26/01/2012
Ultimatum de Bossi à Berlusconi : "lâche Monti ou adieu la Lombardie".
« Bossi à Berlusconi : lâche Monti ou adieu la Lombardie » (Marco Cremonesi, Corriere) : « Bossi l’avait dit clairement dimanche et il a voulu le répéter : ‘sur la Lombardie j’ai lancé un ultimatum à Berlusconi’ – ou l’ex président du Conseil fait tomber l’exécutif Monti ou c’est l’exécutif régional de Formigoni qui tombe. Le chef de la Ligue du Nord juge utile de remettre les pendules à l’heure et souligne son ‘non’ très net à l’idée qu’il s’agisse du petit jeu classique des partis : un ton enflammé dans les meetings et des accords en coulisses. Car le soupçon était bien là : 24 heures après son discours, place du Duomo à Milan, Bossi a rencontré le Cavaliere chez lui, dans sa résidence milanaise. Même au sein de la Ligue, bon nombre doutent de la réalité de l’intention de Bossi de faire tomber l’exécutif régional en Lombardie, au risque de mettre en péril ceux de Vénétie et du Piémont, sans compter les municipalités dirigées par centaines par la vieille coalition PdL-Ligue. Hier Bossi se disait très confiant : ‘On n’a pas peur d’aller aux urnes seuls. On va gagner partout. On a clairement dit qu’on est prêt à faire sauter la Lombardie, qui est pleine de gens mis en examen. Si vraiment on doit la soutenir, qu’au moins l’exécutif Monti tombe’. Formigoni, gouverneur de la région Lombardie, réplique sèchement : ‘Que Bossi fasse ce qu’il veut, nous ferons ce que nous avons à faire. Je ne suis pas inquiet’. Le mécontentement de Bossi remonte au vote sur Cosentino : le Cavaliere, sous la pression de son allié historique, s’était exposé en promettant en échange de pousser le gouvernement Monti sur une voie de garage. Or les jours passent et Bossi pense que l’‘ami Silvio’ n’a en réalité nulle intention de sonner le glas pour l’exécutif. Sachant qu’en outre l’hypothèse d’écarter Roberto Maroni de la scène nationale en le mettant à la place de Formigoni aurait été exclue sèchement par l’intéressé. »
« Le Président du Conseil accrédite une continuité avec le gouvernement Berlusconi » (Massimo Franco, Corriere) : « Glacial, Berlusconi dit ‘il n’y a pas de politique’. Interrogé sur la durée de vie de l’exécutif, il renvoie sur Monti et sur l’Europe. Sa prise de distance à l’égard de Monti, qui n’est pas nouvelle, reflète la frustration de celui qui, officiellement au moins, persiste à considérer son retrait comme une injustice et relativise les résultats qu’a engrangés son successeur – même s’ils restent fragiles et que du propre aveu de Monti les ‘turbulences’ ne sont pas finies. Pourtant, le vide des partis n’empêche pas Monti d’envisager l’avenir avec moins de pessimisme. La motion sur l’Europe votée hier lui donne l’appui quasi unanime du Parlement pour le sommet européen. Alfano prévient qu’il ne faut pas d’autres plans d’austérité et que la balle est maintenant dans le camp des autres pays et de l’UE – thèse analogue à celle exprimée par Bersani, même si leurs préoccupations diffèrent. Monti prend note mais appelle à ne pas exporter les polémiques entre partis au niveau international, car il entrevoit une évolution à l’échelle européenne : sous l’angle économique une situation en voie de ‘dégradation’ et, sur le plan politique, ‘une évolution positive de sensibilités qui semblaient cristallisées’. Lentement, non sans mal, certains Etats s’aperçoivent que l’Italie n’est plus ‘une bombe qui menace le système’. Mais attention : Monti craint que les ‘querelles’ internes ne sapent ce changement de perception en ‘accréditant les stéréotypes’. Il ouvre au dialogue avec les pays hors zone euro et crée la surprise en se disant pour l’insertion dans la Constitution de l’UE d’une référence aux racines judéo-chrétiennes. Sa satisfaction contrebalance l’irritation de Berlusconi, qui a dû assister hier aux audiences du procès Mills à Milan. ‘C’est un procès politique’, a-t-il répété, tandis que son avocat accusait les juges de vouloir accélérer le procès pour le faire condamner à tout prix. Cela confirme la tension qui va marquer les prochaines semaines de la législature. Mais Monti défend l’idée d’une continuité entre les mesures prises par l’exécutif précédent et les siennes, ajoutant même que Merkel appréciait le soutien du PdL au gouvernement. Difficile de l’accuser d’ingratitude envers les partis. »
(traduction : ambassade de France à Rome)
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