Italie : le centre droit avale la pilule, mais pas au Sénat.

« Le centre droit avale (pour le moment) la pilule, mais pas au Sénat » (Marcello Sorgi, La Stampa) : « La trêve n’aura duré qu’un jour. Alors que Monti et Hollande affichaient leur convergence de vues, la Chambre adoptait définitivement la loi anticorruption, dans un climat et par des votes très différents de ceux par lesquels, mercredi, elle avait voté par trois fois la confiance. 102 députés étaient absents (fût-ce avec de bonnes excuses), dont les secrétaires du PD et du PdL Bersani et Alfano – qui 24h plus tôt avaient promis à l’exécutif leur plein appui. Mais plus encore que la majorité restreinte (au moins par rapport à ce qu’elle devrait être sur le papier), le plus frappant a été le changement d’attitude du centre droit. Cicchitto (n°1 du groupe PdL), a averti Mme Severino, Garde des Sceaux, qu’au Sénat ou bien le texte serait réécrit compte tenu des demandes du PdL, ou bien il ne serait pas adopté. De plus le PdL, misant sur l’appui de la Ligue au Sénat, entend insister pour faire passer la responsabilité civile des magistrats dans les mêmes termes que lors d’un vote très contesté, qui devait être rectifié mais ne l’a finalement pas été. Comme le disait hier soir le président de la Chambre, cela veut dire que la loi anticorruption aura du mal à voir le jour avant la fin de la législature. Et la majorité remise sur pied non sans mal mardi, après la réunion au sommet chez Monti, et mercredi, lors des votes de confiance, a dès jeudi de nouveau donné des signes de fatigue. Tenu informé en temps réel des travaux parlementaires, publiquement Monti n’a parlé, aux côtés d’Hollande, que de la crise de l’euro, soulignant à quel ‘moment crucial’ elle en était. Tous les regards se tournent vers le sommet européen du 28 juin – dont l’issue, on le sait, aura aussi un impact sur les équilibres intérieurs italiens et sur l’avenir du gouvernement. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)