La Ligue en chute libre et complètement isolée.

« La Ligue en chute libre et complètement isolée » (Marcello Sorgi, La Stampa) :  « À moins de deux mois des élections locales, le scandale de Milan [Boni, président du conseil régional Lombardie accusé de corruption] s’abat sur une Ligue en pleine crise et tout à fait isolée – plus encore depuis la sortie de Bossi sur Monti, dont la vie serait ‘en danger’ au Nord. Les affaires judiciaires ont toujours pesé lourd dans la base léghiste, par tradition justicialiste et antiromaine – même si, au fil du temps, Bossi a intensifié ses critiques envers les juges. Pour s’en tenir à la phase ultime de l’axe avec Berlusconi, l’appui des parlementaires léghistes aux lois ‘sur mesure’ et leur attitude lors des votes sur l’arrestation de parlementaires PdL mis en examen, le malaise perceptible de la base de la Ligue est allé crescendo. Les temps ont changé : la Ligue vit mal son retour à l’opposition et la détérioration de sa relation avec le PdL. A la naissance de l’exécutif Monti, leur alliance – fondement des majorités en place dans les trois grandes régions du Nord – semblait devoir survivre à ce que le PdL présentait comme une parenthèse. Mais à mesure que les techniciens et la majorité tripartite ont pris racine (Berlusconi parlant même de poursuivre l’expérience après 2013), le fossé s’est creusé entre les deux partis, jusqu’à ce qu’Alfano d’un côté et Bossi de l’autre évoquent ouvertement la fin d’une alliance vieille de près de vingt ans, avec ses hauts et ses bas. Dans les rangs léghistes, l’inquiétude grandit. Les sondages révèlent à présent une hémorragie de voix, liée au soutien croissant que rencontre l’œuvre d’assainissement entreprise par l’exécutif jusque chez les électeurs du Nord. En outre, depuis deux semaines, Berlusconi se montre à nouveau actif. Nul n’est en mesure de prédire les effets de la campagne qu’il a lancée en faveur de Monti et pro domo. Mais si la Ligue comptait profiter de la désorientation des électeurs berlusconiens à la suite de la chute du Cavaliere, elle va devoir comprendre que cela aussi sera plus difficile. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)