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10/03/2011

Italie : le facteur Maghreb.

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« Le facteur Maghreb dans la campagne électorale » (Massimo Franco, Corriere della Sera) : « Au ministère de l’Intérieur, on est convaincu que ‘l’invasion’ à travers la Méditerranée n’en est qu’à son commencement et par conséquent conditionnera, ou plutôt dominera, l’agenda du gouvernement en 2011. L’attitude italienne face à la crise libyenne s’explique par un mélange indissociable de politique extérieure et intérieure. Tant l’arrivée d’immigrés que le risque d’infiltrations terroristes donnent à Roberto Maroni une exposition inédite. Sur sa capacité à s’occuper du stratégique ‘front sud’ se jouera une future campagne électorale. Umberto Bossi a prévu que le facteur Maghreb avantagera le centre-droit. Le gouvernement tente de gérer une vague dont on entrevoit déjà les proportions en rassurant une opinion publique inquiète. La réaction impitoyable de Kadhafi défie la communauté internationale et alimente le projet de recours à la force. Hier, Obama n’a pas exclu ‘l’option militaire’ de l’OTAN. Et même si ce n’était qu’une arme de pression sur Kadhafi, l’Italie s’agite. Selon Maroni : ‘Si on intervient de manière erronée, la Libye peut se transformer en nouvel Afghanistan et en nouvelle Somalie, livrée aux terroristes’. C’est la thèse que l’Italie cherchera à faire valoir au sommet de l’UE à Bruxelles, vendredi. La machine anti-Kadhafi est lancée et pour F. Frattini, le ‘Colonel’ pourra difficilement rester en place. La crainte est que, quelle que soit la solution, les intérêts italiens ne soient pénalisés. La Ligue demande que l’UE patrouille les côtes libyennes, en plus de préparer des sanctions financières. Le fantasme est la radicalisation xénophobe d’une Italie effrayée à la perspective de devenir une sorte de ‘grande Lampedusa’. » 

 

« Une entente entre la Ligue et le PdL qui évoque un pacte de législature » (Massimo Franco, Corriere della Sera) : « Le ‘oui’ préventif de la Ligue, bien que prévisible, va au-delà de la réforme de la Justice. Il confirme un accord avec le PdL qui se projette sur les prochaines décisions du gouvernement. Seules la prudence, étant donné la situation incertaine, suggère de ne pas définir ce pacte ‘de législature’. Ce mercredi, A. Alfano, Garde des Sceaux, présentera à G. Napolitano les mesures qui seront approuvées demain au Conseil des ministres et qui ont déjà suscité le mécontentement d’une large partie de la magistrature. On en ignore les détails, a tel point que le ‘oui’ d’U. Bossi avait l’air d’être dit les yeux fermés. Les étapes parlementaires de la réforme seront inévitablement accompagnées par le procès sur l’affaire Ruby, prévu le 6 avril prochain. Berlusconi aura donc le double rôle d’accusé et de chef de l’exécutif visant à réformer la justice. L’opposition tentera un coup d’éclat et ce sera l’opportunité pour Berlusconi de resserrer les rangs de sa coalition, déjà plus sûre d’elle. Les récents votes parlementaires pour sauver certains élus mis en examen (dont un ancien ministre du PD) montrent bien la stratégie de la majorité – qui s’érige en défenseur des droits civils, contrairement à l’opposition – lorsqu’il s’agira d’affronter le conflit d’attribution soulevé contre le Parquet de Milan sur les procès du Cavaliere. D’autre part, l’ouverture de l’UdC de Casini sur la réforme devient un ‘non’ sec en cas de mesures ad personam visant à sauver Berlusconi. Ainsi sur la détermination de la Ligue de défendre la réforme pèsent les prochaines élections des maires de Milan, Turin, Naples et Bologne. Bossi a anticipé un prochain remaniement du gouvernement où la Ligue augmenterait son influence, onze postes étant libres après le départ des finiens. L’initiative du PD de remettre à G. Letta les signatures recueillies pour demander la démission du président du Conseil est ainsi réduite à un geste symbolique. Avec Berlusconi convalescent, Letta peut répondre, séraphique, ‘je ne sais pas s’il acceptera votre conseil de démissionner…’. »  

 

(Traduction : ambassade de France à Rome).

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