09/05/2012
La IIIème République qui ne sait pas où aller.
« PdL et Ligue sombrent – Exploit de Grillo » (Corriere della Sera, La Stampa)
« Municipales : effondrement du PdL » (La Repubblica)
« La protestation enfle – Le PdL et la Ligue s’écroulent » (Il Messaggero)
« La IIIe République qui ne sait pas où aller » (Ilvo Diamanti, La Repubblica) : « Des municipales partielles sont un test limité et il y a le second tour. Mais le résultat du 1er aura des effets. 1/ Ce premier scrutin de l’ère Monti marque l’effacement, avec Berlusconi, de son ‘parti personnel’ ; dans les chefs-lieux, le PdL divise son score par 2 (de 30 à 14%) et sur 95 villes qu’il gérait avec la Ligue, il en perd 45 au 1er tour, en sauve 5 (outre une conquête) et sur 45 ballottages, 16 sont ardus. Peu enraciné localement, le PdL a perdu, avec Berlusconi, son identité. 2/ La Ligue résiste à grand peine et Vérone n’est sauvée que par Tosi, vote ‘personnel’ un peu dirigé ‘contre’ la Ligue de Bossi, Tosi étant le principal allié de Maroni. Dans l’ensemble, la Ligue perd peu par rapport aux municipales de 2007, mais beaucoup comparé à 2008 (législatives) et 2009 (européennes). Sur ses 12 villes, elle en perd 5 et va au second tour dans 5 autres. Pour le ‘parti du nord’, perdre des mairies, c’est perdre un peu prise sur son territoire. 3/ PdL et Ligue, hors de l’alliance, sont donc perdants. Fondé sur la relation directe Berlusconi-Bossi, le lien s’est relâché. Et on voit mal qui peut remédier à cette crise de la représentation à droite. 4/ A gauche la situation a l’air meilleure, surtout grâce au maintien des alliances. Son axe, le PD, a d’abord bâti des alliances à gauche, mais aussi avec l’UdC. Dans les chefs-lieux, il tient, passant de 19 à 17%. Sur 53 villes qu’il gérait, 14 sont sauvées (outre 11 conquises) mais il y a des ombres : le PD ne profite pas de l’écroulement du PdL ; dans ses fiefs (Toscane etc.), l’abstention culmine, et il subit la concurrence du mouvement de Grillo, surprise du scrutin : au second tour dans 5 villes (plus de 15000 hab.) dont Parme, il dépasse 10% dans les chefs-lieux, avec des pics à 20%. 5/ On l’étiquette ‘antipolitique’, on évoque une autre forme d’abstention – voire… A/ C’est un mouvement ‘politique’ qui a pris part à un combat démocratique et a obtenu voix et élus. B/ Son succès vient du discours anti-système de Grillo, certes, mais aussi d’avoir coagulé des groupes et des leaders locaux actifs, sur des thèmes cohérents avec ceux des référendums de 2011 : biens publics, environnement, lutte contre les abus, projets locaux... C/ Ses électeurs sont tout sauf ‘apolitiques’. En 2008, 28% se sont abstenus, mais 25% ont voté PD et 16% IdV – ce vote marque donc un malaise à l’égard des partis, surtout de gauche (outre la Ligue). Il s’agit bien de politique, et mieux vaut un vote, n’importe lequel, que le vide – politique. Cela confirme que le pays est désormais au-delà de la IInde République fondée par (et sur) Berlusconi et le berlusconisme mais qu’il ne sait où aller. Avec ces partis, ces dirigeants, ces modes de scrutin et ces institutions, je crains qu’on ne discute encore longtemps d’antipolitique – pour masquer la misère de la politique. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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