24/05/2012
L’introspection de Silvio Berlusconi paralyse son parti.
« La Grèce presque dehors, les Bourses s’effondrent » (La Repubblica)
« Peu d’idées et trop d’occasions manquées : le psychodrame continue » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « Que font les partis pour donner suite promptement au message venu des urnes ? Assez peu, comme on pouvait s’y attendre. Résumons. 1. Une baisse de 50% (90 M€) du financement public des partis prévu pour 2012 a été votée à la Chambre par la majorité Alfano-Bersani-Casini. Arrivant bien tard (elle eût été bienvenue il y a un an) et après le succès de Grillo, elle a tout l’air d’un hommage du vice à la vertu. […] 2. On ne voit pas d’avancées sur la réforme du mode de scrutin, enlisée dans des ‘pourparlers techniques’ censés reprendre après le 2 juin, fête de la République. Le PD défend toujours un schéma à deux tours mais on saisit mal si un accord est ou non en train de se nouer avec le PdL et les autres. Tout est très nébuleux, or il faut faire vite : si en 2013 la vieille loi électorale, dont on avait promis la révision à l’opinion publique, était toujours là, l’effet serait désastreux. Les partis, une fois de plus, paraissent faire campagne pour Grillo. Or il est évident que le modèle français est le plus adapté, car propre à rendre un peu de crédibilité au système et à permettre un vrai renouvellement du personnel politique via les circonscriptions. 3. Les retouches à la Constitution, dont une modeste réduction du nombre de parlementaires, sont en commission constitutionnelle au Sénat. Le chemin promet d’être long et rude et nul ne croit plus à une réforme adoptée avant la fin de la législature. Autre échec, au fond, pour une classe politique plus qu’usée. Hier, le Président de la République en a à nouveau appelé aux partis pour qu’ils sachent se renouveler et aux jeunes pour qu’ils ne tournent pas le dos à la politique – comme un appel ultime et désespéré. Or le cadre général, on l’avons vu, reste inerte. Les convulsions du parti berlusconien dominent la scène, de même que la totale absence d’idées sur la façon de restituer une identité à l’aire dite modérée. Et en attendant le temps passe. »
« L’introspection de l’ancien président du Conseil paralyse son parti » (Marcello Sorgi, La Stampa) : « En général, la première réunion d’un parti après une défaite électorale sert à définir un début de stratégie pour affronter la crise. Mais quand le parti en question est celui de Berlusconi, la réunion convoquée hier après le résultat le plus désastreux en 18 ans pour la droite se mue en une sorte d’introspection publique du Fondateur. Berlusconi tient à préciser qu’il n’a pas décidé de ce qu’il va faire et que les rumeurs de son retour en première ligne sont infondées. Résultat : le PdL, qui dépend totalement du Cavaliere, est paralysé. Evidemment, l’homme est bien moins indécis qu’il ne veut le laisser paraître, mais il attend d’avoir affiné sa stratégie avant de communiquer. Seule certitude à ce stade : l’appui à Monti jusqu’en 2013, puis les élections. L’objectif de récupérer Casini est poursuivi avec moins de conviction, le Cavaliere n’ayant nullement l’intention de se laisser mettre sur la touche, comme le demande l’UdC – qui par ailleurs attend, avant de décider de quoi que ce soit, l’issue des tractations sur le mode de scrutin. L’hypothèse d’une arrivée de Montezemolo dans l’arène politique inquiète moins le Cavaliere car il a dit qu’il se présenterait dans le camp modéré. Au PdL, certains disent que Casini et Montezemolo sont les deux atouts cachés de Berlusconi. Pour d’autres, il attend de voir des sondages et leurs variations à l’approche des élections pour éventuellement lancer plusieurs listes réunies en une ‘fédération’, pour limiter les dégâts de l’abstention et exploiter au mieux le vote utile. Pour d’autres encore, il a hâte de se libérer du PdL et de sa bureaucratie, à qui il impute largement la défaite. Mais qui le connaît bien sait qu’en dépit de ce qu’il a dit et répété hier, Berlusconi cherche juste l’idée pour revenir, lui, dans le jeu. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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