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25/10/2012

Interview de Josep Anglada et Enrique Ravello de Plateforme pour la Catalogne.

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(Entretien réalisé par Barbara Bonte pour le site Rechts Actueel et traduit par Lionel Baland).

Belgique (Flandre) et Espagne (Catalogne). Barbara Bonte du Vlaams Belang a interrogé Josep Anglada et Enrique Ravello de Plateforme pour la Catalogne (PxC).

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Barbara Bonte

Le 15 novembre 2012 ont lieu en Catalogne des élections régionales anticipées. Elles découlent du refus espagnol de répondre à la demande catalane d’obtenir plus d’autonomie fiscale. Il est attendu que de ce scrutin découle un référendum portant sur la future indépendance d’un État catalan. Il y a peu, plus d’un million de Catalans sont descendus dans la rue afin de réclamer l’indépendance de la Catalogne.

L’appel à l’indépendance est de plus renforcé par la crise économique et financière. Les Catalans pensent qu’ils payent trop d’impôts à l’Espagne et considèrent donc qu’ils peuvent mieux gérer eux-mêmes leurs finances.

Le parti Plataforma per Catalunya (PxC) prend part à ces élections. Rechts Actueel s’est entretenu avec Josep Anglada, le président, et Enrique Ravello, le dirigeant des relations internationales.

Pouvez-vous présenter brièvement le parti PxC à nos lecteurs ?

Le PxC est un parti identitaire. Nous combattons pour la préservation de notre identité, à tous les égards. En premier, le PxC est actif dans la lutte contre l’islamisation de la Catalogne, de l’Espagne et de l’Europe. Vous devez être conscients du fait qu’en Espagne se trouvent deux grands groupes différents d’immigrés. D’un côté, ceux qui viennent d’Amérique latine et qui se situent essentiellement dans les environs de Madrid et d’un autre côté les immigrés en provenance des pays musulmans qui sont essentiellement en Catalogne, dans la région de Barcelone.

La raison pour laquelle ces derniers ont choisi massivement la Catalogne se trouve dans la politique de  la CiU, l’ainsi dénommé Parti « nationaliste » catalan, qui veut que chaque nouvel immigrant en provenance d’un pays islamique soit considéré immédiatement comme un nouveau Catalan. Cela crée évidement un appel d’air.

Deuxièmement, nous sommes des opposants à la mondialisation et à la globalisation et nous sommes également d’avis que l’énorme corruption qui frappe l’Espagne doit être stoppée. Celle-ci est présente dans presque tous les partis politiques en Espagne, aussi bien au sein des partis de gouvernement que de ceux de l’opposition.

Le 11 septembre 2012, plus d’un million de Catalans ont manifesté pour l’indépendance. Que pense le PxC de  l’indépendance de la Catalogne ?

Le plus grand problème pour la Catalogne est que l’Espagne mène une politique anti-catalane. Les autorités espagnoles ne développent aucune attitude de remerciement envers la Catalogne pour sa contribution financière (La Catalogne paye plus qu’elle ne reçoit de l’Espagne). C’est pour cela  que notre parti pense qu’il est très important que la Catalogne dispose de la maîtrise de ses finances publiques. En conséquence, nous sommes partisans de l’autonomie fiscale.

Nous ne sommes pas vraiment explicitement favorables à l’indépendance de la Catalogne. La raison est historique. La Catalogne a un passé commun avec l’Espagne. L’Espagne n’est pas non plus un pays artificiel comme la Belgique par exemple. Si nous devions d’ailleurs vivre en Belgique, nous serions des séparatistes convaincus comme le sont les nationalistes flamands.

L’appel à l’indépendance de la Catalogne est en fait un sophisme pour les besoins de la gauche afin de faire oublier la crise.  La majorité des Catalans voient la Catalogne en tant que nation à l’intérieur de l’Espagne avec une autonomie fiscale, mais pas complètement indépendante. Le nombre croissant de personnes qui de nos jours sont en faveur de l’indépendance de la Catalogne est dû à l’attitude arrogante des autorités espagnoles envers la Catalogne, contre notre personnalité et contre notre volonté d’améliorer notre situation fiscale inéquitable.

Comment le PxC aborde-t-il la crise ? Economies ou impôts ?

Des économies doivent être réalisées, avant tout sur le nombre de parlements et de députés et de leurs administrations. En Espagne, ils sont nombreux. Nous devons réaliser des coupes dans ce domaine. Mais c’est seulement une solution à court terme. Un autre problème est la politique néo-libérale de l’Union européenne. L’industrie catalane a des difficultés à être concurrentielle par rapport par exemple à l’industrie chinoise. C’est pourquoi il peut être utile de prendre des mesures protectionnistes envers les produits chinois. Nous voulons aussi introduire une taxe de 21 % sur l’argent que les immigrés transfèrent vers leur pays d’origine et qui donc quitte notre économie.

Une Catalogne indépendante peut-elle être une solution pour la crise?

Nous devons être à ce propos très prudents car la Catalogne fournit beaucoup de produits et services au reste de l’Espagne. Si l’indépendance de la Catalogne se réalise, l’Espagne boycottera plus que probablement nos produits. Cela peut conduire à la destruction de l’industrie catalane. De plus, l’indépendance de la Catalogne ne peut pas tout changer, vu que Bruxelles a un grand pouvoir fiscal dans un grand nombre de domaines. Dans cette situation, une large autonomie fiscale est selon nous la meilleure solution.

Pensez-vous que l’Espagne doit demander de l’argent à l’Union européenne ?

Non, nous avons vu ce qui est arrivé en Grèce et au Portugal. Nous ne voulons pas participer à cela. Nous choisissons le modèle islandais.

Le 27 novembre 2012, des élections pour le Parlement de Catalogne ont lieu. Quel est votre pronostic?

Pour la première fois de l’histoire, les sondages nous sont favorables. Le quotidien le plus important de Catalogne, La Vanguardia, mais aussi le journal national La Razón  prévoient que le PxC sera représenté au Parlement catalan. Ils nous donnent 3 ou 4 sièges. Ce pourcentage extrapolé aux élections pour le Parlement espagnol nous donne également un siège au sein de cette assemblée.

Merci beaucoup pour cet entretien!

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Josep Anglada et Enrique Ravello lors d'une conférence de presse.

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