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17/01/2012

"Pour sauver l’euro, il faut mettre mille milliards sur la table."

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« Une grande coalition de fait » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « Après le long déjeuner de travail d’hier entre le président du Conseil et les représentants des partis qui soutiennent son exécutif (la grande coalition’, ironisent certains), trois considérations. 1/ C’est un pas de plus non pas vers un gouvernement politique d’unité nationale mais vers une majorité plus structurée et donc plus solide. Des forces politiques encore en guerre il y a deux mois vont désormais signer ensemble une motion parlementaire sur l’Europe, de soutien total au gouvernement Monti à la veille d’un Conseil européen crucial. On peut, comme Alfano et Bersani hier encore, répéter que la convergence parlementaire autour de l’exécutif ‘technique’ n’équivaut pas à une majorité, mais après le texte commun sur l’Europe la thèse aura du mal à convaincre. On peut comprendre que les partis, PD et PdL en tête, aient des problèmes avec leur électorat, mais l’avancée d’hier n’en a que plus d’importance. 2/ La motion renforcera les positions orthodoxes sur la politique européenne, affaiblissant d’autant la tentation de surfer sur la vague populiste anti-UE et anti-euro. Il y a peu, Berlusconi avait fait l’éloge du ‘non’ de Cameron aux partenaires (Allemagne et France en tête) sur le traité budgétaire. En adoptant le document Alfano-Bersani-Casini, le PdL est sur la ligne opposée, qui est celle de Monti. Les paroles s’envolent, seuls comptent les actes concrets : Berlusconi ne paraît avoir nul désir de s’engager plus avant sur la voie tortueuse de l’anti-européisme. Pour Monti, c’est un renfort de choix. 3/ Quelles peuvent être les conséquences de ce pacte à 3 ? Casini parle de la réforme du mode de scrutin (‘devoir moral’ du Parlement, pour D’Alema). Au-delà, l’intérêt des trois partis devrait être de repenser le système politique – équilibres et règles institutionnelles. Sage façon de ne pas gâcher le temps gagné du fait de la naissance du gouvernement ‘technique’. De fait, on a le droit de nier qu’existe une ‘grande coalition’, mais ce qui compte est l’esprit politique, la volonté. Or l’accord sur la loi électorale est encore loin. Les partis sont souvent divisés en leur sein, sans compter la nette opposition de Di Pietro. La route sera longue. »

 

« Monti : ‘Il faut mille milliards’ » (Alberto D’Argenio, La Repubblica) : « ‘Pour sauver l’euro, il faut mettre mille milliards sur la table.’ Au Palais Chigi, Van Rompuy dit ce que Monti voulait entendre. L’annulation par Sarkozy du sommet à trois du 20 janvier ne change rien à la stratégie de Monti, qui poursuit son travail de persuasion envers l’Allemagne, disant au FT qu’elle doit faire plus pour aider l’Italie à faire baisser le spread, car la rigueur ne suffit pas. Il explique sa stratégie à Van Rompuy : vu l’impossibilité de modifier le statut de la BCE en la dotant des pouvoirs de la Fed et le chemin encore long à parcourir avant les eurobonds, il faut tout miser sur le MES, qui doit agir comme un ‘Fonds monétaire européen’. A Rome, on travaille sur le projet : dotation d’au moins 1000 Md€ comparés aux 500 actuellement prévus, une gouvernance plus crédible avec la fin des droits de veto et de l’unanimité pour les décisions à brève échéance et surtout, le faire agir comme une banque ‘en lien’ avec la BCE ou en le dotant d’une ‘licence bancaire’. Le MES pourrait ainsi réunir jusqu’à 3000 Md€, ce qu’il faut pour montrer aux investisseurs que l’Europe a les moyens de sauver en même temps l’Italie et l’Espagne et redonner confiance à ceux qui aujourd’hui restent à l’écart de l’euro. En parallèle, Monti travaille à la croissance, ayant en vue de faire insérer dans les conclusions du Sommet du 30 un mandat donné à Barroso de rédiger des directives sur le marché intérieur avec des libéralisations et la fin des protectionnismes nationaux – tout en sachant que Paris et Berlin préparent un document commun sur la croissance. Monti en a parlé avec les chefs de la majorité, prêts à voter ensemble une motion pour l’appuyer dans la négociation européenne. Il refuse un recours au veto, jugé ‘contre-productif’, s’il n’obtient pas ce qu’il veut sur le MES. Mais il aimerait impliquer tous les partis dans la motion du Parlement italien. Le PD se charge de traiter avec l’IdV, le PdL (Frattini) avec la Ligue – mais avec peu chances de réussir. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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