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06/02/2013

L’alarme Silvio clignote dans les chancelleries.

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Italie. Les titres de la presse portent principalement ce matin sur « Un axe Monti-Bersani plus proche » [avec « l’ouverture » faite par le chef du PD depuis Berlin et la réplique de Monti : « Oui à un accord s’il s’agit de mener à bien les réformes »]. Pour le Sole 24 Ore, l’Italie souffre d’une « situation d’urgence sur le thème de l’emploi » – thème qui, pour le quotidien, « devrait être la grande priorité de la campagne électorale, avant le fisc ». Avvenire titre sur le refus de la part de la Ligue du nord d’adhérer à la proposition de Berlusconi d’un « paiement libératoire » – « Maroni : Il faut respecter les pactes, ce n’est pas au programme ». Seul le Fatto continue de s’intéresser au scandale de la banque Monte Paschi di Siena (MPS) qui a fait la Une ces jours derniers : « MPS contrôlée par les francs-maçons ».

De nombreux articles portent sur la « trêve annoncée entre Monti et Bersani ». Tous les éditorialistes s’accordent à dire qu’elle « tient compte de l’Europe et des Etats-Unis » vis-à-vis desquels il faut « assurer une continuité » (Corriere). Le Sole estime que le chef du PD et le président du Conseil « lancent ainsi un signal rassurant à l’Europe ». C’est la « crainte d’un résultat à la grecque » estime La Stampa qui pousse les deux hommes à s’unir. Et, pour La Repubblica, « l’alerte Silvio [Berlusconi] étant lancée dans toutes les chancelleries européennes » (cf : article infra), le « bon exemple » doit être montré. Toujours dans La Repubblica, K. Lamers estime dans un entretien que « Mario [Monti] et les Démocrates sont les plus fiables ».

 

 « Paiement libératoire » proposé par Berlusconi pour les personnes ayant omis de déclarer certains revenus au fisc : Outre les articles relatant le « niet » de Maroni (chef de file Ligue), un sondage au Corriere révèle que « la restitution de l’IMU » [autre proposition du Cavaliere] attirerait « 4% des indécis ». R. Manheimer souligne que si la proposition de Berlusconi a provoqué « l’enthousiasme des électeurs du PdL », cette éventualité « n’est pas crédible pour 72% des Italiens interrogés ».


« L’alarme Silvio clignote dans les chancelleries » (Francesco Bei - Alberto D’Argenio, La Repubblica) : « Dans toutes les chancelleries européennes et dans les institutions bruxelloises l’alarme est au rouge. Le retour de Silvio Berlusconi et de ses promesses électorales fait craindre le pire et pas seulement pour l’Italie mais pour le futur de l’euro également. Les grands pays d’Europe ne parlent pas du « cas italien ». Leurs discours, dictés par l’inquiétude, seraient pris à contrepied par la propagande berlusconienne qui les accuserait alors d’ingérence dans la politique intérieure italienne. Mais à l’Elysée, tout comme dans les chancelleries de Berlin et au Berlaymont (siège de la Commission européenne à Bruxelles, Ndr), il ne reste qu’un seul espoir : qu’à l’issue des élections une coalition Bersani-Monti sorte gagnante, pouvant seule maintenir l’Italie sur les rails du redressement et des réformes, seules directions jugées en mesure de ramener le pays vers la croissance. La même préoccupation pour le futur de l’Italie est palpable dans les couloirs de la Maison Blanche qui - et cela n’est pas un hasard - recevra le Président Napolitano le 15 février prochain. Ces jours-ci, ce sont les chancelleries européennes qui se sentent en première ligne face au « risque italien ». La tranchée s’étend le long de l’axe Francfort-Bruxelles. Selon des rumeurs à la BCE, Mario Draghi serait en contact étroit avec Ignazio Visco, directeur de Bankitalia. Face aux promesses du Cavaliere et à une possible remontée du candidat, on parle d’un « très grand risque ». Un expert de la BCE explique que les marchés se sont encore envolés et qu’un « retour de Berlusconi ramènerait le pays à une situation dramatique ». Pour les hommes de Barroso « l’unique solution en mesure de maintenir le pays bien portant –et l’euro par la même occasion – serait d’avoir une coalition Monti-Bersani ». C’est également ce que semble penser le socialiste Hollande qui a évoqué la situation politique italienne avec Monti, rencontré lors d’un entretien privé dimanche. C’est aussi ce que pense l’Allemagne – la Chancelière suit avec une grande appréhension la campagne électorale italienne. Un de ses conseillers raconte qu’ « en cas de victoire de Berlusconi, nous craignons que Rome ne revienne sur l’accord budgétaire et ne remette en cause les autres engagements européens, y compris le ‘’Fiscal Compact’’ » ce qui engendrerait une détérioration des rapports avec l’Allemagne mais, surtout, l’ « effondrement de l’Italie ». Et cela, avec l’interdépendance créée par l’euro, signifierait le départ d’une nouvelle aggravation de la crise de la monnaie unique qui pourrait même mettre en difficulté la France. A Berlin, le scenario préféré est celui d’un maintien au gouvernement de Monti, en coalition avec le PD. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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