Reportage : meeting du Parti Populaire à Liège.

Belgique francophone. Les dirigeants du Parti Populaire, une formation politique conservatrice dont le président a déclaré avoir des sympathies pour Marine Le Pen et ses idées, sillonnent la Belgique francophone afin de rencontrer les citoyens. Ce mardi 28 janvier 2014, ils se sont rendus à Herstal dans la banlieue industrielle de Liège. Une centaine de personnes ont assisté à l'événement. 

Luc Trullemans, métérologue belge suspendu des fonctions qu'il occupait sur la chaîne de télévision RTL-TVI et la radio Bel RTL pour avoir publié sur le réseau social Facebook un texte peu favorable à la communauté musulmane, est tête de liste du Parti Populaire en Belgique francophone pour les élections européennes de mai 2014. Il prend la parole et dénonce la concurrence déloyale des travailleurs venus des pays à bas salaires de l’Est de l’Europe. Il prône le même salaire pour tous les travailleurs, qu’ils habitent en Belgique ou viennent d’Europe de l’Est. Il met ensuite en avant le système suisse de la démocratie directe. Luc Trullemans déclare que la terre ne se réchauffe plus depuis 17 ans, que la calotte glacière du Pôle Nord est toujours là et s’étend à nouveau et que les îles Maldives voient leur superficie augmenter. Il met ensuite en avant le système suisse de la démocratie directe. Luc Trullemans est opposé à l’énergie éolienne qui, selon lui, ne crée que des problèmes et est favorable à l’énergie solaire. Il ajoute que les partis du système ne représentent plus que les minorités. 

Le président du Parti Populaire (PP), l’avocat Mischaël Modrikamen, intervient à son tour et déclare d’entrée de jeu que « les racistes n’ont rien à faire au Parti Populaire. » Le programme du parti est axé sur les 3 « I » : immigration, insécurité, impôt. Le Parti Populaire dénonce la politique d’immigration que connaît la Belgique : chaque année 150.000 personnes arrivent. Il affirme ensuite que la sécurité est un droit et que la justice est défaillante. Il prône la tolérance zéro et l’application réelle des peines. Dans le domaine des impôts, la Wallonie socialiste connaît une situation catastrophique. Son PIB est égal à 82 % du PIB moyen au sein de l’Union Européenne, alors que celui de la Flandre (belge) est égal à 120 % du PIB moyen de l’Union Européenne. Les charges sociales sur les salaires sont également les plus élevées d’Europe. Un travailleur qui touche 100 euros coûte 254 euros à son employeur. Mischaël Modrikamen déclare : « Certains étrangers viennent en Belgique pour se servir au buffet de la sécurité sociale belge. » 

Possibles alliances européennes 

La réunion terminée, je demande à Luc Trullemans quel groupe il rejoindra au Parlement européen s’il est élu député européen sur la liste du Parti Populaire? Il me répond « surtout pas l’extrême-droite. Je me sens proche du Parti Populaire Européen (centre-droit). » Je lui dis que pourtant Mischaël Modrikamen s’est déclaré favorable aux idées de Marine Le Pen. Luc Trullemans déclare que c’est du passé et que la situation a changé. 

Je pose ensuite la même question au président du parti Mischaël Modrikamen afin de savoir à quel groupe un éventuel élu du Parti Populaire doit adhérer au sein du Parlement européen. Il répond que l’élu rejoindra le groupe qui conviendra le mieux au Parti Populaire. Il voit bien son parti se trouver dans le même groupe que les conservateurs britanniques ou que l’UKIP (parti qui désire voir le Royaume-Uni quitter l’Union européenne). Il ne veut pas que le Parti Populaire rejoigne le groupe que désirent former le Front national de Marine Le Pen, le PVV de Geert Wilders, etc… car le Vlaams Belang fera partie de ce groupe et Marine Le Pen soutient ce parti. Si le Parti Populaire entre dans ce groupe au Parlement européen, cela signifiera qu’au sein des divers niveaux de pouvoir que compte la Belgique, les partis du système refuseront de s’allier avec le Parti Populaire et ce dernier désire gouverner.

Mischaël Modrikamen (au centre)  parle et  Luc Trullemans (à droite) écoute.