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02/08/2013

Berlusconi : la fin d’une époque ?

Le Peuple de la liberté.jpg

Italie. Tous les quotidiens titrent sur la sentence de la Cour de Cassation dans le procès Mediaset. « Berlusconi condamné : ‘’mais je ne quitte pas la scène’’ » (Corriere, Stampa, Messaggero), « Berlusconi, la condamnation est définitive » (Repubblica), « Berlusconi condamné, interdiction d’exercer à redéfinir » (Sole), « Condamné » (Unità), « Acharnement ad personam et lâcheté en une seule sentence » (Foglio), « Berlusconi, ce n’est pas fini » (Giornale).

Tous les quotidiens annoncent la sentence. « Peine de 4 ans de réclusion pour fraude fiscale confirmée pour Berlusconi (3 étant couverts par l’amnistie). En octobre, le choix entre arrêts domiciliaires et services sociaux. Les magistrats ont demandé par contre à la Cour d’appel de Milan de recalculer la peine d’interdiction d’exercer de 5 ans qui pourrait diminuer » (Corriere). Les conséquences de la sentence sont ainsi expliquées en Une du Corriere : « Politiques : Berlusconi ne peut se présenter aux prochaines élections, sur la base du décret Monti de 2012. Le Sénat pourra voter sur sa permanence ou non à l’Assemblée. Juridiques : il n’ira pas en prison mais autour du 15 octobre il devra choisir entre être confié aux services sociaux ou purger sa peine à domicile ».

De nombreuses réactions et la crainte de retombées sur la tenue du gouvernement Letta. Tout d’abord, un communiqué du Président Napolitano, avant la lecture de la sentence, demandant que « le pays retrouve sérénité et justice ». Une manière de « calmer » selon la Repubblica, les « velléités des faucons du PdL d’engager une crise » et un « appel aux colombes du parti berlusconien pour faciliter la réforme de la justice ». Letta, de son côté, refusant de « commenter la sentence » a demandé dans un communiqué, rapporte le Giornale, « que le climat de sérénité et l’approche institutionnelle soient les plus forts pour faire prévaloir les intérêts de l’Italie et non des partis ». Il aurait été rassuré en ce sens par S. Berlusconi, dit encore le Giornale, qui aurait assuré que « les ministres PdL ne démissionneraient pas ». La Repubblica estime que le président du Conseil « se sent en équilibre précaire ». Largement reprise, la déclaration du secrétaire du PD, G. Epifani, fait couler beaucoup d’encre. Une réaction « dure » pour le Corriere : « Les sentences doivent être appliquées, inutile d’essayer de passer outre ou tout saute », selon le quotidien pour « unir le PD ». Pour la Stampa, cela signifie : « pas de bagarre ou adieu à l’alliance PD-PdL ». Letta « n’aurait pas apprécié le communiqué du secrétaire du PD » selon le Messaggero. Tous les quotidiens reviennent sur le message vidéo de S. Berlusconi, diffusé hier soir, « Je poursuivrai ma bataille et je lance un appel à tous pour donner à Forza Italia la majorité absolue pour changer le pays, à commencer par la justice ». Le Corriere estime que son message est « plus qu’un soutien au gouvernement, un appel aux élections ».

« La fin d’une époque » (Unità). Les nombreux éditoriaux s’interrogent sur « l’avenir de l’alliance PD-PdL » (Unità) mais retracent surtout les « vingt années berlusconiennes » (Corriere, Stampa). Pour le Foglio, « le verdict sera respecté mais il est politiquement et civilement nul » et pour le Giornale « on décapite ainsi la démocratie ». F. Forquet, chef de la rédaction romaine du Sole, évoque plus largement « les urgences pour faire repartir l’économie » arguant que la sentence de la Cassation « peut donner un coup de fouet salutaire » et revenant sur le « rôle d’entrepreneur de Berlusconi ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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