06/12/2011
Seule la Ligue parie sur l’écroulement de l’euro.
« Des partis résignés au ‘oui’ ; seule la Ligue parie sur l’écroulement de l’euro » (Massimo Franco, Corriere della Sera) : « Ni enthousiasme, ni soutien convaincu – sauf de l’UdC peut-être. Les partis sont résignés : l’alternative étant le précipice, nul ne veut être taxé de mener l’Italie à l’abîme, sauf la Ligue, qui joue la politique du pire et souhaiterait pour un peu le désastre de l’euro : quand Bossi parle de Monti comme du ‘héros d’une guerre déjà perdue’, il positionne la Ligue dans l’opposition non seulement à l’exécutif, comme jusqu’ici, mais aussi à l’euro et à l’UE. Berlusconi, Bersani et Casini sont résolus à dire ‘oui’ à un plan de rigueur aussi impopulaire qu’obligé. PdL et PD demandent des inflexions pour calmer leur électorat respectif au sujet de l’imposition de l’immobilier et des retraites. Ils réalisent que les contrecoups provoqueront des tensions sociales croissantes : la grève, rapidement décidée par les syndicats, était attendue ; l’IdV, tentée par la ligne ‘léghiste’, menace de voter contre si rien ne change. La majorité transversale soutenant l’exécutif suggère, et même juge acquis, que Monti engagera la confiance – ‘sans ça je ne crois pas qu’il soit possible de faire passer le plan de rigueur’, prévient Berlusconi, suivi par Casini et de fait par le PD. Ces réactions prudentes aident autant Monti (en lui permettant de revendiquer un rôle inédit du fait d’une situation exceptionnelle) que ses alliés au Parlement (qui se démarquent ainsi de mesures dont ils peuvent renier la paternité, fût-ce en les soutenant). Insistant sur l’absence d’alternative, Monti présente décret ‘sauve-Italie’ comme un texte ‘sauve-Europe’. Dramatisation propre à justifier des mesures sur lesquelles subsiste une certaine perplexité : taxation de la résidence principale (11 Md€), retraites, coupes limitées dans le train de vie de l’Etat et la lutte contre la fraude fiscale. Monti défend l’idée d’une Italie de l’avenir ‘sérieuse, européenne, ancrée dans les valeurs du travail et de l’épargne’ et, à ce stade, les marchés le récompensent (le spread est redescendu à 375 points). Mais le thème de la crédibilité ‘vite’ reconquise en Europe irrite le PdL. Monti a eu plus du succès quand il a dit ‘l’Italie ne fera pas faillite’ et invité à ‘acheter italien’ à Noël. Des rappels visant à réveiller la fierté nationale – mais qui confirment aussi que la crise est destinée à faire longtemps sentir sa morsure sur notre économie. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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