Milan : la gifle pour Silvio Berlusconi.

« La gifle » (Massimo Franco, Corriere della Sera) : « L’axe du Nord, si on entend par là l’alliance phare d’une campagne encline à l’extrémisme, est dans un état de souffrance et de précarité inattendu. Le ballottage à Milan n’humilie pas tant L. Moratti que S. Berlusconi : promoteur d’un référendum sur lui-même et sur l’exécutif, il reçoit une gifle personnelle et politique qui relativise, en parallèle, les ambitions de la Ligue – et d’un Bossi dont le silence est assourdissant. Mais l’effet produit dépasse Milan et l’opposition se prend déjà à rêver d’une fin rapide du berlusconisme. En vérité, la situation reste ouverte et, dans deux semaines, le second tour, à Milan et Naples, pourrait rendre à la majorité une victoire manquée par excès d’agressivité. Du côté des opposants, le ‘pôle des modérés’ est à l’état embryonnaire et c’est le rouge vif qui domine : l’alternative au gouvernement n’est pas vraiment prête, à moins d’imaginer que l’Italie puisse être gérée par une gauche héritière de Refondation communiste, l’IdV et les pro-Grillo, en situation désormais d’imposer leurs candidats au PD. Seules exceptions, importantes, pour le parti de Bersani : Turin et Bologne. Pour le reste, la joie des adversaires de Berlusconi correspond au coup d’arrêt qu’il subit. Dans la défaite, son rôle apparaît sous un jour inédit qui laisse augurer d’une ère d’instabilité et d’autres règlements de comptes au centre droit. Les phrases qui filtrent du ‘cercle magique’ de Bossi, selon lesquelles avec Berlusconi la Ligue perd, sont un indice : elles changent l’‘atout’ berlusconien qui, en 2010 encore, valait à l’obscure Polverini de conquérir le Latium, en un handicap de ‘roi Midas à l’envers’. Deux lectures excessives, l’ancienne comme l’actuelle. Mais hier a commencé l’affaiblissement d’un chef qui, après s’être présenté et avoir été vu par ses amis et alliés comme un démiurge, risque fort aujourd’hui de devenir leur bouc émissaire. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

 

Article du Courrier international :

http://www.courrierinternational.com/article/2011/05/17/pas-de-miracle-a-milan-pour-berlusconi