18/05/2018
"Le contrat est fixé, le président du Conseil pas encore."
Italie. Revue de presse.
Gouvernement-Consultations au Quirinal – Unes : « Les coûts du pacte M5S-Ligue » - ‘’65 milliards pour les nouvelles mesures. Macron attaque’’ (Corriere della Sera), « Ligue-M5S vers la ligne d’arrivée, Poutine s’en réjouit, l’UE s’inquiète » (La Repubblica), « Salvini impose le programme mais laisse la présidence au M5S » - ‘’La LGV Lyon-Turin dans le programme, flat tax confirmée’’ (La Stampa), « Le plan du gouvernement fragilise les banques » (Sole 24 Ore), « Contrat, polémiques sur la LGV et BMPS, le Sud abandonné » (Il Messaggero) – ‘’Le projet LGV doit être revu. Macron : je vois des partis paradoxaux’’ (Il Messaggero), « Le Sud oublié devient une affaire » - ‘’Bras de fer Salvini-Di Maio. Macron perplexe’’ (Il Mattino).
ARTICLE, La Repubblica, A. Cuzzocrea : « Le contrat est fixé, le président du Conseil pas encore. Maintenant Salvini redevient pessimiste, Poutine et Casapound espèrent » : « Les négociations pour former un gouvernement entre le M5S et la Ligue continuent. Di Maio affirme que le contrat est prêt, Salvini réplique qu’ils sont encore en train d’y travailler. Les deux leaders seraient parvenus à un accord mais peinent encore à désigner le président du Conseil. La Ligue reçoit le soutien de Nigel Farage, Poutine et Casapound (mouvement italien d’extrême droite) mais Matteo Salvini redevient pessimiste et souligne qu’il faut absolument arriver à une situation claire d’ici lundi sinon le président Mattarella prendra une décision. Il y a encore pas mal de points à régler, comme le revenu de citoyenneté et la situation du Mezzogiorno. Le M5S semble avoir perdu sur la LGV Lyon-Turin, pour laquelle la fermeture des travaux n’est plus prévue. Le programme prévoit de façon beaucoup plus générique à rediscuter entièrement le projet dans l’application de l’accord entre Italie et France ».
COMMENTAIRE, La Repubblica, D. Bellasio : « Si l’Italie se condamne à l’insignifiance » : « La politique étrangère d’un gouvernement européen qui suscite des applaudissements russes et des doutes français, commence avec un problème plutôt qu’avec quelques solutions. Si en outre le gouvernement est celui d’un Etat qui fait partie de l’Otan, le problème s’étend aux relations avec les Etats-Unis et l’Occident. Et si enfin, on parle de l’Italie, le problème devient encore plus grave : on considèrera l’Italie comme étant perdue et elle sera reléguée à l’insignifiance. Simple, triste et préoccupant. Quelques paragraphes du contrat sur la « Coordination politique avec l’Europe » ne suffiront pas à rassurer les alliés, comme les préoccupations exprimées au sommet de Sofia d’hier le démontrent. Le programme de la Ligue et du M5S semble mettre en discussion l’intégralité de l’Europe : si l’Europe va dans une direction, l’Italie va dans l’autre. Elle veut aussi réévaluer toutes les décisions stratégiques de l’UE relatives à la défense commune. Le contrat demande l’arrêt immédiat des sanctions à la Russie et a reçu les applaudissements de Moscou. Mais au-delà des applaudissements, le destin des Italiens dépend-il plus de Moscou ou de Bruxelles ? Un gouvernement Cinq Etoiles-Ligue aurait-il vraiment l’espoir et l’audace de traiter Moscou en en tant ‘’ qu’interlocuteur stratégique dans les résolutions des crises régionales au Moyen-Orient (Syrie, Libye, Yémen) ‘’ sans avoir l’Union européenne à ses côtés ? ».
ARTICLE Corriere della Sera I. Caizzi « Macron voit ‘’des partis paradoxaux’’ et a confiance en Mattarella » : « Le Président français, tout en avançant des doutes sur les attitudes ‘’paradoxales’’, a montré sa disponibilité sur un éventuel gouvernement entre le M5S et la Ligue. Il s’est dit rassuré par la confiance à l’égard des valeurs de l’Europe assurées par le chef de l’Etat Sergio Mattarella. L’Italie s’est ainsi invitée à la réunion des chefs d’Etats et de gouvernements à Sofia. C’est le président du Conseil sortant Gentiloni qui le confirme en révélant ‘’les préoccupations’’ exprimées par plusieurs leaders européens. Macron ne s’est pas exprimé sur les programmes car il ne connaît pas ‘’les positions d’un gouvernement qui n’est pas encore formé’’. Il a signalé une ‘’partie d’incertitude’’ dans le contexte politique italien mais qui sera contrebalancée par le Président Mattarella. En exprimant un jugement positif sur Gentiloni, il a indiqué que ‘’la France fera ce qu’elle a toujours fait avec nos voisins, partenaires et amis, car notre histoire et nos peuples vont au-delà de la réalité politique du moment’’ ».
ARTICLE La Stampa L. Martinelli « Macron : ‘’une alliance entre partis paradoxaux’’ » : « Emmanuel macron a pris le taureau par les cornes à l’égard du nouveau tandem M5s-Ligue et a exprimé ses craintes ‘’il faut accepter ce que les peuples décident. Je ne connais pas les positions du nouveau gouvernement italien. Ce que je vois à ce stade ce sont des partis hétérogènes et paradoxaux qui pourraient s’allier sur un projet’’. Le seul point d’espoir, Sergio Mattarella : ‘‘Le Président a indiqué que le gouvernement devra travailler avec l’Union, sera lié à une stratégie européenne et que cela est donc pour lui un critère pour la constitution de l’exécutif’’. Les observateurs depuis Paris (notamment le Journal Le Monde) considèrent la nouvelle alliance M5S-Ligue comme un danger pour l’Europe des lumières et une entrave à la politique de relance de l’Europe d’E. Macron, qui se trouve à devoir affronter une résistance grandissante d’A. Merkel et de sa Grande Coalition. D’un côté les Italiens voudront moins d’austérité. De l’autre, les Allemands en voudront davantage. Au milieu se trouve Macron, serré entre l’étau ».
ARTICLE La Stampa A. Mondo « L’affaire LGV Lyon-Turin embarrasse les 5 Etoiles » - ‘’Après les critiques de l’Europe, le stop au chantier a été mis de côté’’ : « Dans l’ébauche finale du contrat ne figure que ‘’l’engagement à rediscuter’’ l’accord entre l’Italie et la France. Deux visions donc bien différentes en quelques heures sur la ligne Lyon-Turin. C’est l’un des points où l’entente M5S-Ligue est la plus difficile. La députée 5 Etoiles Castelli dément tout pas en arrière. La Ligue s’en réjouit. Matteo Salvini coupe court : ‘’nous ne créons pas un gouvernement pour démonter ou nuire à des œuvres mais sur la LGV Lyon-Turin, une réflexion est aussi en cours de l’autre côté des Alpes’’. Sur la même longueur d’onde il y a Forza Italia. La candidate Forza Italia à la Région Piémont pour 2019, Claudia Porchietto, explique que ‘’bloquer le chantier Lyon-Turin serait un cas de suicide assisté pour le Piémont’’ ».
ARTICLE La Stampa M. Tropeano « L’adieu à la LGV nous coûterait 2 milliards »: « Facile à dire mais dur à fair : le choix politique de rompre les relations avec la France et l’Union Européenne pourrait être réalisé de manière légitime uniquement via une ‘’négociation’’ et donc ‘’sous forme consensuelle favorisant une nouvelle entente qui puisse définir la fin des travaux et certifie le remboursement des fonds alloués par Bruxelles et par le Gouvernement de Paris’’. Voilà ce qu’explique Vittorio Barosio, expert de droit administratif à l’Université de Turin. Car un éventuel arrêt des travaux pourrait se traduire également en un préjudice financier vis-à-vis des comptes publics italiens ».
ARTICLE Il Messaggero A. Gentili « La Ligue évite l’arrêt des travaux voulu par les 5 Etoiles » : « Selon l’ébauche du ‘’contrat de gouvernement’’ revu hier par Salvini et Di Maio, la ligne Grande Vitesse Lyon-Turin est sauve. Mais, comme cela se passe dans tout compromis, la Ligue dit l’avoir remporté et le M5S (qui est contre ce chantier) aussi. Ce qui est certain, c’est que le troisième col Gênes-Rotterdam est en doute, tout comme la LGV Naples-Bari et celle Orte-Civitavecchia initialement prévue dans le plan ‘’connecter l’Italie’’ à hauteur de 125 milliards ».
ARTICLE Corriere della Sera F. Massaro « Le contrat fait s’écrouler la BMPS (Banque Monte dei Paschi di Siena): -8,8% » : « La Ligue viserait à transformer la banque de Sienne en banque publique. 29 mots et deux phrases dans le projet de programme gouvernemental auront suffi pour faire perdre à BMPS environ 250 millions d’euros à la Bourse. C’est ensuite le responsable économique de la Ligue, Claudio Borghi, qui ajoute ‘’il faut abandonner l’idée de faire des profits en vendant BMPS à n’importe qui et la garder plutôt comme patrimoine de l’Italie’’. D’où les critiques de Padoan ‘’c’est un fait très grave qui met en danger l’investissement effectué par des ressources publiques, impliquant les épargnants italiens que l’on voudrait sauvegarder à paroles’’ ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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