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18/05/2012

Umberto Bossi sous enquête judiciaire.

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Le fondateur de la Ligue du Nord Umberto Bossi et deux de ses fils feraient l'objet d'une enquête pour détournement de fonds publics. Umberto Bossi est soupçonné de fraude présumée tandis que ses fils Renzo et Riccardo sont soupçonnés de détournement de fonds.

« Enquête judiciaire sur Bossi : ‘détournement d’argent public’ » (La Repubblica)

« Le cas Bossi résume un système près de s’écrouler et impuissant » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « Jusqu’à hier, on pouvait voir pour Bossi un avenir de patriarche de la Ligue. Hors, vu l’ampleur du scandale autour de sa famille et de lui-même, tout est à revoir. Attendons certes que l’enquête suive son cours, mais le verdict de l’opinion, indignée, est déjà tombé, et c’est un désastre pour ce qu’il reste du vieux chef. Il faudra beaucoup de temps avant que la Ligue de Maroni joue à nouveau un rôle important sur la scène nationale, s’il y parvient. Les émissions satiriques le disent chaque soir : ce n’est pas Beppe Grillo qui fait campagne, mais les autres qui la font pour lui, ces partis incapables de mener à bien les réformes nécessaires. L’affaire Bossi l’illustre, et ceux qui n’en peuvent plus de subir la crise font peu de différence entre la Ligue et les autres. Voilà pourquoi le Mouvement 5 étoiles est donné par certains sondages au-delà de 11% dans l’hypothèse de législatives. Face à cela, l’absence de sursaut surprend. La liste des réformes que prône avec insistance le Chef de l’Etat reste lettre morte. Dans l’hypothèse (très plausible) qu’aucune réforme électorale ne passe, et que l’on vote avec l’actuel mode de scrutin, le Porcellum, un score de 11-12% pour les pro-Grillo bouleverserait tous les équilibres. Il pèserait lourd sur l’axe PD-SeL-IdV, réduirait presque à néant le rôle de centre de Casini, et prendrait, sous des formes inédites, le rôle de force ‘corsaire’ d’une Ligue mal en point. Si rien ne change d’ici 2013, le système va droit au suicide. E. Scalfari, dans Repubblica, jugeait ‘très opportune une liste citoyenne apparentée au PD, représentative du principe de légalité’ – on évoque aussi Saviano. A droite aussi, Berlusconi devra imaginer sa ‘liste citoyenne’ liée au PdL pour lancer un signal de renouveau – de nouveaux visages, avant tout. Quant à l’ex ‘3e pôle’, Casini avait parlé d’un ‘parti de la Nation’. Si c’est sérieux, il ferait bien de se dépêcher : le dernier train avant effondrement est en train de passer. »

« Corruption, nouveau duel PD-PdL » (Francesco Grignetti, La Stampa) : « Le fil de la trêve tient. En coulisses, l’‘étrange majorité’ ne s’est pas brisée. Au contraire la volonté d’agir de concert sur le code pénal est bien là. Pourtant Paola Severino, ministre de la Justice, doit quotidiennement désamorcer des incidents. Hier, par exemple, D. Ferranti (PD) a exigé qu’on vote son amendement pour durcir les sanctions contre le délit de corruption (pour : PD, IdV et FLI ; contre : PdL ; abstention : Ligue et UdC). Les peines encourues devraient donc monter, le minimum passant à 4 ans de prison et le maximum à 8. Or ce n’était pas prévu dans les accords de la majorité, d’où la colère du PdL. Pour Alfano, ‘le PdL veut un nouveau texte anti-corruption, mais le PD agit de façon déloyale dans le but sans doute de tout faire sauter’. Bersani riposte : ‘ces mesures anti-corruption seront votées, inutile de croire le contraire. Il ne sert à rien de faire de l’obstruction en commission’. La ministre Severino n’est pas ravie de la situation et défend sa proposition, dite ‘en pyramide’, avec des peines minimum et maximum bien pesées. Bref, l’exécutif, surtout après l’entrevue Berlusconi-Monti, tente de s’imposer pour rétablir la trêve politique. Severino minimise : ‘La justice a toujours été un sujet difficile. J’ai constaté, au début des travaux des commissions Justice et Affaires constitutionnelles, à la Chambre du moins, une grande volonté d’éviter des écarts, même si cela arrive parfois. Je ne crois pas qu’il se soit créé une nouvelle majorité. On ne peut pas empêcher un groupe, dans ce cas l’IdV, de voter un amendement avec lequel il est d’accord’. Mme Severino, pour tenter de ramener la paix, et à la demande du PdL, remet à l’ordre du jour les bases de l’accord Alfano-Bersani-Casini du palais Chigi, et l’on reparlera donc d’écoutes téléphoniques. ‘En cas de difficulté, le gouvernement est ouvert à un amendement-balai’ dit-elle. C’est, du reste, ce que demandent les partis de la majorité : que l’exécutif présente ses idées et les tire de l’impasse des veto croisés. Ainsi, Bersani s’est dit prêt à voter le projet de loi sur les écoutes, pourvu que le texte anticorruption soit voté et que la responsabilité civile des magistrats soit revue. Et la ministre Severino, après avoir pris l’avis du palais Chigi, annonce : ‘Mon texte est prêt. Mais la décision de l’inscrire à l’ordre du jour n’est pas du ressort du gouvernement.’ »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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