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09/05/2011

Napolitano et Bossi défendent les juges. Berlusconi : "Une guerre civile contre moi".

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« Berlusconi et Bossi divisés au sujet des magistrats » (Corriere della Sera)

 

« Napolitano et Bossi défendent les juges. Berlusconi : ‘Une guerre civile contre moi’ » (Umberto Rosso, La Repubblica) : « Dans un article à la mémoire des victimes du terrorisme Napolitano écrit : ‘Non à la rupture de quelque forme de légalité que ce soit’, et même Bossi prend ses distances d’avec Berlusconi : ‘pour moi, les juges ne sont pas un ‘cancer’’. Tout cela tandis que le Cavaliere persiste : ‘Les procureurs utilisent le droit pour me nuire. C’est terrifiant, on est dans une guerre civile déchaînée par la gauche contre moi. Oui, je le redis : ils sont comme un cancer, mais je parlais des procureurs de Milan, et non des juges, qui ne donnent pas d’écho aux accusations portées contre moi’. Nouvelle attaque directe contre le chef de l’Etat : ‘Le président du Conseil n’a pas de pouvoir. Le Conseil des ministres fait une loi, qui va chez le chef de l’Etat, lequel y trouve toujours quelque chose à corriger’. Déchaîné lors d’un meeting à Olbia, Berlusconi s’en prend aussi au président de la Chambre, qui fait aussi l’éloge des juges. Bossi se démarque : ‘Les juges, un cancer ? Selon moi, non. Parfois il y a parmi eux des casse-pieds, mais ils ne sont pas tous pareils’. Et Napolitano s’exprime dans un article destiné à un livre du Conseil supérieur de la magistrature en hommage aux magistrats morts dans l’exercice de leurs fonctions : ‘Non à la violence et à la rupture de la légalité sous quelque forme qu’elle soit : c’est un impératif à ne négliger à aucun moment’. »

 

« L’axe du Nord sur l’abîme de Milan » (Claudio Tito, La Repubblica de dimanche) : « L’axe du Nord (Berlusconi-Bossi) a de fait conduit le pays pendant ces 11 dernières années. Berlusconi a confié la politique économique nationale à la Ligue et à Tremonti en échange d’une solidarité granitique pour sa guerre personnelle contre les juges. Or cet axe inébranlable jusqu’ici paraît présenter une faille invisible qui ôte en stabilité à la coalition et menace les alliances futures. La preuve : Bossi a pris ses distances avec le Cavaliere après les perplexités de Napolitano sur la procédure choisie pour le remaniement. Après 24 heures de réflexion, Bossi estime l’appel du Quirinal justifié. Ce faisant, il choisit son camp dans le long bras de fer Berlusconi-Napolitano. Il se doit de préserver intacte sa bonne entente avec le Quirinal, sachant que la réforme fédéraliste ne pourra être digérée par le pays que grâce à l’assentiment du chef de l’Etat. Il sait surtout que les prochaines municipales sont un test pour l’avenir de la coalition et la cohésion de la Ligue. Sa base ne supporte plus les foucades de Berlusconi. Bossi en est conscient, d’où l’équilibre délicat qu’il tient entre exigences gouvernementales et partisanes. Une défaite de Moratti à Milan rendrait encore plus difficile à gérer le malaise de sa base et élargirait la faille. Elle ferait tomber les garanties que vient de donner Berlusconi pour l’avenir (avec l’annonce de Tremonti ‘dauphin’) et lancerait le chacun pour soi en vue des législatives – en 2013 voire avant. Le résultat des municipales pourrait avoir aussi un impact sur la ‘validation’ demandée par Napolitano. Comment concilier un échec avec l’idée de ‘constitution matérielle’ brandie par les berlusconiens contre la ‘constitution formelle’ ? La légitimité populaire proclamée deviendrait boomerang. Berlusconi esquive le face-à-face avec le Quirinal et entonne sa rengaine anti-juges, en reprenant sa formule de 2008 les assimilant au cancer – discours conçu pour une campagne décisive pour l’avenir de l’exécutif. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome).

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