Réactions italiennes aux élections municipales en France.

 

Italie. Réactions aux élections municipales en France : Les journaux soulignent que la Ligue du Nord et Fratelli d’Italia ont répondu positivement à l’appel du FN, tandis que Grillo (M5S) exclut toute possibilité d’accord avec le FN. Les médias se font l’écho des réactions du Président de la République et du Président du Conseil : Napolitano rappelle “le rôle décisif du Vieux continent dans le maintien de la paix” et demande à ce que « l’unité européenne ne soit pas discréditée ». Renzi invite l’UE à “prendre acte du sentiment de protestation envers les institutions européennes”. En Une de la Stampa : « Le vote français alarme l’Italie. Renzi : ‘’prendre acte du malaise’’ » et au Messaggero « Renzi : accélérer sur les réformes pour déminer le front anti-UE ».  

Le fantôme du populisme plane sur les prochaines élections et préoccupe les partis traditionnels, estiment les quotidiens. S. Folli au Sole estime que « Renzi joue depuis des semaines la carte du ‘’populisme bon’’ mais en France, le piège s’est réellement refermé » et que « le risque qu’il n’y ait plus de temps pour bloquer la vague eurosceptique est grand ». F. Martini relève toutefois dans la Stampa que le dernier sondage publié hier soir sur les intentions de vote pour les élections européennes (EMG pour la 7) donne le PD en hausse à 32,4%, distançant de dix points Forza Italia et le M5S. L’éditorial du quotidien de Turin estime que « la bataille pour les élections européennes en Italie se jouera entre Renzi et Grillo » : « Comme en France et dans d’autres pays, en Italie nous sommes également au beau milieu d’un étrange ‘’bipolarisme’’ entre partis européistes et anti-européistes qui se superpose à la fracture droite-gauche, promettant d’être plus évident que jamais aux prochaines élections ». Un vote symptôme d’une Europe en crise : l’éditorial du Sole parle de « l’Europe déchirée entre rébellion et égoïsmes » : « M. Le Pen a gagné, de même que l’absentéisme. Ensemble, ils ont humilié la France. Si cette victoire dépassait la Seine, l’Europe pourrait bientôt changer le cours de son histoire. Au Parlement européen, annoncent les sondages, les sièges des anti-UE pourraient osciller entre un quart et un tiers du total ». Au Sole toujours, « derrière le populisme, des revenus en chute et chômage » : « dans de nombreuses régions d’Europe les inégalités se sont accentuées depuis le début de la crise ». Le phénomène FN : Marine Le Pen accorde un entretien à La Stampa – « Grillo et nous, des objectifs communs ». Les quotidiens multiplient les reportages sur le terrain : Le Corriere publie un reportage « voyage à Hénin-Beaumont, le fief des ouvriers qui change de drapeau » et un portrait de F. Philippot, la Stampa un reportage à Béziers avec Robert Ménard. B. Valli dans Repubblica trace un portrait de M. Le Pen – « Laïcité et guerre à Bruxelles, comment la ‘’pasionaria’’ Marine a guidé le triomphe du FN ». Dans le Corriere, Jean-Marie Colombani replace le vote de dimanche dernier dans l’histoire des votes-sanctions en France et de la progression continue du FN (« Le visage normal de M. Le Pen qui met en crise socialistes et modérés »). L’éditorial du Messaggero s’inscrit en faux contre l’interprétation dominante consistant à faire de la montée du FN un symptôme de la crise européenne : « la vérité est que la victoire du FN est, avant toute chose, une spécificité française : cela fait trente ans que les succès de la famille Le Pen ont pris la forme de catastrophes annoncées ». M. Moussanet au Sole voit dans le succès du parti le symptôme d’un « pays malade, en crise de compétitivité » mais estime que le FN est loin d’être d’en mesure de gouverner le pays, contrairement à ce qu’affirme M. Le Pen (« de la protestation au gouvernement, la route est longue »).

(Traduction : ambassade de France à Rome)