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01/10/2013

Italie : "Crise, l’heure est au venin."

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Italie. Les titres des principaux quotidiens portent sur les déclarations off de Berlusconi contre le Quirinal. « Berlusconi attaque, affrontement avec Napolitano » (Corriere), « Crise, l’heure est au venin » (La Stampa), « Berlusconi, la colère de Napolitano (Il Messaggero). Le Sole 24 Ore se concentre sur l’impact de la crise sur les marchés : « Spread et Bourse, la tension monte – le différentiel BTp- Bund s’envole à 288 puis finit à 265 », alors que La Repubblica met en Une l’entretien du Pape François avec le fondateur du quotidien de centre-gauche Eugenio Scalfari (« Le Pape : ‘voici comment je changerai l’Eglise’ »). L’augmentation de la TVA de 21 à 22%, qui prend effet aujourd’hui, figure également en bonne place (Une du berlusconien Il Giornale : « La taxe Letta prend effet – un nouveau cadeau de la gauche »). 

Déclarations off de Berlusconi contre le Quirinal : Le sujet occupe les premières pages des quotidiens nationaux. Dans l’émission télévisée de La7 « Piazzapulita » hier soir, les journalistes ont diffusé la captation une conversation téléphonique du Cavaliere avec un parlementaire PdL, évoquant le fait que le chef de l’Etat serait intervenu juste avant la sentence sur l’affaire Mondadori [achat d'une maison d'édition]. « Le Président très dur : ‘’délirant’’ » (Corriere della Sera), « Mondadori, la colère de Napolitano ‘’des inventions délirantes’’ » (Repubblica), « Justice, les attaques de Berlusconi sur le Quirinal » (La Stampa), « Halte-là du Quirinal : pas d’intimidations d’une campagne d’insinuations et de venins » (Messaggero). 

Les principaux quotidiens italiens, à la veille du vote de confiance voulu par le président du Conseil Enrico Letta, se demandent quelle est la vraie stratégie du Cavaliere pour mercredi. Les éditorialistes n’excluent pas une marche arrière du Cavaliere. « Et maintenant le Chef craint la scission du PdL » (Repubblica), « Scission, pressing d’Alfano et Berlusconi mise sur l’appui externe à l’exécutif » (La Stampa), « Le nœud des ministres avant la confiance » (Sole), « Ultimatum, annonces et quelques doutes, les gestes du Cavaliere pour verrouiller son parti » (Corriere). A signaler l’éditorial de Stefano Folli (Sole) « Toutes les contradictions de Berlusconi sur la loi de stabilité » : « ‘’Berlusconi se rend compte que le passage parlementaire risque de devenir un saut dans le noir pour lui, pour son parti, ses amis, son empire économique […] d’une part il affirme que l’expérience des larges ententes est finie, de l’autre il serait disposé à voter la loi de stabilité, l’effacement de l’IMU et de l’augmentation de la TVA pourvu que ‘tout se fasse en sept jours’ […] Berlusconi semble tergiverser entre ces deux hypothèses sans aucune boussole précise’’ ». Selon l’éditorialiste du quotidien de Confindustria « ‘‘Silvio n’a pas encore résolu l’énigme’’ ». Un sondage Ispo/Corriere rapporte que « 36% des électeurs PdL sont contre la crise – Même la base du centre droit se divise vraiment pour la première fois ». 

Tous les journaux mettent l’accent sur la fracture au sein du PdL-Forza Italia, suite à la décision de Silvio Berlusconi de ne plus soutenir le gouvernement Letta, entre les ‘faucons’ du parti et les Ministres ‘colombes’ Alfano, Lupi, Lorenzin, Di Nunzio et le porte-parole Cicchitto. « Lupi et Mauro auteurs de la campagne pour surprendre Berlusconi au Sénat » (Repubblica), « Alfano guide les ministres ‘’nous ne nous laisserons pas intimider’’ » (Corriere), « Au Sénat les dissidents sont attendus » (Sole 24 Ore). La polémique entre le Giornale et les ministres démissionnaires, que le quotidien a attaqués hier, se poursuit. 

-Les quotidiens s’intéressent aux retombées de la crise du gouvernement italien sur l’économie nationale et mondiale. S’agissant de la Bourse, tous notent la clôture en baisse de 1,2% de Milan, la baisse la plus marquée étant celle du titre Mediaset à -4,52%, mais relèvent que malgré la hausse initiale du spread hier, l’envolée n’a pas encore eu lieu (265 en fin de journée). Le berlusconien Giornale y voit la confirmation du bien-fondé de la stratégie de Silvio Berlusconi : « la panique des marchés financiers, la chute de la Bourse et l’envolée du spread n’a pas eu lieu, (…) panique disséminée par la gauche et par qui veut aller de l’avant avec un gouvernement tout-impôt ». Les quotidiens analysent les facteurs qui limitent le risque pour l’Italie par rapport à 2011 : pour le Sole « le bouclier de la BCE et la reprise de la croissance freinent le spread », d’autres quotidiens soulignant que la possibilité d’un vote de confiance favorable au gouvernement a contribué à freiner le spread hier (Stampa : « La Bourse de Milan ne s’écroule pas et espère en un Letta-bis »). La tonalité d’ensemble reste toutefois à la préoccupation : « ce n’est pas parce qu’on ne voit pas le précipice qu’il ne se rapproche pas de plus en plus » (Sole), « Alerte rouge dans les banques mondiales : ‘’l’impasse italienne menace la zone euro’’ » (Repubblica), « Fitch avertit : rating à risque » (Messaggero). Dans le Messaggero, interview de J.-P. Fitoussi qui s’inscrit en faux contre l’analyse du Monde (cf. Une datée d’aujourd’hui : « le coup de force de Silvio Berlusconi menace la stabilité de la zone euro) : « la stabilité de la zone euro est menacée par ses défauts de fabrication, le fait que l’eurozone ne soit pas en mesure de résister à une crise politique dans un pays signifie qu’elle n’est pas assez solide », l’économiste espérant qu’E. Letta remporte le vote de confiance et réalise dans les prochains mois les réformes indispensables pour l’Italie, à commencer par celle de la loi électorale ». 

Immigration : « Le débarquement sur la côte sicilienne finit en tragédie : les immigrants fouettés et jetés dans la mer. Au moins 13 morts, 2 passeurs arrêtés » (Stampa et en Une de tous les journaux). 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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