28/04/2011
La Ligue défie Berlusconi sur la Libye.
« La Ligue défie Berlusconi sur la Libye » (Corriere della Sera, Il Messaggero)
« Libye : au sein du gouvernement, le chaos » (La Repubblica)
« Libye : la Ligue veut un vote » (La Stampa)
« Un suicide politique en mondovision » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « Une crise gouvernementale en politique étrangère vaudrait suicide international. Pire, une crise qui remettrait en cause les accords OTAN, dans le contexte de décisions de l’ONU engageant l’Italie ; et une crise intervenant au lendemain de l’annonce faite par le chef de l’exécutif à nos principaux alliés de frappes italiennes en Lybie. On n’en est pas là et cela n’arrivera sans doute pas. Mais hier un tel scénario catastrophe s’est esquissé, avec l’impact qu’on imagine sur l’image de l’Italie dans le monde. Les relations sont au plus bas entre Berlusconi et la Ligue qui, par la voix de Maroni, a directement attaqué le Président du Conseil. Cela faisait des années qu’on n’avait pas vu la Ligue aussi virulente envers Berlusconi. Qu’est-il arrivé ? Le détonateur libyen n’est pas la seule pierre d’achoppement. Il y a la faiblesse du leadership de Berlusconi, toujours plus isolé et réfractaire à partager les décisions ; le duel sans fin avec le Parquet, qui conditionne tout le reste, la gestion compulsive selon l’humeur du jour, les postes offerts aux ‘Responsables’, suspects aux yeux de la Ligue. A quoi s’ajoutent, plus ponctuellement : la tendance à faire des élections de Milan un référendum sur Berlusconi ; l’affaire Parmalat, mal gérée ; l’immigration, Berlusconi disant à Sarkozy : ‘Vous avez raison, vous accueillez cinq fois plus d’immigrés que nous’ ; le nucléaire. Ce qui a ulcéré Bossi a été de voir le Cavaliere balayer avec ironie les objections léghistes – ‘tout va bien avec Umberto ; (lui doit faire campagne, on le sait bien’). Première victime des frappes en Libye : l’équilibre qui fonde l’exécutif Berlusconi. A en juger par les faits d’hier, la majorité a vécu. Certes les ‘Reponsables’ assurent une majorité numérique, mais Bossi veut scier cette branche. Le vote de confiance, voulu par la Ligue et l’opposition, paraît inévitable. Si la Ligue décide de ne pas provoquer une crise en politique étrangère, un compromis est possible, malgré la rudesse de l’affrontement et l’irritation de Berlusconi. La crédibilité internationale de l’Italie est en jeu. »
« Tremonti monte la Ligue contre Berlusconi » (F. Cramer. Il Giornale) : « Dans la bataille Ligue-PdL, quel est le rôle de Tremonti ? La rumeur court : est-il l’instigateur de l’ire de la Ligue ? Est-il à l’origine de la une de La Padania (‘Berlusconi s’agenouille devant Paris’). La thèse peut se défendre : 1/ une vengeance du superministre de l’Economie, un des perdants du sommet franco-italien ; 2/ la thèse de Bossi selon laquelle les missions en Libye, très coûteuses, sont mauvaises pour les finances, sent son Tremonti ; 3/ tout le monde voit en lui un homme de la Ligue ; 4/ il sait qu’il indispose ses collègues par ses coupes budgétaires. La teneur de l’article de La Padania témoigne de l’hystérie de la Ligue : ‘Nous voici devenus une colonie française’ ; ‘ Berlusconi pensait qu’en disant oui à tout, il acquerrait un nouveau poids international’. Hier, devant la commission Défense et Affaires Etrangères, Reguzzoni, président du groupe Ligue à la Chambre, a paru vouloir apaiser les esprits : ‘La position de la Ligue est claire et cohérente avec les décisions du Parlement. Nous sommes au gouvernement et dans la majorité ; qui espère une crise politique se leurre.’ Des propos rassurants contredits par Maroni : ‘J’ai parlé avec Bossi : la ligne rapportée par La Padania ne varie pas.’ ; ‘un vote me paraît inévitable. L’opposition le réclame et nous n’y sommes pas opposés.’ »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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