25/09/2015
Interview d’André Maniera, le vice-président des Republikaner.
Allemagne. Voici l’interview du vice-président national des Republikaner André Maniera :
Lionel Baland : Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?
André Maniera : Oui. Mon nom est André Maniera. Je suis le vice-président national des Republikaner, le président de ce parti en Rhénanie du Nord-Westphalie et conseiller municipal à Düsseldorf.
Quelle est l’histoire de votre parti ?
Les Republikaner (Les Républicains) ont été fondés en 1983 par deux députés nationaux de la CSU qui désiraient protester contre le crédit financier accordé par le Ministre-président CSU de Bavière Franz Josef Strauß à la République Démocratique Allemande (RDA) de l’époque. Pour cette raison, ils se sont séparés de la CSU et ont fondé les Republikaner.
Le parti s’est présenté en 1986 aux élections pour le Parlement du Land de Bavière et a obtenu directement 3 % des voix. Ce qui était à l’époque un résultat qui a fait parler de nous.
Vous avez ensuite obtenu des députés européens.
Oui, en 1987 nous avons obtenu plus de 7 % des voix et six députés européens.
Avez-vous engrangé ensuite d’autres succès ?
Oui, nous sommes ensuite entrés en 1989 au sein du Parlement du Land de Berlin, puis en 1992 et une nouvelle fois en 1996 au Parlement du Bade-Wurtemberg.
Pourquoi le parti a-t-il ensuite chuté ?
Le succès est venu vite, en partie trop vite. Et nous avons connu des problèmes énormes. Des gens étaient chez nous par intérêt financier et d’autres avaient été envoyés avec la mission de saboter le parti. À l’époque, la figure de proue de la CSU et Ministre-président de Bavière Franz Josef Strauß avait déclaré qu’il ne peut y avoir de parti ayant des élus à la droite de la CSU. Ainsi nous avons eu beaucoup de problèmes et « ils » se sont occupés à ce que cela conduise à l’effondrement de nos résultats et ils l’ont fait à chaque fois que nous pouvions nous relever.
Le parti « Les Republikaner » a-t-il des liens avec d’autres partis en Allemagne et en Europe ?
Nous avons de bonnes relations avec le FPÖ en Autriche, qui ont été durant un temps engourdies, mais qui sont à nouveau activées. Nous sommes aussi occupés à avoir des relations avec le parti nationaliste flamand Vlaams Belang en Belgique et naturellement avec l’UDC Suisse qui est un partenaire de discussion mais, comment dire, avec lequel les discussions publiques sont encore limitées. Elles se font mais il n’y aura pas de liaisons officielles, malheureusement.
Et en Allemagne, y-a-t-il des relations avec d’autres partis patriotiques ?
Il y a des relations locales, c’est vrai. Nous avons par exemple au sein de l’assemblée régionale de Stuttgart un groupe commun avec le parti [anti-euro] AfD. Nous avons de bonnes relations au niveau local sur place, nous travaillons aussi avec die Freiheit. Il s’agit d’un petit parti, mais les relations avec celui-ci sont en fait très stables.
Y-a-t-il des relations avec pro-NRW ?
Non, avec pro-NRW, il n’y a pas de relations. Il y a eu deux fois une collaboration au niveau fédéral, mais nous en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, nous avons décidé de ne pas collaborer avec pro-NRW.
Pourquoi ?
Il y a en fait de nombreuses raisons. Il y a des gens qui étaient autrefois chez les Republikaner et qui sont maintenant chez pro-NRW. Nous nous connaissons du passé. Il y a des choses qui font que nous ne pouvons pas travailler ensemble.
Pourquoi le parti anti-euro AfD a-t-il du succès et pas les Republikaner ou d’autres partis patriotiques ?
En fait, l’AfD a repris aux Republikaner de nombreux thèmes que ce parti exprime depuis des années. Par exemple en matière de politique européenne, la critique de l’euro. Ce n’est pas une nouvelle pensée que l’AfD a développée. Ce sont des thèmes des Republikaner qui sont à nouveau exprimés. C’est seulement l’habillage, l’emballage de l’AfD que de nombreux électeurs trouvent intéressant. Actifs depuis 30 ans, nous apparaissons comme de droite conservatrice, alors que l’AfD apparaît comme conservatrice moderne pour dire cela d’une manière courte.
Et des gens connus qui soutiennent l’AfD ?
Oui, les gens connus, c’est naturellement un facteur important. Il y a des descendants de personnes connues et des personnes connues qui ont soutenu l’AfD, ce qui a amené ce parti en « phase élevée ».
Comment voyez-vous l’avenir des Republikaner ?
Je suis très confiant. Au sein du spectre politique conservateur, il y a en ce moment une action d’auto-nettoyage. Ce phénomène se produit de lui-même. Nous voyons cela aussi au sein de l’AfD. Je ne voudrais pas être mal compris. Mais on voit que l’AfD est un effet de mode. Et le spectre politique de « droite » est de plus en plus ouvert. Nous sommes le seul parti, nous existons depuis 30 ans, et nous connaissons aussi les astuces qu’on doit utiliser en politique en n’ayant pas peur de manière permanente.
Je vois un fort potentiel. Nous abordons un large spectre thématique. Nous n’avons pas un point de programme unique auquel nous nous accrochons, mais nous avons une opinion à exprimer sur de nombreux sujets. Je suis donc très confiant. Nous voyons en ce moment une phase encourageante pour notre parti. Il y a une tendance montante en ce qui concerne les membres. Nous le voyons aussi parmi nos partisans qui montrent de l’intérêt lors de manifestations. Cela fait que je suis certain que nous aurons à nouveau de bons résultats.
Merci
André Maniera et Lionel Baland
"(É)changez les politiciens ... avant qu’ils ne changent la population ! André Maniera, vice-président"
22:36 | Lien permanent | Commentaires (0)
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