30/01/2012
Bal de Vienne : réponse à Madame Caroline Fourest et à d'autres.
Étant donné les attaques menées par une partie de la presse contre le bal du Cercle des corporations étudiantes de Vienne, je me vois dans l’obligation de publier à l’avance un article réalisé pour une revue patriotique.
La question qui se pose est : pourquoi certains journalistes, dont madame Caroline Fourest, qui tentent par tous les moyens de lier le FPÖ ainsi que le bal du Cercle des corporations étudiantes de Vienne au national-socialisme ne parlent-t-ils pas des connections massives ayant existées entre la mouvance socialiste et le national-socialisme ?
Les racines brunes du Parti socialiste autrichien.
Lionel Baland
En janvier 2000, lorsque le FPÖ - à l’époque dirigé par Jörg Haider - entre au sein du gouvernement autrichien aux côtés du Parti conservateur / social-chrétien ÖVP, le Parti social-démocrate SPÖ n’hésite pas à lancer une campagne internationale contre le gouvernement de son propre pays. En 1986, lors des élections pour la présidence de la République autrichienne, le SPÖ organise en sous-main une campagne internationale en vue de discréditer le candidat conservateur Kurt Waldheim en utilisant le passé national-socialiste de ce dernier. La mouvance socialiste / sociale-démocrate, si prompte à donner des leçons aux autres, s’est pourtant massivement compromise avec le national-socialisme avant, pendant et après la seconde guerre mondiale.
Le SDAP (Sozialdemokratischen Arbeiterpartei – Parti ouvrier social-démocrate) est fondé à Hainfeld en Basse-Autriche lors du congrès qui se tient du 30 décembre 1888 au 1 janvier 1889. Le médecin Viktor Adler réussit à fédérer différents groupes aux orientations diverses et au-delà des frontières linguistiques, au sein de la Cisleithanie (Partie non hongroise de l’Empire d’Autriche-Hongrie). Le SDAP porte le nom de son parti frère allemand.
Au sortir de la Première guerre mondiale, le parti devient le Sozialdemokratische Arbeiterpartei Deutschösterreichs (Parti ouvrier social-démocrate d’Autriche allemande). Il porte ce nom jusqu’à son interdiction en 1934 par le régime austro-fasciste mis en place par le Chancelier social-chrétien Engelbert Dollfuss.
En 1936/37, la « Jeunesse socialiste révolutionnaire » édite un tract adressé aux nationaux-socialistes au sein duquel est dénoncé le fait que des Noirs ont été présents en Allemagne, en tant qu’occupant, après la Première guerre mondiale. Dans cet écrit, la présence de Noirs (Marocains) aux côtés des Allemands combattant en Espagne est présentée en tant que honte raciale. Autre élément du texte : « Das Finanzkapital ist der Jude, Juda verrecke! » (La Finance est le Juif, Juda crève !).
En 1938, Adolf Hitler annexe l’Autriche. Le socialiste Karl Renner, premier chancelier de la Première République et dernier président du Parlement de la Première République (1931 à 1933), vote joyeusement « Oui » à l’Anschluss : après l’entrée des troupes allemandes en Autriche, Karl Renner donne une interview au « Neuen Wiener Tagblatt » au sein de laquelle il déclare je vote « Oui » à l’annexion de l’Autriche à l’Allemagne nationale-socialiste et décrit les vingt années d’indépendance de l’Autriche entre 1918 et 1938 en tant qu’erreur de parcours. Karl Renner appelle le national-socialisme un « socialisme d’État militarisé. » Otto Bauer, un des principaux responsables du parti, salue, depuis son exil de Prague, l’Anschluss.
Au sortir de la guerre, le parti est refondé sous l’appellation SPÖ (Sozialistische Partei Österreichs – Parti socialiste d’Autriche). Le rédacteur en chef du « Arbeiter-Zeitung » (Journal des ouvriers) du SPÖ Heinrich Schneidmadl voit positivement l’annexion de l’Autriche par Adolf Hitler : « Pour moi, l’Anschluss est l’accomplissement d’une nécessité historique. » Karl Renner se distingue une nouvelle fois. Il devient le premier chef de gouvernement de l’après seconde guerre mondiale et le président du pays de 1945 à 1950. Il recommande lors d’une réunion du Conseil des ministres de laisser les anciens nationaux-socialistes tranquille, car « presque toutes les familles de travailleurs – j’utilise ce mot pour les sociaux-démocrates et les communistes – ont au sein de leur parenté proche ou lointaine des personnes qui ont suivi les nationaux-socialistes. »
L’organe de presse Arbeiter-Zeitung du SPÖ du 22 avril 1948 contient un article au sein duquel il est écrit que le SPÖ a la ferme conviction que chaque ancien national-socialiste qui veut servir le progrès ne peut que se retrouver dans les rangs socialistes.
En 1949, au sein d’un tract diffusé à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires, le SPÖ s’adresse aux anciens nationaux-socialistes :
« Cas de conscience à chaque ancien national-socialiste ! Si tu étais jadis vraiment et honnêtement un national-socialiste convaincu, souviens-toi : qui en 1934 et au cours des années 1933 à 1938 se trouvait à tes côtés et qui t’a déjà à l’époque jeté dans les prisons et placé avec ta famille face à une forte concurrence sur le marché de l’emploi et de grandes difficultés de gagner ton pain ?
Pourquoi sommes-nous devenus à cette époque nationaux-socialistes ? Avant tout parce que nous avons rejeté la trahison du peuple par le système Dollfuss. De nos jours, le même système des mêmes gens débute de nouveau sous une autre forme. Nous le voyons en Allemagne où les mêmes forces noires [couleur des sociaux-chrétiens] sont à l’œuvre afin de morceler et séparer le peuple allemand. Et nous devons être en Autriche ceux qui préparent le chemin et aident électoralement les mêmes hommes sombres ? Soutien occulte au développement d’une dictature antiallemande ? Veux-tu être complice ??? Nous avons appris que dans les situations d’urgence on doit être aux côtés du peuple. C’est pourquoi nous restons du côté de ceux qui représentent la substance de notre peuple, qui travaillent dans nos villes et campagnes, qui vivent de leurs mains appliquées et qui ont toujours été les fidèles fils de leur peuple et pays !
Qui a oublié, que nous étions nationaux et socialistes, ira aujourd’hui à l’ÖVP. Il prouve seulement qu’il n’a jamais pris au sérieux son national-socialisme. Par contre, celui qui voit dans le socialisme l’idée de l’implication pour la communauté du peuple et la justice sociale pour chaque compatriote sait que la voie naturelle vers le socialisme est au SPÖ !
Celui qui vote pour l’ÖVP a sans honneur oublié son passé !
Celui qui veut pour sa famille et son peuple un avenir honnête et juste vote en Autriche pour les socialistes, pour le SPÖ ! »
En 1957, un mot d’ordre transmis de bouche à oreille en vue de soutenir le candidat SPÖ à l’élection présidentielle de 1957 Adolf Schärf est « Qui une fois était pour Adolf, vote aussi Adolf cette année. »
Au cours des années 1970, le socialiste Bruno Kreisky dirige des gouvernements au sein desquels se trouvent d’anciens nationaux-socialistes. Le Ministre de l’agriculture Oskar Weihs a été membre depuis 1932, sous le numéro 1.089.867, du Parti national-socialiste. Le Ministre de l’agriculture Hans Öllinger a été membre de la S.S. Le Ministre de la construction Josef Moser a été membre du NSDAP depuis le 1 mai 1938. Le Ministre des transports Erwin Frühbauer a été membre numéro 10.045.793 du NSDAP depuis le 20 avril 1940 et membre de la Jeunesse hitlérienne. De 1948 à 1950, il est président des Jeunesses socialistes du district d’Oberes Murtal, en 1959 président de la Chambre des ouvriers et employés en Carinthie, député au Parlement national de 1965 à 1973. Le Ministre de la construction Otto Rösch a été membre du NSDAP et de la SA (voir Synthèse nationale N°25). Le Chancelier socialiste Bruno Kreisky déclare : « Un membre du NSDAP ou de la SS doit aussi pouvoir occuper en Autriche chaque fonction publique aussi longtemps que des crimes ne peuvent lui être attribués. »
Le 15 janvier 1996, Jörg Haider (FPÖ) déclare au Parlement autrichien à propos du SPÖ : « Un parti, qui forma en 1971 un gouvernement et à propos duquel un article est paru dans le « Furche » du 24 avril 1971 sur un scandale aux Pays-Bas parce que le Ministre de l’époque [Leopold] Gratz dut se justifier devant la presse néerlandaise, parce qu’autant d’anciens nazis siégeaient au sein du gouvernement socialiste et qu’un quotidien néerlandais demanda : « Trouvez-vous juste que 25 ans après la fin de la guerre dans un pays libéré, que l’Allemagne a vaincu et occupé, presque un tiers des membres du gouvernement soient d’anciens nationaux-socialistes ? Oskar Weihs, Otto Rösch, Josef Moser, Erwin Frühbauer et le Ministre de l’agriculture Öllinger. Le Ministre Gratz dut répondre penaud : « ce n’est pas nécessaire, qu’autant d’anciens nazis soient représentés dans un tel gouvernement ». ».
Ajoutons que Leopold Gratz a été sous le troisième Reich écolier dans une Napola (Nationalpolitische Erziehungsanstalt), un internat visant à former la future élite nationale-socialiste. Après la guerre, il est maire SPÖ de Vienne, ministre de l’enseignement, ministre des affaires étrangères, président du Parlement.
Un autre Leopold, Leopold Wagner, est gouverneur SPÖ de Carinthie de 1974 à 1988, secrétaire du SPÖ de Carinthe de 1965 à 1973, ministre de Carinthie de 1970 à 1974. Il fait campagne en mettant fièrement en avant le fait qu’il a été un haut gradé de la Jeunesse hitlérienne (HJ) et déclare qu’on doit « penser au fait que les habitants de Carinthie sont d’abord national et ensuite socialistes. Il a dû arriver qu’en Carinthie les anciens nationaux-socialistes ont trouvé portes ouvertes au SPÖ. »
Le Gouverneur SPÖ du Burgenland, de 1966 à 1987, Theodor Kery cherche un rapprochement avec l’ancien Gauleiter national-socialiste Tobias Portschy : « Vous étiez gouverneur, je le suis maintenant. Tutoyons-nous donc. »
L’acteur autrichien Harald Krassnitzer déclare lors d’une interview au rédacteur du quotidien der Standard : « un réalisateur que je connais a réalisé au milieu des années 1970 un film publicitaire sur le Parti socialiste SPÖ et a mené à cette fin des recherches dans toute l’Autriche. Il a été ensuite dans un Land relativement connu et là il a remarqué beaucoup d’anciens nazis. Il est retourné au siège du SPÖ à Vienne et a dit : « Nous devons absolument réaliser un film sur les nazis. Contre lesquels nous devons nous engager. » Là ils ont refusé : « Idiot, mais ce sont nos électeurs ! »
Ces quelques exemples ne constituent qu’une petite partie des compromissions des milieux socialistes avec la mouvance nationale-socialiste avant, pendant et après la seconde guerre mondiale. Même si le SPÖ, Parti socialiste autrichien devenu en 1991 Parti social-démocrate, a réalisé le 7 avril 2000 son mea-culpa sous la direction d’Alfred Gusenbauer avant tout par stratégie politique afin de pouvoir mener en sous-main au niveau international des actions contre la coalition gouvernementale regroupant les conservateurs et les nationalistes (ÖVP et FPÖ), les socialistes / sociaux-démocrates sont mal placés pour donner des leçons.
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