16/05/2018
"Di Maio et Salvini unis contre l’UE."
Italie. Revue de presse.
Gouvernement-Consultations au Quirinal – Unes : « Un projet de programme effraie les marchés » - ‘’Di Maio et Salvini optimistes, hypothèse d’un tandem au Palais Chigi’’ (Corriere della Sera), « Di Maio et Salvini unis contre l’UE » - ‘’ Hypothèse d’un relais entre les deux’’(La Repubblica), « L’Italie effraie l’UE et Wall Street, tempête sur le contrat Ligue-M5S » (La Stampa), « Ligue-M5S, coup d’éponge sur la dette » (Sole 24 Ore), « Un projet anti-UE » - ‘’Dernière ligne droite pour les deux leaders, la sortie de l’euro démentie’’ (Il Messaggero), « Sortie de l’euro, mystère du pacte » - ‘’Le projet aurait été abandonné’’ (Il Mattino).
EDITORIAL La Repubblica A. Bonanni « La patience de Bruxelles est à bout » : « Détruire l’Italie pour nuire à l’Europe : voici en gros le contrat de gouvernement entre la Ligue et les 5 Etoiles. Il faut espérer que le désaccord sur le nom du président du Conseil porte également sur le fond et les décisions qui emporteront des conséquences importantes. Il est probable que ce programme est arrivé à Bruxelles si trois commissaires ont ressenti hier le besoin de rompre le silence en mettant en garde l’Italie sur le fait que « les règles européennes doivent être respectées par tous ». L’Union nous prévient : si le gouvernement populiste italien pense lancer une croisade pour modifier les règles communautaires, il se trouvera complètement isolé. Avec une dette stratosphérique, une économie pas très compétitive, une croissance asphyxiée, l’Italie est depuis longtemps le grand malade de l’euro. Si au lieu de résoudre la situation, elle décidait d’abandonner le groupe pour aller mourir toute seule comme le font les éléphants, quelqu’un en Europe essuiera peut-être une larme pour la fin peu glorieuse d’un pays qui a été celui d’Einaudi, De Gasperi et Spinelli. Mais il est certain que personne ne tentera de l’arrêter ».
ARTICLE La Stampa S. Stefanini « La confiance est retirée : l’Europe demande aux populistes de la mériter » : « Une question traverse l’Europe depuis le 4 mars : il s’agit de savoir comment l’Italie sera gouvernée plutôt que par qui. La confiance doit se mériter auprès des capitales et des marchés, pas auprès de l’électorat. Qu’elle le veuille ou non, l’Italie est en train de devenir le premier laboratoire d’un gouvernement populiste. Contrairement à certains pays de l’Est, l’Italie est un pays-clé : dans l’Otan et la Méditerranée. Le prochain sommet européen s’annonce crucial et nul ne sait si l’Italie sera ou non à bord, si elle voudra être co-pilote ou co-équipier ou encore si on doit se préparer à une opposition du troisième pays de l’UE. Les déclarations des commissaires Avramopoulos et Katainen proviennent d’un Grec et d’un Finlandais : il ne faudra donc pas s’en prendre à une prétendue conspiration franco-allemande. Salvini doit y voir un appel aux responsabilités ».
ARTICLE, Corriere della Sera, A. Trocino : « Le « projet de programme » est un cas : la BCE doit annuler 250 milliards de dette » : « Le « projet de programme » entre la Ligue et le M5S, publié hier soir par le Huffington Post, aurait déjà été modifié. Mais le texte de cet accord, signé le 14 mai à 9 h 30, représente un document très important pour comprendre les points qui serviraient de base pour un nouveau gouvernement entre Di Maio et Salvini. Ce projet prévoyait, entre autre, une sortie de l’euro. L’UE, préoccupée, a déjà envoyé un avertissement très clair et dur à l’Italie sur les migrants, les comptes publics et le pacte de stabilité. Ce document comprend également la possibilité de formation d’un comité de conciliation qui pourrait régler les différends au sein du gouvernement. La sortie de l’euro a été démentie, les deux leaders continuent leurs discussions et sont optimistes, ils considèrent aussi l’hypothèse d’un tandem au Palais Chigi ».
ARTICLE La Repubblica, A. Ginori « Bruno Le Maire : ‘’Personne ne spécule sur l’Italie mais désormais l’Union a peu de temps pour faire les réformes’’ » : « Bruno Le Maire, l’homme politique ayant le plus de poids dans l’exécutif de Macron, s’exprime en avouant que l’incertitude italienne tombe au pire moment pour l’Europe. Pour la France, ne pas pouvoir compter sur l’Italie comme allié traditionnel face à l’Allemagne est un problème. Les négociations à Rome sont suivies de près. Une source de l’Elysée nous explique ‘’la fenêtre pour faire quelques pas en avant en Europe se fera à partir de maintenant jusqu’à l’automne’’. Sur les détails du programme Ligue-M5S, un collaborateur du Président Macron nous confie ‘’nous vérifierons si les engagements européens seront intégrés’’ et déclare ‘’il est difficile de comprendre ce qui est vraiment en train de se passer en Italie, tout est si nouveau’’ ».
COMMENTAIRE La Repubblica P. Ignazi « La stratégie de sortie que le M5S n’a pas » : « Dans la confrontation Ligue-M5S, le premier parti se trouve en position privilégiée pour deux raisons. D’une part la Ligue est un parti plus ‘’ancien’’ qui a toujours été ‘’de lutte et de gouvernement’’. De l’autre, Salvini peut toujours faire sauter les négociations et retourner dans sa coalition de centre droit en position de leader. Les 5 Etoiles, en revanche, mettent en danger leur image. Ils n’ont ni partenaires ni alliés. La condition de leur ‘’isolement parfait’’ se retourne contre eux quand on voit les résultats des élections administratives où ils arrivent rarement au second tour ».
ARTICLE, La Stampa, A. La Mattina : « Maintenant Berlusconi tente Salvini : ‘’ Sors du piège et retournons au vote ‘’ » : « Silvio Berlusconi a été réhabilité et peut donc, à nouveau, se présenter à de nouvelles élections. L’ancien président du Conseil est en mission à Sofia, pour participer au sommet du PPE où il indiquera aux chef d’Etat et de gouvernement UE ainsi qu’au président du Conseil européen Tusk et au président du Parlement européen Tajani, ne pas être d’accord avec les positions anti-européennes de Salvini et Di Maio, qui sont en train de tenter de former un gouvernement populiste et antisystème, unique en Europe. Berlusconi n’a plus peur des élections anticipées, il est convaincu que sa candidature pourra récupérer des voix et il s‘est adressé directement à Salvini pour lui conseiller de sortir du piège du M5S et de se présenter à de nouvelles élections en automne, qui pourraient permettre à la coalition de droite d’avoir une majorité de plus de 40 % pour gouverner ».
ENTRETIEN, Il Mattino, Sandro Gozi, secrétaire d’Etat délégué sortant aux Affaires Européennes « Ils ont ôté leur masque, ce sera la banqueroute » : « ‘’Dans leur ‘’contrat’’ de gouvernement, la Ligue et le M5S ont jeté le masque et nous montrent ce qu’ils sont vraiment : des irresponsables voulant conduire l’Italie au massacre et à la banqueroute avec des choix clairement antieuropéens allant même contre les intérêts des Italiens. La réaction de l’Union n’est pas une interférence. Nous faisons partie d’une communauté et les partenaires nous rappellent les objectifs communs. Le revenu de citoyenneté et l’adieu à la réforme des retraites sont des choix incompatibles avec la permanence au sein de l’Union européenne’’ ».
ENTRETIEN, Il Mattino, Mara Carfagna, Forza Italia, vice-présidente de la Chambre des Députés « J’apprécie les efforts de Salvini mais les 5 Etoiles sont des amateurs » : « ‘’Forza Italia regarde avec attention et préoccupation cette négociation sans fin. Au Palais Chigi il faut un homme d’autorité. Cela ne peut pas être une marionnette ou un simple exécutant comme le veut le Mouvement 5 Etoiles. Forza Italia est un parti responsable, nous n’avons pas peur d’élections anticipées’’ ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
Les négociateurs espèrent terminer l'accord de gouvernement ce mercredi 16 mai 2018
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