04/07/2011
Le Peuple de la Liberté a élu secrétaire Alfano.
« Le PdL, un parti à demi » (Ilvo Diamanti, La Repubblica) : « Le PdL a élu secrétaire Alfano – rompant en un sens avec son passé de ‘parti personnel’ à l’identité indissolublement liée à la personne de Berlusconi. Lequel a non seulement ‘approuvé’ le choix d’Alfano, mais l’a imposé. D’où ce doute : peut-on vraiment libérer le ‘parti personnel’ de la ‘personne’ qui l’a créé, ou le rendre plus ‘autonome’ ? Le fait de dépendre absolument de Berlusconi est pour le PdL une chance quand l’image du chef est forte ; mais quand il perd en crédibilité, le parti souffre. Comme aujourd’hui, selon tous les sondages et du propre aveu du Cavaliere : pour Demos, sa cote est à 26%, au plus bas depuis son entrée en politique. Et l’issue des scrutins récents a été plus éloquente que tout sondage ; d’où l’idée de ‘marquer un tournant’ en dotant le PdL d’un leader distinct : Alfano. Assurément, il a un style différent de celui du chef, plus mesuré, moins agressif – sans jouer au ‘patron’ (qu’il n’est pas). Pour se légitimer, il tente de réveiller la fierté des cadres et des électeurs, jusqu’à oser l’idée du ‘Parti des honnêtes gens’. Problème : son élection par acclamation, couronné par un chef qui n’a nullement abdiqué mais reste là, au centre du PdL et de la scène politique – sans qu’Alfano n’y puisse rien. Si Berlusconi avait proposé Formigoni ou Tremonti, c’eût été différent : une vraie alternative se serait esquissée. Et le PdL a d’autres problèmes que la figure du leader : nordiste à l’origine et naguère équilibré Nord-Sud, il tend à se déplacer électoralement vers le Sud. Quand Alfano parle de bâtir la ‘maison des modérés’, il est en décalage avec la base du PdL, qui se dit de droite à plus de 40%, centre droit à 37% et centriste à 7% seulement. Voilà pourquoi le PdL aura du mal à aller ‘au-delà’ de Berlusconi. A ce demi-parti (qui sans Berlusconi perdrait sa principale source de reconnaissance et avec lui perd des voix), on peut douter qu’Alfano (choisi par le chef et acclamé par les cadres, non par la base) arrive à faire passer le gué. »
(Traduction : ambassade de France à Rome).
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