23/04/2012
Hypothèse ambiguë qui plane d’un vote anticipé.
« La vraie menace sur l’exécutif : l’hypothèse ambiguë qui plane d’un vote anticipé » (St. Folli, Il Sole 24 Ore) : « Aussi peu réaliste soit-elle à ce jour, l’idée d’élections anticipées plane toujours dans le ciel gris de la politique. Elle seule explique bon nombre des initiatives récentes, qui autrement ne font qu’ajouter à la confusion. On voit, par exemple, l’activisme de Casini inquiéter Alfano et Berlusconi : à l’UdC qui cherche la voie d’un ‘parti de la nation’ élargi d’obédience montienne, les chefs du PdL répondent ‘après les municipales, il y aura des nouveautés de taille’. Nul ne sait bien lesquelles, mais le sous-entendu électoral est clair. Or à quel point une marche aux élections de près d’un an est-elle tenable ? Si Berlusconi et Alfano ont en vue la rupture des équilibres figés du PdL pour proposer au pays une offre nouvelle et de nouvelles têtes, ils auront du mal à assurer à Monti d’ici 2013 un fort appui. Quant au PD, à qui le PdL prête le désir d’élections à l’automne, sa principale inquiétude tient à la montée de l’‘anti-politique’ : si Grillo est crédité de 5,5 à 7%, que peut-il se passer au printemps ? Etrange analyse, qui tient pour acquise l’inertie du système politique et consiste à préférer le mal au pire. A l’évidence, la dissolution du Parlement d’ici 5 mois (impossible avant) serait l’ultime aveu d’échec des partis : ni réforme des institutions (avec moins de parlementaires), ni réforme du mode de scrutin, ni relance de l’économie. Plus encore : après avoir choisi en novembre la voie de l’exécutif ‘technicien’ de préférence à des élections, changer d’idée si tôt revient à condamner sans appel l’expérience Monti – signal dévastateur pour l’Europe et le monde. Etonnant que Bersani n’éprouve pas le besoin de balayer les rumeurs sur ses calculs et ceux du PD – silence qui trahit au moins son incertitude sur la voie à suivre. La bonne reste celle que prône Napolitano : la politique doit se rénover, en remédiant à son ‘appauvrissement culturel’. Or les annonces à sensation vont en sens inverse – à la fois éclat médiatique et aveu d’impuissance. Mais l’ambiguïté est aujourd’hui la plus grave menace sur la législature. Le seul à assurer à Monti un appui total est Casini. Mais lui aussi demande à l’exécutif un sursaut propre à rendre un peu d’espoir à un pays qui ploie sous la récession. Le désir d’élections naît aussi de l’impression d’un exécutif technicien un peu engourdi, sans idées ni élan. Plus que jamais l’avenir de la législature est dans les mains de Monti – bien plus que des partis. »
« Monti : ‘L’Italie s’en sortira mais pas de dérogation à la rigueur’ » (G. Santamaria, Avvenire de dimanche) : « […] Côté politique intérieure, Monti a répliqué aux critiques de la Ligue au sujet de l’absence d’un ministre du fédéralisme (‘je n’ai pas une vision ‘padane’ de la réalité italienne’) et à celles sur l’‘impôt foncier-bis’ ‘absent de la pensée de l’exécutif’. […] Il s’agit de retrouver confiance et élan, mais sans pouvoir compter comme par le passé sur les ressources publiques, car cela ‘remettrait en cause les progrès des derniers mois’. Il faut surtout ‘éviter que d’ici un, cinq ou dix mois un krach financier ne dégrade la situation de chacun’. ‘Cela ne signifie pas’, explique Monti, ‘que l’exécutif refuse de prendre en compte des propositions’, mais ‘celles de bon sens’ seulement. Autre pique visant la Ligue, celle sur les crédits de l’UE débloqués pour le Sud : ‘nous n’avons pas de ministre du Mezzogiorno, nous avons un ministre de la cohésion territoriale’, ajoutant ‘nous avons commencé à réaliser quelque chose en utilisant de l’argent qui était resté au fond des tiroirs et que l’on n’avait pas transformé en dépenses’. […] »
(Tarduction : ambassade de France à Rome)
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