10/04/2012
Ligue : le fils d’Umberto Bossi démissionne.
« La Ligue fait machine arrière » (Corriere della Sera)
« Ligue : le fils d’Umberto Bossi démissionne » (La Repubblica)
« Bossi représente désormais le passé mais le parcours de Maroni est semé d’obstacles » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « La démission du fils d’Umberto Bossi et le départ imminent de la vice-présidente du Sénat léghiste, Rosy Mauro, montrent bien que la Ligue est en bout de course, une épave politique à la dérive. Il se peut, et c’est souhaitable, qu’un nouveau groupe dirigeant parvienne en quelques mois à en prendre le contrôle mais il faudra voir si ce leadership est vraiment ‘nouveau’ ou le désenchantement des militants, et l’abstentionnisme qui en dérive, seraient inévitables. En tous cas, l’incroyable scandale qui touche la famille Bossi et brise le fameux ‘cercle magique’ équivaut à la décapitation du souverain d’un Etat érigé au rang de monarchie absolue. La Ligue de demain choisira probablement Maroni comme nouveau chef, l’ancien ministre de l’Intérieur étant le premier à réclamer que soit fait ‘du ménage, du ménage et du ménage’. Le premier, certes, mais sans trop de hâte – il a en effet conduit le Viminal pendant des années, et ses ennemis internes s’interrogent : comment n’a-t-il pas vu ces abus ? Et même si Maroni parvenait à unir les militants qui réclament de la moralité, la Ligue devra attendre des années pour retrouver un rôle national. L’échec se paie et Bossi, Calderoli, et en partie Maroni, ont échoué à Rome. Le fédéralisme est resté un mirage et le futur leader de la Ligue a intérêt à remettre le parti en selle en repartant des administrations locales – nombreux sont ceux, de Tosi à Fontana, qui font leur travail avec compétence – sans l’obsession des alliances nationales et de sa visibilité. Ces points seront soulevés plus tard, en vue de 2013 et à la lumière d’un nouveau mode de scrutin, encore loin d’être défini. En dernière analyse, nous savons que Maroni est plein de bon sens. La Ligue pourrait perdre quelque élément radical sous sa direction, et ce ne serait pas un mal. Si la nouvelle Ligue poussera pour que soient menées à bien les réformes économiques au lieu de rester un bloc conservateur corrompu par la pire des politiques, le parti pourrait regagner en crédibilité auprès de ce Nord qui travaille et demande de l’attention. Ensuite, Maroni et le nouveau groupe dirigeant devront prendre acte que la question du financement des partis est un thème incontournable du débat public. Comme l’a dit E. Bonino – et au-delà de la nécessité de réguler les flux de fonds aujourd’hui sans contrôle : l’affaire Ligue du Nord doit être l’occasion ‘d’ouvrir les tiroirs’, ce qui signifie revoir les normes ‘avec lesquelles on nomme les conseils d’administrations des entreprises municipales et des grandes entreprises d’Etat’. C’est là que se trouve le côté sombre du système. »
(Traduction : ambassade de France à Rome.)
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