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21/12/2012

Avec Mario Monti a la tête d’une coalition, l’anomalie augmente.

Mario Monti devrait annoncer ce dimanche 23 décembre 2012 sa participation aux élections législa- tives. Sa démission du poste de Premier ministre est attendue ce vendredi 21 décembre 2012.

« Bersani à Monti : non aux partis personnels » (La Repubblica)

« Monti : Ne pas gâcher les sacrifices » (La Stampa)

« Fisc, retraites, immobilier, fonctionnaires : voilà ce qui change » (Il Sole 24 Ore)

« Voici finalement le gouvernement des patrons » (Giuliano Ferrara, Il Foglio) : « Qu’est-ce qui va changer avec Mario Monti en piste aux élections politiques à la tête d’une liste centriste ? Pas mal de choses. D’abord l’affirmation prévisible du PD et de ses alliés trouve un rempart politique sérieux : il y a maintenant un interlocuteur difficile, un ‘étranger’ – très différent des techniciens purs tels que Ciampi et Padoa-Schioppa, avec lesquels négocier pour la formation du gouvernement, son leadership, son programme et la nomination du chef de l’Etat. Voici le contenu de l’étrange véto moral de D’Alema à l’investiture démocratique de Monti et de ses acolytes. Berlusconi, Grillo et la Ligue du Nord auront le champ libre dans cette course démagogique antifiscale, antieuropéenne susceptible de trouver un certain consensus solide mais, aujourd’hui, anachronique. On verra bien. Il faudra voir aussi si les Italiens, après 20 ans de transition incomplète de la 1ère République, voudront être gouvernés par le zèle professionnel aride ou bien s’ils préféreront encore continuer de jouer. Un Monti dans la bataille politique en quête de voix représente en tout cas une nouvelle anomalie, après celle du gouvernement du Président de la République composé de ministres non désignés par les partis, arrivé en novembre 2011 quand la coalition élue en 2008 s’est dissoute dans les chiffres et la crédibilité internationale, en plein milieu d’une crise financière spectaculaire des dettes souveraines : on décida sur la base d’un accord d’unité nationale de ne pas voter, cas unique au monde, car l’offre politique de la majorité et de l’opposition n’était pas considérée comme à la hauteur de la crise (votèrent en hiver les Grecs, les Espagnols, les Portugais, les Irlandais, pas les Italiens). Avec Monti a la tête d’une coalition, l’anomalie augmente : à côté des partis nationaux (PD), territoriaux (Ligue), du mouvement charismatique personnel (le PdL de Berlusconi) voici maintenant un groupe d’optimates et techniciens prenant la place désormais épuisée du vieux centre politique post-démocrate-chrétien. Ce groupe tente – avec une position de pouvoir et de gouvernement sans légitimation démocratique mais soutenue par une majorité forcée dépendant de l’Europe et des marchés financiers – de monter au pouvoir démocratique légitimé par les électeurs. Et cela avec un choix d’un bloc social (le soutien de Fiat et des syndicats non fondés sur la lutte de classe) et avec un programme réformateur que Mario Monti devra exposer d’ici peu (en partie explicite dans son action de gouvernement). Nous sommes tous surpris par cette entrée dans l’arène, y compris le président de la République qui n’est guère partisan de ce choix risqué. Voici donc l’anomalie. Il y a ensuite une nouveauté absolue : un centre un peu plus robuste que d’habitude est somme toute une chose assez mineure, mais en revanche le projet de consensus et de coalition sociale guidée par un porte-parole de la bourgeoisie industrielle et financière hostile à la concertation et soutenu par Sergio Marchionne représente peut-être quelque chose de plus intéressant. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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