La Sicile au bord du gouffre.

« Le risque que la Sicile ne devienne le symbole de l’anomalie italienne » (Massimo Franco, Corriere) : « Il semble bien que [Raffaele] Lombardo finira par démissionner. Quant à la suite, mystère... On perçoit, à en juger par l’agressivité de sa réaction, un désir d’utiliser son retrait comme arme politique. D’où sa demande de convoquer un Conseil des ministres auquel expliquer que la région n’est pas en faillite et refuser comme illégitime toute mise sous tutelle. A ce stade, l’exécutif n’a pas réagi à ses propositions. On craint que Lombardo ne veuille tirer parti de l’occasion pour attaquer l’exécutif national et les régions du Nord en leur opposant une sorte de ‘Ligue insulaire’. Mais la note officieuse par laquelle le palais Chigi admet que la Sicile n’est pas en faillite mais rencontre juste un problème de trésorerie semble un point en faveur de Lombardo. La mise sous tutelle n’apparaît que comme une des issues possibles, l’autre étant l’organisation à l’automne d’élections anticipées voulues par le gouverneur et son allié le plus déterminé, Fini, contre PdL, PD et UdC (ses partenaires pro-Monti à Rome). Or le méli-mélo sicilien risque de devenir le reflet en miniature d’une Italie sans stabilité politique, rétive à la rigueur car elle n’assainit pas l’économie et démultiplie le chômage – un thème très sensible dans le Mezzogiorno et exploité sans scrupule (‘si ces messieurs de Rome, a dit hier Lombardo, veulent que je licencie, qu’ils aillent au diable’). Il se dessine comme une guerre géographique Nord-Sud, qui ferait le jeu tant du gouverneur accusé d’avoir ruiné la Sicile que d’une Ligue prétendant défendre les intérêts du nord du Pô. Deux oppositions aux antipodes l’une de l’autre mais alliées objectives contre Monti et sa majorité. Le risque : offrir à l’UE d’autres arguments au sujet de la fragilité de l’expérience Monti. Avec en prime, pour porter à son paroxysme l’idée d’une ‘anomalie italienne’, les miasmes émanant de l’enquête antimafia du parquet de Palerme, doublés de la tentative de Di Pietro de délégitimer le chef de l’Etat. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome) 

 

Raffaele Lombardo est le fondateur du MPA :  

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_pour_les_autonomies 

 

La Sicile au bord de la faillite : 

 

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/07/18/20002-20120...