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22/02/2013

Une fois élus, que feront les députés et sénateurs de Grillo ?

 

[Précisons qu’au sein de l’article qui suit, le journaliste oublie de dire que la Liste Pim Fortuyn a explosé lors de sa participation au sein du gouvernement néerlandais, alors que son fondateur et dirigeant Pim Fortuyn avait été assassiné.]

« Course au Quirinal à la sauce Grillo » (Piero Ignazi, l’Espresso) : « Nous ne savons pas si l’irruption de 20% de novices absolus dans les allées parlementaires changera, ou pas vraiment, le visage de la politique italienne. Les premières élections seront révélatrices. On commence d’abord par l’élection du président de la Chambre et du Sénat, vient ensuite le tour du vote de confiance au gouvernement pour finir par la nomination du nouveau chef d’Etat. Ce groupe important de parlementaires, qui prendra peut-être même plus d’ampleur avec la possible absence de quorum de la liste Révolution civile d’Ingroia qui baisse dangereusement vers le seuil de 4%, fera la différence. C’est surtout au Sénat, où le centre-gauche, dans le meilleur des cas, aura une marge extrêmement réduite, que le comportement des grillini pourra, dans certains cas, être décisif. Que feront-ils lorsqu’il faudra donner le vote de confiance au gouvernement ? Voteront-ils en masse contre pour marquer leur différence ? Et au moment de l’élection du président de la République, indiqueront-ils un candidat –comme l’ont souvent fait les partis d’opposition – ou convergeront-ils vers une figure prestigieuse autour de laquelle se sera fait un consensus ? Ou bien, refuseront-ils de se mélanger avec tous les autres ? Il n’est pas dit pour autant que tout cela ait lieu durant la législature. C’est à moyen terme que l’on mesurera la vraie consistance de ce tsunami. D’autres cas de succès impétueux surfant sur la vague des émotions ont fini par perdre de leur importance durant le cours d’une législature. Le cas le plus récent d’un feu qui s’est éteint rapidement vient des Pays-Bas où la liste ‘populiste’ de Pim Fortuyn passa de 0 à 17% aux élections de 2002, se plaçant ainsi en 2° position devant le parti socialiste. Mais, une fois entré dans le gouvernement, elle se brisa en mille morceaux. Quand elles entrent massivement dans les assemblées législatives, toutes les nouvelles formations subissent un processus d’ ‘institutionnalisation’ sous peine de disparaître. Même les grillini seront la proie des tensions entre d’un côté la loyauté au Chef et de l’autre l’adoption de choix sur la base de leurs convictions. En l’absence d’une structure basée sur les partis, les parlementaires seront bien ‘seuls’ face à leurs choix personnels. Le programme électoral du M5S, subdivisé en 7 points (Rapport Etat-citoyen, Energie, Information, Economie, Transport, Santé et Instruction), alterne des propositions précises et urgentes (tout aussi bien qu’intéressantes) surtout sur les questions environnementales et des propositions maximalistes et fantaisistes. L’absence de références d’idéologiques, contrairement aux nouveaux partis formés en 1994 (Forza Italia et Lega) rendent imprévisibles et ‘libres’ les choix des élus du M5S. Les éventuelles excommunications de Grillo perdent du poids face à ceux qui ont un mandat de cinq ans et travaillent au quotidien dans une assemblée représentative. On l’a vu en Emilie-Romagne, la région laboratoire du M5S. C’est là qu’ont émergé à la fois les premiers désaccords entre les élus et le leader mais aussi les premières fractures entre Grillo et la base du mouvement. Voici un exemple de dynamique encore sous-terraine que le succès électoral pourra mettre au grand jour. L’antipolitique des comiques ne produira pas nécessairement une manipulation de type néo-bolchévique prête à dégommer le système. Et les diktats de Grillo ne seront pas toujours efficaces. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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