20/06/2016
Les représentants du M5S ont maintenant les yeux du monde entier rivés sur eux.
Italie. Revue de presse.
Élections municipales UNES « Triomphe du M5S, Milan à Sala (PD) » - ‘’Raggi triomphe, première femme à la mairie de Rome. À Turin Appendino l’emporte (M5S). À Milan Sala (PD) gagne. De Magistris à Naples et Merola à Bologne confirmés’’ (Corriere della Sera), « Triomphe M5S à Rome et à Turin, Milan à Sala mais le PD est en crise » (La Repubblica, Il Sole 24 Ore), « Turin et Rome, la protestation l’emporte » (La Stampa) « Raggi maire à Rome, le M5S aussi à Turin » (Il Messaggero), « M5S, le duo de femmes gagne, Renzi puni, son PD s’écroule » (Il Fatto Quotidiano) « Les deux étoiles de Grillo brillent » (Libero Quotidiano), « Bye-bye Renzi » : ‘’Grillo s’ étend sur Rome et Turin. Maintenant le président du Conseil risque gros au référendum d’octobre’’ (Il Giornale).
Corriere della Sera M. Franco « Les erreurs et les pièges » : « Les résultats du second tour envoient au gouvernement national un message univoque : l’électorat a ‘’envoyé à la casse’’ le Parti Démocrate à Rome et à Turin et primé le M5S. Il faut rappeler qu’une majorité différente de l’actuelle pour guider l’Italie n’est pas visible. Toutefois, hier, une saison effaçant toute illusion de primauté et de rente de situation a commencé. La défaite du PD est la conséquence d’erreurs de sous-estimation et d’un poil de présomption. Le PD devra modifier sa stratégie s’il veut gagner au référendum constitutionnel d’octobre. Les résultats d’hier confirment que personne ne peut se permettre l’autarcie et que les alliances sont nécessaires. Les seconds tours ont montré que les coalitions de fait se forment et sont imbattables contre celui qui en est exclu. Cela pourrait amener à une modification du mode de scrutin, mais il n’y a pas d’après-Renzi en vue et il faut espérer que le M5S, face à la responsabilité de gouverner, choisisse un profil moins extrémiste ».
La Repubblica S. Folli « L’envoi à la casse du M5S qui l’emporte sur le ‘’renzisme’’ » : « Les représentants du M5S ont maintenant les yeux du monde entier rivés sur eux et ils se retrouvent face à un passage crucial de leur brève existence [...] à partir d’aujourd’hui ils n’auront pas droit à l’erreur. Le gouvernement ne court pas de risque mais il serait grave que l’analyse se limite à cette considération. Longtemps, le président du Conseil s’est protégé derrière un bouclier : l’absence d’alternative. Cela est en partie encore vrai, mais de moins en moins. L’histoire nous enseigne que les alternatives politiques se créent toujours avec le temps. Depuis hier soir, le référendum constitutionnel est lui aussi devenu un piège qu’il ne faut pas sous-estimer ».
La Stampa M. Gramellini « Les électeurs envoient à la casse les hommes politiques » : « Les verdicts de Rome et de Turin nous racontent d’une révolution. A l’ombre des regards rassurants des deux jeunes femmes, Virginia Raggi et Chiara Appendino, c’est la révolution contre l’ancien régime – incarné par ce Renzi qui aurait dû l’envoyer à la casse –qui a eu lieu dans les urnes. La révolte part du ventre et ne fait pas de remise, à personne ».
Il Fatto Quotidiano, M. Travaglio « Le difficile vient maintenant » : « Les perdants s’appellent Renzi et le centre droit. Les gagnants sont – outre l’abstentionnisme physiologique aux seconds tours – les mouvements (le M5S en premier lieu). Les ‘’grillini’’ après tant de difficultés dans les précédentes élections municipales à cause de leurs candidats improbables et semi-inconnus, obtiennent un résultat historique. Raggi et Appendino pourraient devenir des témoins d’un nouveau mode de gouverner et conduire le M5S à la victoire des élections politiques mais devenir aussi d’une formidable publicité pour les adversaires : tout dépendra du directoire qui entourera Virginia Raggi dans ce défi qui fait trembler».
ENTRETIEN de Matteo Renzi, président du Conseil et secrétaire du Parti Démocrate « Une défaite mais pas une débâcle : là où j’ai rénové j’ai gagné » (Il Messaggero) : « Contre le M5S nous avons perdu car ils ont obtenu aussi les voix venant des électeurs de la droite. Nous avons gagné à Milan, Varese et Caserta : là où nous n’avons pas présenté les ‘’candidats d’occasion sous garantie’’. J’ai dit dès le début que le gouvernement n’était pas impliqué, qu’il s’agissait d’un vote local. Mon vrai match, c’est le référendum constitutionnel d’octobre’’. Renzi revêt l’attitude de l’envoyeur à la casse qui l’avait conduit à 40% des voix aux élections européennes et le mot qui revient souvent dans ses propos est ‘’innovation’’ ».
ARTICLE, Corriere della Sera S. Rizzo « Virginia, ascension et inconnues : plusieurs lui demanderont de maintenir les promesses » : « Raggi a voulu tout d’abord rassurer le personnel de la mairie, ensuite les conducteurs de taxi, puis les employés de la compagnie de transport public Atac. Maintenant il faudra honorer les promesses. Mais il faudra avoir bien à l’esprit un fait : la nouvelle maire de Rome, Virginia Raggi, ne pourra compter aucunement sur l’aide de la part du Palais Chigi [gouvernement]. Et l’histoire nous enseigne que gouverner la capitale avec l’exécutif politiquement hostile n’est guère facile ».
ARTICLE, Il Messaggero S. Piras « M5S, réunion avec Casaleggio Jr ‘’c’est le tour du Palais Chigi’’ » : « Le fils du fondateur du M5S, Beppe Grillo et les ténors du mouvement se sont rencontrés à Rome, avec Virginia Raggi. L’expression grave de Luigi Di Maio, avant d’entrer dans un taxi, est directement proportionnelle à celle de l’image de candidat à la présidence du Conseil qui est en train de se répandre ces derniers mois. Car, dans les raisonnements du M5S, le Capitole [mairie de Rome] est considéré comme une étape d’une longue marche vers le gouvernement du pays ».
ARTICLE, La Stampa « La remontée d’Appendino dans l’ancien bastion du PD » : « 32 ans, bourgeoise sans paillettes, Chiara comme épiphanie de la revanche de la sociologie sur la politologie, une jeune femme qui contre tout pronostique s’apprête à guider une ville italienne, Turin, qui figure parmi les « 52 places to go in 2016 » du New York Times ».
ARTICLE, La Stampa A. Rossi « La revanche des banlieues » : « À Turin, Fassino (Parti Démocrate) a tout gagné dans le centre-ville (59 à 41) mais uniquement ici. Dans la banlieue, en revanche, la candidate du M5S Appendino a remporté une victoire écrasante avec un écart de 30% sur son adversaire ».
ARTICLE, La Stampa « La grande curiosité des médias pour le succès du Mouvement » : « Le M5S est encore un objet inconnu par l’Europe et le monde. D’où l’intérêt de la presse étrangère. La correspondante à Rome de Radio France, Mathilde Imberty, explique ‘’En France une affirmation aussi large du M5S ne serait pas possible. En France, tu ne fais pas de la politique, si tu n’as pas grandi dans la politique’’. Outre les Français et les Suisses, il y a aussi une troupe russe et une allemande pour assister au triomphe romain des ‘’grillini’’. Cela intéresse beaucoup pour une ville aussi importante comme Rome, réduite au désespoir ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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