Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/11/2010

Italie : une partie d’échecs de 27 jours.

Le Peuple de la liberté.jpg

Ligue du Nord.jpg

Futuro e Libertà per l'Italia.jpg

 « Un succès institutionnel du Quirinal, mais dans une ambiance exacerbée » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « Sur le plan institutionnel, G. Napolitano a remporté un succès : avec lui, les présidents des Chambres ont fixé un schéma préservant le minimum de stabilité vital pour le pays. Le budget 2011 restera prioritaire sur les deux motions de confiance (Sénat) et de censure (Chambre). Le budget sera adopté d’ici au 10 décembre, avant le lancement d’un rapide ‘comptage’, après des discours du président du Conseil aux Chambres. L’autorité du chef de l’Etat a donc permis une solution équilibrée évitant la funeste ‘guerre des motions’. Celles-ci seront votées en parallèle dans les deux Chambres le 14/12, soit la date prévue pour la décision de la Cour constitutionnelle sur l’empêchement légitime, qui protège le Cavaliere. Certes l’éventuelle censure à la Chambre le pousserait à une démission immédiate, mais la crise de la zone euro pourrait plaider contre des élections à court terme. Au plan politique, on a d’un côté Fini, Casini et le centre gauche pour un nouveau gouvernement avec un autre président du Conseil, de l’autre un axe PdL-Ligue campant sur la position ‘la confiance ou les élections’. A l’évidence, Bossi n’est pas enthousiaste à l’idée d’élections précipitées, compte tenu peut-être des fragilités de Berlusconi comme candidat vu les scandales (connus ou à venir). Mais la Ligue paraît solidement aux côtés de son vieil allié. On voit mal comment les partisans d’un ‘autre gouvernement’ prévaudraient. Il faudrait ou qu’après une démission de Berlusconi le groupe PdL au Sénat se scinde assez nettement pour justifier qu’on écarte du gouvernement le PdL et la Ligue, vainqueurs en 2008 et toujours majoritaires relativement, ou que le Cavaliere se retire volontairement, sous l’effet de la fatigue ou d’autres coups durs judiciaires. Mais ce serait un tel coup de théâtre qu’il est impossible de rien prévoir de tel. »

« Un compromis pour sauver les comptes de l’Etat » (Massimo Franco, Corriere) : « Le Quirinal a fixé hier une date, le 14 décembre, qui marquera un tournant capital. Ce jour-là, Berlusconi devra faire face à la crise de sa majorité. Napolitano veut garantir l’adoption des lois de stabilité et de budget et les soustraire aux manœuvres d’une phase confuse qui risquait et risque encore en partie de les menacer. Les présidents des Chambres ont accepté, voire un peu subi ce choix. La Ligue ajoute une autre échéance, le 27 mars, présentée à demi-mot comme la fin du gouvernement Berlusconi. On voit mal si Bossi veut dire que la coalition durera jusqu’au printemps car il n’y aura pas de crise après le budget ou s’il évoque le 27 mars comme date d’élections anticipées. N’oublions pas qu’il y a peu, Maroni avait déjà cité le 27 mars comme date possible pour des élections. La Ligue approuve la décision du Quirinal – compromis ‘utile à la paix’ selon Bossi. Elle force tout le monde à la transparence. Mais une coïncidence qui peut alimenter la tension : le 14 décembre, la Cour constitutionnelle doit aussi rendre sa décision sur l’‘empêchement légitime’ qui met le président du Conseil à l’abri des procès. La confirmation de l’‘axe du Nord’ rend de plus en plus hasardeuse l’hypothèse d’un gouvernement technique, d’autant que le parti de Di Pietro semble décidé à ne pas la soutenir. Pour la Ligue reste l’inconnue de l’adoption du fédéralisme fiscal. Mais Bossi est sûr qu’elle se fera avant les élections - et quiconque en doute, menace-t-il, est un ‘homme mort’. »

 

« Une partie d’échecs de 27 jours » (Marcello Sorgi, La Stampa) : « La confirmation que les deux motions, à la Chambre et au Sénat, seront votées le 14 décembre après débat le 13, grâce à l’accord entre les trois premiers personnages de l’Etat, n’exclut pas la possibilité qu’au bout du compte le gouvernement obtienne une majorité PdL-Ligue au Sénat mais se retrouve battu à la Chambre, sans les finiens. Berlusconi aurait préféré un déphasage entre les deux débats, à la fois pour profiter de la confiance au Sénat pour faire pression sur les députés et obtenir une majorité, ou pour se présenter au Quirinal, lors de sa démission, avec juste une ‘demi-censure’ ou une défiance-confiance, poussant ainsi Napolitano à écarter toute tentative de gouvernement alternatif, vu l’assurance d’une majorité contre au Sénat du fait de la solidité de l’axe PdL-Ligue. Raisonnement qui tient toujours même si les votes contradictoires ont lieu le même jour. Reste à voir si cela contraindrait le Chef de l’Etat dans ses choix en lui imposant de dissoudre. Non qu’il soit en faveur d’un autre gouvernement, bien au contraire. Mais Napolitano, comme par le passé, s’en tiendra aux résultats de ses consultations et, si un certain nombre de partis lui demande de tenter de former un gouvernement, il ne le fera que si une nouvelle majorité se dessine autour d’un programme clair et consensuel. La simple expression d’un vote pour Berlusconi par les sénateurs pourrait ne pas suffire au chef de l’Etat pour exclure tout à fait la possibilité d’un autre gouvernement. Napolitano pourrait donc devoir vérifier si parmi les sénateurs qui auraient soutenu le Cavaliere, certains ne seraient pas prêts à soutenir un autre gouvernement, fût-il provisoire, avant des élections (comme après la chute de Prodi) : un cas de figure lourd de risques pour le Cavaliere, mais qui pourrait se révéler inévitable s’il devait sortir des consultations des indications en ce sens. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome).

Les commentaires sont fermés.