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20/06/2011

Pontida.

Le Peuple de la liberté.jpg

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« Même si Pontida n’est pas le jugement dernier, la suite reste obscure » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore de samedi) : « Pontida s’annonce ambigu. En un sens, Berlusconi a raison : ce ne sera pas la fin de l’alliance PdL-Ligue. L’activisme léghiste des dernières heures, de la Libye à l’intransigeance anti-immigration, donne le ton : Bossi n’a pas l’intention de rompre mais il lui faut des thèmes à brandir pour calmer sa base. De ce fait, la ‘vérification’ de mercredi au Parlement devrait être indolore et la pause estivale calme. Mais l’exécutif reste en proie à des contradictions de fond, de nature stratégique. Elles ont d’abord trait à la Ligue, mal à l’aise dans une alliance trop peu productive par rapport aux attentes alimentées dans la base. Le fédéralisme reste un objet mystérieux dont on ne sait quand il arrivera à améliorer la qualité de vie au Nord (tout ce qui intéresse la Ligue). Et l’angoisse est vive face aux 40 Md€ à économiser, comme l’exige l’UE, d’ici 2014. Entre les impératifs du pays et la faiblesse du président du Conseil, le fossé est grand. L’enquête en cours impliquant le palais Chigi suggère la fin d’une époque, à l’italienne, avec les magistrats aux portes. Même si Pontida ne marque pas l’heure du jugement dernier, la suite reste imprévisible. Le plan d’économies de Tremonti requiert un cadre politique fort et résolu et un leadership adapté – or rien de tel. Il n’y a pas assez de ressources pour la réforme fiscale évoquée, inspirée seulement par le besoin désespéré de l’axe PdL-Ligue de regagner du terrain. Conclusion : la crise reste virtuellement ouverte, même si Berlusconi survit à Pontida, et l’automne s’annonce lourd de périls. La cohésion nécessaire fait défaut. Napolitano l’a laissé clairement entendre : même sans exécutif d’union nationale, on doit pouvoir ‘œuvrer ensemble’ au bien commun face aux problèmes de fond. Ces derniers sautent aux yeux, mais où est passé l’esprit de responsabilité nationale ? ».

« Deux Ligues très indécises » (Ilvo Diamanti, La Repubblica) : « Hier, à Pontida, se sont affrontées deux Ligues cohabitant dans le même parti et souvent dans les mêmes personnes. L’image était éloquente : d’un côté, la Ligue de lutte et de protestation, les militants sur le pré criant ‘Sécession !’ ; de l’autre, la Ligue de gouvernement : le ‘mouvement révolutionnaire’ indépendantiste et le ‘parti normal’ institutionnalisé’. Bossi a exprimé les idées prudentes de la seconde avec le langage explicite de la première ; point de contact entre les deux : l’idée du ‘syndicat du Nord’ défendant les intérêts ‘padans’ (d’où l’attention portée aux éleveurs, l’appel insistant à baisser les impôts, la polémique contre la guerre en Libye, qui amène des migrants). Mais à Pontida les deux Ligues peinent à rester unies. Aux cris de ‘Sécession !’, Bossi répond, modestement, en promettant de transférer des ministères à Monza. Et la mise en garde lancée à Berlusconi (pas forcément candidat en 2013, dit Bossi) est faite pour la ‘Ligue d’opposition’ qui siffle le nom du Cavaliere et acclame ‘Maroni à Chigi’. Le message : la Ligue n’appuiera Berlusconi que s’il respecte les intérêts et revendications du syndicat du Nord – mais ces mots sont voués à être suivis de peu d’effet. Car les revendications nordistes sont impraticables : le simple transfert de ministères se heurte à des difficultés (la Ligue elle-même a voté le texte ‘Rome capitale’) ; idem pour la réforme fiscale, dans cette passe délicate au plan financier, sachant qu’il faut aussi ménager le Sud, vivier pour le PdL. En 1999, la Ligue, sécessionniste et isolée, plafonna à 3%. Voilà pourquoi Bossi lance des mots de lutte en usant d’arguments de gouvernement, tactiques : pas d’élections maintenant, car ‘la gauche gagnerait’ – sans compter, entre nous, le mal qu’aurait Bossi à convaincre les siens de quitter le gouvernement, et l’impact énorme qu’aurait au plan local une rupture de l’axe avec le PdL. D’où, à Pontida, un avenir flou : la Ligue d’opposition voudrait jouer seule contre tous, la Ligue de gouvernement n’y songe pas un instant, le syndicat du Nord pose à la majorité des conditions que le PdL ne peut accepter. Nul n’est assez fort pour s’imposer ni pour rompre. Ainsi l’exécutif – et le pays – sont-ils voués à naviguer à vue. Tant qu’ils y parviendront. »

(Traduction : ambassade de France à Rome).

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