Berlusconi fait tout pour donner aux scrutins locaux une portée politique.

« Presque un référendum sur le Cavaliere » (Massimo Franco, Corriere della Sera) : « Le référendum sur lui-même que Berlusconi recherche mobilisera-t-il l’électorat centre droit ? Le président du Conseil fait tout pour donner aux scrutins locaux une portée politique. A Crotone, il poursuit son attaque contre les magistrats en soutenant que les décharges de Naples ont été fermées à cause d’eux pour les élections et il demande à nouveau une réduction des pouvoirs du Quirinal. De son point de vue, la victoire est quasiment sûre. Il fait en tout cas tout ce qu’il peut pour politiser le vote et le PD, au contraire de l’UdC, accepte la façon dont il mène campagne. Le centre gauche, ne voulant pas céder de voix au 3e pôle, accepte la logique strictement bipolaire du Cavaliere et accrédite le schéma du ‘coup d’Etat’. Bersani n’attaque pas les centristes mais il défend son bassin électoral assiégé par la Ligue (même à Bologne), tandis que Berlusconi et Bossi attaquent Casini et Fini en promettant ‘2 années fructueuses pour la législature sans leurs vétos’ perpétuels. Bossi clame qu’il a ‘pratiquement’ l’Italie ‘en mains’ et table sur un résultat positif pour la Ligue, propre à éclipser une baisse éventuelle du PdL, et bénéfique à la majorité. Avec pour effet de modifier davantage encore les rapports de force au sein de la coalition. Berlusconi recherchant avant tout la survie du gouvernement, les équilibres internes sont voués à passer au second plan. Le fait que la Ligue se démarque sur des sujets comme la mission en Libye semble une tactique pré-électorale – jusqu’à lundi en tous cas. Le reste dépendra du résultat des élections. Si le président du Conseil sort du scrutin indemne, la rupture du PdL, les scandales privés, les procès, l’affaiblissement international ne suffiront pas à marquer la fin du berlusconisme. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome)