

"Le Quirinal demande un délai de réflexion."

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Italie. Revue de presse.

Gouvernement-Consultations au Quirinal – Unes : « M5S et Ligue au Quirinal : Conte au Palais Chigi » - ‘’Délai de réflexion du Président Mattarella’’ (Corriere della Sera), « M5S et Ligue : voici le gouvernement. Perplexité du Quirinal » (La Repubblica), « Coup de frein de Mattarella sur Conte » (La Stampa), « Ligue et M5S indiquent le nom de Conte » (Sole 24 Ore), « Le Quirinal demande un délai de réflexion » - ‘’Di Maio et Salvini indiquent le nom du professeur Conte » (Il Messaggero), « Conte vers le Palais Chigi » (Il Mattino).

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Franco : « Prémisses d’isolement de l’Italie dans l’Union » : « Le Chef de l’Etat se donne quelques heures pour réfléchir. Des réserves sur certains ministres auraient été soulevées. Bref, il pourrait y avoir quelques difficultés non pas sur le nom du candidat (Giuseppe Conte) mais plutôt sur l’équipe gouvernementale. La question est la suivante : que se passerait-il si certains ministres devaient être considérés par Mattarella comme inadaptés ? Les avertissements venant de l’étranger adressés à l’Italie ne peuvent pas être sous-estimés. Politiquement, elles ont un avant-goût d’isolement de l’Italie dans l’Union Européenne. La tension avec les institutions bruxelloises augmente. Il se peut qu’avec son « anomalie », l’Italie devienne le bouc émissaire d’une Europe essoufflée »

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Sensini : « Le spread monte à hauteur de 185 pts, Ficht perplexe sur les dangers de déficit » : « Avant même de s’installer, le gouvernement devra vaincre la défiance des marchés. La pression sur les bons d’Etat italiens commence à être importante. La Bourse de Milan a été la moins performante, hier. Mais c’est surtout l’alarme des agences de notation sur les programmes économiques M5S-Ligue qui commence à se faire entendre. Le chef du PPE, M. Weber, prévient l’Italie : ‘’vous jouez avec le feu’’. La réplique de Salvini est sèche : ‘’laissez-nous commencer, il n’y a rien à crainte, nous visons à la croissance de l’Italie’’. ‘’Que Weber pense plutôt à l’Allemagne’’ ».

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, Lorenzo Bini Smaghi : « L’enjeu de la crédibilité sur les traités internationaux » : « Le ‘’contrat de gouvernement a mis en évidence une série de propositions en opposition avec les accords internationaux et européens signés par l’Italie. Notamment, ceux sur l’Union économique et monétaire et la politique étrangère européenne. Ces traités peuvent être modifiés, certes. Toutefois, cela est impossible sans avancer des propositions destinées à les améliorer. Par exemple, sur les sanctions contre la Russie, si l’Italie ne devait pas arriver à convaincre ses partenaires, il n’y aurait que l’option d’une action unilatérale. Or, ce faisant, l’Italie s’exclurait toute seule des accords transatlantiques. Cela exposerait nos entreprises à des sanctions et actions de rétorsions de la part de nos partenaires européens et américains. En comparant les volumes d’affaires avec la Russie avec ceux avec l’UE et l’Amérique, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Sur les 250 Mds d’annulation de la dette italienne, le projet n’est pas réalisable. La BCE perdrait sa crédibilité et ne pourrait plus entre garante de la stabilité de l’euro. La perte de crédibilité de l’Italie rendrait bien plus difficile le soutien d’autres réformes et initiatives dont le pays aurait vraiment besoin ».

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, A. Polito : « Les nouveautés politiques et les dangers pour l’Italie » : « La réforme constitutionnelle prévue dans le programme déplace le cap vers des formes de démocratie directe. Si vraiment les référendums devaient être possibles, notre processus législatif deviendrait très semblable à celui de la Suisse. Par ailleurs, face aux marchés et aux gouvernements européens, nous sommes beaucoup plus ‘’interdépendants’’ par rapport à ce que les souverainistes veulent faire croire aux Italiens. Ces derniers préfèrent la naissance d’un nouveau gouvernement plutôt que des élections anticipées. Mais la tenue des comptes est bien plus importante qu’un exécutif de court terme. C’est au Président de la République d’exercer ses pouvoirs de nomination, selon ses prérogatives. C’est à l’opinion publique de surveiller ce changement tant attendu, pourvu qu’il ne se transforme en un saut dans le noir ».

ARTICLE, La Repubblica, A. Cuzzocrea : « Qui est Giuseppe Conte : le technicien otage des partis. ‘’Mais moi, je suis un médiateur né ‘’» : « Sur le bureau du Président de la République Mattarella il y a le nom de Giuseppe Conte, proposé par le M5S et la Ligue comme futur Président du Conseil italien. Giuseppe Conte est, à 54 ans, un élégant avocat et professeur de droit, inconnu du grand public et jusqu'à présent très éloigné du monde politique. Il s’agit d’un homme élégant décrit par tous ceux qui le connaissent comme réservé et compétent. Il est professeur de droit privé à l’université de Florence et à la Luiss (Libera Università Internazionale di Studi Sociali) de Rome. Il a passé toute sa vie dans les livres, il aime étudier et écrire. Catholique, il se décrit comme un grand médiateur capable d’écouter même quand les parties sont éloignées ». 

ENTRETIEN de Graziano Delrio, ministre sortant des Infrastructures et des Transports : « Maintenant nous devons arrêter la menace populiste et stop aux bagarres dans le PD » (La Repubblica) : « ‘‘ Il y a deux mots clés : « arrêtons-les » et « arrêtons-nous ». D’abord, il faut les arrêter parce que ce gouvernement fera du mal aux gens, aux entreprises, à ce pauvre pays. Le départ est très mauvais, avec un risque d’inconstitutionnalité dans les propositions de la Ligue et du M5S. Ils ont fait un pacte de pouvoir dans lequel les citoyens n’ont rien à voir. Puis, nous devons absolument arrêter les bagarres au sein du PD. Cette situation est le signe d’une communauté qui a détourné de sa voie et qui a perdu le sens collectif. Nous devons définir comment lutter contre le populisme et à ce moment-là nous trouverons la personne capable de nous diriger ‘’ ». 

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli : « Au Quirinal le jeu n’est pas encore fermé » : « on peut faire semblant de ne pas voir mais il est impossible de nier que la journée d’hier a marqué une innovation institutionnelle. Au point que le Président de la République, au lieu de signer tout de suite les textes et les noms que le M5S et la Ligue lui ont soumis, a convoqué ce matin les deux présidents des Chambres. Il s’agit d’un passage totalement inhabituel, mais il est illustre le désir de Mattarella de reconstruire un cadre procédural dans lequel placer l’épilogue bizarre mais prévisible de la crise. Di Maio et Salvini n’ont rien fait pour sauver les apparences, c’est-à-dire pour reconnaître au chef de l’Etat le respect authentique et pas seulement formel de ses prérogatives. Le Président de la République a demandé un délai de réflexion avant de se prononcer,  parce qu’il a des perplexités, surtout sur le nom du possible ministre de l’Economie, Paolo Savona, économiste indiqué par la Ligue, dont les idées sont euro-sceptiques »

ARTICLE La Stampa M. Bresolin « Dernières négociations pour édulcorer la note sur les comptes publics italiens » : « Demain la Commission européenne donnera son verdict. A Bruxelles, on se creuse la tête sur les mots à utiliser pour rappeler à Rome un trou d’environ 5 milliards d’euros. Il n’y aura pas une demande de budget correctif, cela est certain. Cela créerait un conflit avant même la formation du gouvernement italien. Il s’agit alors d’utiliser des nuances pour faire ce rappel. A ce stade, aucune remise n’est prévue pour Italie. La Commission serait orientée à demander à Rome un budget détaillé. L’automne s’annonce très chaud ».

COULISSES, A. Bassi, Messaggero, « Bras de fer avec le Quirinal sur Savona, l’eurocritique, à l’Economie » : « Salvini souhaite que Savona soit nommé à l’Economie ‘’il fait partie de l’accord qui prévoit Conte à la présidence du Conseil’’. Le Quirinal, sans poser de véto, a cependant des doutes vu ses positions sur la monnaie unique – il a critiqué durement Merkel sur les avantages obtenus par l’Allemagne grâce à l’euro. Savona avait été choisi, par exemple par Guido Carli, ancien gouverneur de la Banque d’Italie, comme directeur de son bureau d’études, et l’ancien Président Ciampi l’avait désigné comme ministre de l’Industrie. »

ENCADRE, Messaggero, « Les économistes allemands lance un appel contre les réformes de Macron » : « FAZ a publié l’appel de 154 économistes allemands qui estiment que les propositions du Président français mettraient en danger le bien-être de la zone euro ».

ARTICLE La Stampa L. Martinelli « Le Pen exulte pour Salvini ‘’avec lui au pouvoir nous rêvons du retour des nations’’» : « L’entourage de Marine Le Pen fait savoir que la cheffe du Front National veut profiter de l’exemple italien pour récupérer de la crédibilité face à l’opinion publique française et dire ‘’si eux l’ont fait, nous aussi nous pouvons’’. Mais avec le système électoral français, ce sera bien difficile. Et sur la possibilité d’un rapprochement avec la France Insoumise de Mélanchon, Marine Le Pen la considère ‘’compliquée’’ car trop divergents sur ‘’un thème important : l’immigration’’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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