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03/11/2010

Berlusconi : "mieux vaut aimer les belles femmes qu’être gay".

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« La Ligue tient bon, Fini s’éloigne, et le cercle vicieux se poursuit » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « Pour certains, Berlusconi serait en train de perdre de sa lucidité et le contrôle de la situation. Or, il se peut qu’en fait il joue sa tactique préférée : minimiser, plaisanter et détourner l’attention. Il est le premier à espérer une énorme polémique après son ‘mieux vaut aimer les belles femmes qu’être gay’ pour qu’on perde de vue le cœur du sujet : la dignité des institutions compromise par son comportement (affaire Ruby etc.). Berlusconi est coutumier de ce genre de technique et le jeu lui réussit en général mais il n’est pas dit que le miracle se répète. Dans l’avalanche de nouvelles qui s’enchaînent – le parquet de Milan a classé l’affaire Ruby mais du Parquet de Palerme viennent de nouvelles révélations embarrassantes, sans compter les rumeurs selon lesquelles le pire reste à venir – il n’y a que deux choses certaines. D’abord, la Ligue confirme son soutien au président du Conseil, comme en témoigne la rencontre Berlusconi-Bossi. Bossi a surtout voulu envoyer un signal sans équivoque possible à Fini, au moment où FLI est tenté de quitter l’exécutif. Seconde chose certaine : le président de la Chambre et son groupe s’éloignent de Berlusconi tout en jouant sur l’ambiguïté. En vérité, Fini tente de ne pas perdre contact avec le monde modéré où le PdL prend ses voix, sachant bien que s’il penche vers la gauche, risque de s’ouvrir une crise prématurée menant aux élections. Si Berlusconi voulait provoquer les finiens et les pousser à la faute, les thèmes ne manquent pas – les écoutes etc. Mais lui aussi doit faire attention : les élections sont risquées pour tout le monde, sans compter toutes les manœuvres qui pourraient les précéder. » 

« La vraie crainte du Cavaliere : l’usure liée aux réformes bloquées » (F. Verderami, Corriere della Sera) : « La guerre pour la succession de Berlusconi, ouverte de longue date en coulisse, n’a pas encore éclaté au grand jour. Ce qui ternit le plus son image, ce ne sont pas ses histoires interminables de fêtes et de femmes mais l’absence d’impulsion dans l’exécutif. Dans les sondages, le PdL, à 28%, perd encore un point au profit de la Ligue, qui frise les 13% tandis que FLI stagne à 3,5-5,5%, avec 40% d’indécis ou d’abstentionnistes. Beaucoup prennent leurs distances d’avec Berlusconi car les attentes qu’ils avaient placées dans son gouvernement ont été déçues, mais ils ne se sont pas définitivement éloignés de lui, du moins pas encore – des déçus que Fini n’arrive pas à capter. C’est le blocage des réformes qui peut aliéner définitivement à Berlusconi son électorat aujourd’hui déçu. Voilà pourquoi il ne peut accepter que les réformes soient bloquées par Fini et Tremonti. Or c’est la stratégie qu’ont adoptée les finiens qui, dimanche, lanceront un nouveau parti, FLI, sans avoir été formellement expulsés de l’ancien, le PdL. Paradoxe dans le paradoxe : celui d’une législature désormais morte mais qui vit toujours et celui d’une majorité divisée mais qui, officiellement, reste unie. L’action politique est arrêtée, en attendant que la Cour constitutionnelle rende sa décision sur l’empêchement légitime, le 14 décembre. Pour Berlusconi et Fini, ce sera l’heure H. Voilà pourquoi le second ne rompra pas avec le premier dimanche. La guerre de succession sera encore longue, à moins que n’ait raison un vieux démocrate-chrétien comme Baccini : ‘Après le Cavaliere, on verra de nouvelles têtes. Aucun de ses alliés ni de ses adversaires ne lui survivra.’ »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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