01/09/2012
Le 12 septembre 2012, jour fatidique.
« Angela interroge Mario : ‘Qui gouvernera l’Italie après toi ? La vague de populisme nous inquiète’ » (Francesco Bei, la Repubblica) : « Pour une fois, ce n’est pas le spectre du retour de Berlusconi qui préoccupe la chancelière – qui aimerait de toute façon le maintien de Monti au palais Chigi. Le Professore l’a rassurée en parlant du ‘principe de responsabilité’ qui, selon lui, aurait désormais gagné de façon irréversible les trois partis qui le soutiennent au Parlement : ‘Je suis extrêmement confiant sur le fait que les partis politiques ont mûri’, a-t-il dit en conférence de presse, ajoutant que ‘désormais, il y a des obligations européennes que tout le monde doit respecter’. La principale inquiétude, ressentie de Berlin à Bruxelles, est la montée du ‘populisme’ de droite et de gauche, en Italie et ailleurs – notamment aux Pays-Bas, où l’on votera le 12 septembre. Le même jour la Cour de Karlsruhe rendra sa décision sur la compatibilité du fonds de stabilité ‘sauve-Etats’ avec la loi fondamentale. Un jour fatidique, donc : le couperet des juges allemands (jaloux de la souveraineté nationale) et des électeurs néerlandais (en colère contre l’Europe : les sondages donnent les deux principaux partis anti-UE en tête) pourrait ébranler tout l’édifice érigé ces derniers mois. Or en Italie aussi on voit monter des forces hostiles à l’UE – tels le Mouvement 5 étoiles de Grillo ou la Ligue. Pour Merkel et Monti, il faut vite dresser un cordon sanitaire autour de l’euro et du processus d’intégration politique. Avant tout, la chancelière a fait taire ses faucons par un message à visée d’abord interne : laissez Draghi tranquille, et ok à des ‘mesures non-conventionnelles’ pour défendre la monnaie unique. Autre front sur lequel accélérer : l’intégration – union bancaire, supervision européenne des budgets nationaux, pouvoirs élargis pour la BCE et la Commission. Le projet d’union bancaire, auquel le commissaire Barnier a travaillé tout l’été, sera présenté en septembre. Mardi, Barroso l’a présenté en primeur à Monti, lui demandant son aide pour convaincre Merkel – l’Allemagne souhaiterait que la BCE ne contrôle que les 25 plus grandes banques européennes, sans toucher aux caisses d’épargne régionales. Selon des sources italiennes, ‘des avancées ont eu lieu sur tous les thèmes’. Un compromis aurait aussi été trouvé sur la révision des traités souhaitée par Merkel. Pragmatique, Monti connaît bien, d’expérience, les dangers de l’exercice : il sait que dans certains pays un référendum pourrait tout faire sauter. Un sherpa, présent à Berlin, dit ‘d’abord l’intégration puis, dans un second temps, on examinera l’idée d’un nouveau traité’. Il faut faire vite, la maison brûle. Même sur la Grèce (question la plus épineuse), l’accord Monti-Merkel semble un compromis dicté par le réalisme politique : une approche plus ‘soft’ envers Athènes est à l’ordre du jour, mais sans le dire clairement. L’important est parvenir à éteindre rapidement l’incendie. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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