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25/10/2011

Pas d'accord sur l'augmentation de l'âge de la retraite.

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« C’est la peur qui commande » (Massimo Franco, Corriere) : « Le retard qui a marqué le début du Conseil des ministres extraordinaire signe le désaccord entre Bossi et Berlusconi, mais il révèle aussi qu’on tente de concilier des positions antagonistes. En apparence, l’issue inévitable serait une crise gouvernementale, la ‘discontinuité’ réclamée par l’opposition pour appuyer les mesures demandées par Bruxelles, avec pour corollaire des élections anticipées vécues par la Ligue comme une variante de la sécession. Mais, même tentée par une rupture exploitable en campagne électorale, la Ligue est partagée entre désir de tourner la page et peur de la déchirure, d’où la poursuite des négociations. Le communiqué de Berlusconi refusant les ‘leçons’ et s’en prenant aux pays qui ‘s’autoproclament tuteurs’ est une réplique à l’offense de Merkel et Sarkozy : il souligne surtout l’arrogance du président français, l’Allemagne ayant rectifié l’effet produit par leurs sourires complices devant la presse. L’Italie refuse, à raison, d’être le bouc émissaire des tares européennes. Mais elle ne peut utiliser ce qui s’est passé comme alibi à ses propres défaillances. Sans l’improvisation et les hésitations de Berlusconi, Sarkozy ne serait pas en position de hausser le ton. L’incident rappelle le ‘lapsus’ d’Obama qui n’avait pas cité l’Italie parmi les pays en première ligne en Libye – une gaffe, mais surtout le signe d’un isolement italien croissant. C’est le prix à payer pour la stratégie de survie où s’entête Berlusconi. Mais parier de durer le plus possible avec une majorité fragilisée, c’est sous-estimer l’hostilité des marchés : en pareil cas, durer est le contraire de gouverner. Ce qui crée les conditions non pas d’une alternance normale à la Chambre et au Palais Chigi, mais d’une éviction sans appel – débâcle pour Berlusconi et hypothèque sur l’avenir de la droite. »

 

« Le coup de main de Bruxelles à Bossi » (Michele Brambilla, La Stampa) : « L’exécutif Berlusconi a été si souvent donné pour mort qu’on pourrait le croire immortel – fût-il en permanence à l’agonie. Mais une semaine tout juste après le vote de confiance, il est au plus mal. Survivra-t-il ? On ne sait pas. Mais cette fois il semble s’être mis dans une seringue sans issue. Même l’habituel enrôlement de parlementaires de la dernière heure serait inutile. Il doit surmonter une difficulté bien plus sérieuse que l’effectif de la majorité : l’appui de la Ligue à la réforme des retraites, totem capital pour l’Europe comme pour la Ligue – mais en sens opposé. Bien qu’elle nous ait habitués à de nombreuses volte-face, la Ligue ne peut en faire autant sur les retraites, pour 3 motifs : 1/ Bossi et ses amis ont pris des engagements presque trop clairs contre l’idée d’augmenter l’âge de la retraite ; 2/ 65% des retraites anticipées vont au Nord – le risque pour la Ligue est de vider son bassin électoral ; 3/ Bossi sait que si cette fois encore il cède ‘pour ne pas trahir l’ami Berlusconi’, il risque de voir le parti lui échapper. Jamais les difficultés de Berlusconi n’avaient autant coïncidé avec celles de Bossi, dont la base le pousse à rompre et voit en Maroni l’homme qui ferait retrouver au parti son âge d’or audacieux et solitaire. Bossi ne s’était aperçu de rien jusqu’au congrès provincial de Varèse où les délégués l’ont contesté. Depuis, il n’est plus le même : lorsque Tosi, un des principaux dissidents, a dit que la Ligue devait lâcher Berlusconi, Bossi est passé du bâton à la carotte en 24 heures, après avoir saisi que la majorité du parti pensait ainsi. Paradoxalement, l’ultimatum européen est donc pour lui une aide précieuse, car lui permettant de rompre sans paraître céder aux ‘maroniens’ et de regagner le cœur du parti – solution qu’apprécierait aussi Maroni, qui obtiendrait gain de cause sans couper l’herbe sous le pied au vieux chef. Il se peut aussi que Bossi accepte un compromis sur les retraites, mécontentant et l’Europe et la Ligue. Voilà pourquoi cette crise paraît vraiment la plus grave qu’aient vécu Berlusconi et son exécutif. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome).

 


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