19/10/2010
Italie : le centre droit tente d’endiguer la pression léghiste.
«Le centre droit tente d’endiguer la pression léghiste » (Massimo Franco, Corriere della Sera) : « On évoque la possibilité de trouver un compromis sur la justice – en gros, de convaincre FLI de voter les décrets présentés par le gouvernement. Le ministre Alfano rencontre aujourd’hui les présidents du Sénat et de la Chambre mais le rendez-vous décisif sera avec Fini : l’accord, seulement à l’état de projet, est compliqué par les tensions entre Berlusconi et une partie de la magistrature. Le scepticisme de M. Vietti, vice-président du CSM, à l’égard d’Alfano, le confirme : les conditions d’une réforme ‘organisée et sereine’ de la justice ne semblent pas réunies. Mais il est impératif d’essayer d’y parvenir, le centre droit sachant que l’avenir de la législature dépend de l’issue de cette négociation. La crainte qu’une crise de gouvernement n’avantage la Ligue est patente. Le parti de Bossi, qui s’est réuni hier à Milan, se borne à lancer des avertissements à ses alliés et à assurer que l’affaire piémontaise (où le gouverneur Cota, léghiste, pourrait se retrouver en difficulté) n’aura pas d’impact. En vérité, ce serait un motif supplémentaire de pousser au vote anticipé. Berlusconi ne semble pas pro-élections et il a avec lui une grande partie du PdL du Nord, effrayée par les sondages donnant la Ligue en augmentation. Avec une inconnue : la force de frappe d’une Ligue qui, formellement, invite à aller de l’avant mais se prépare à la rupture à la première occasion : sera-t-elle aidée par l’attitude de FLI et par les manœuvres donnant pour probable un ‘gouvernement technique’ pour changer le mode de scrutin, contre Berlusconi et la Ligue ? Jeux dangereux, qui peuvent conduire aux urnes par inertie, pour ainsi dire. »
« FLI, à la croisée des chemins, doit choisir où se situer » (Marcello Sorgi, La Stampa) : « Dans l’attente de connaître les développements sur la justice – on devrait en savoir plus après la rencontre Fini-Alfano d’aujourd’hui – un débat (interne) enfiévré sur d’éventuelles élections a lieu au sein du groupe finien. Si l’on allait pour de bon vers une dissolution des Chambres d’ici le printemps, où se situerait FLI ? Fini pourrait être tenté, dans le droit fil de sa polémique contre Berlusconi, de s’affranchir tout à fait de son emprise, dans l’idée de tenter de remporter une tournée électorale changée en référendum pour ou contre Berlusconi. Serait-ce au point de tenter une convergence avec le PD qui, à gauche, avec Bersani, s’active dans la même perspective ? Oui, cela pourrait aller jusque là, selon l’aile la plus radicale de FLI – contre les propositions alternatives de l’aile plus modérée. Une fois exclu un accord potentiel avec Casini pour donner vie à ‘un autre centre droit’ qui mènerait campagne contre la ‘trahison’ de Berlusconi (selon les sondages, un Fini centriste perdrait nombre de ses voix), la seule possibilité qui reste est de se présenter seuls à droite : une partie risquée, car elle impose à FLI de franchir les seuils de 4% (national) et de 8% (régional) prévus par le mode de scrutin actuel. En réalité, l’aile plus modérée des finiens n’a pas totalement renoncé à une réconciliation progressive avec le PdL. Néanmoins, l’idée d’une paix véritable Berlusconi-Fini reste totalement en-dehors de la réalité – selon leurs plus proches collaborateurs qui, même en ces jours de recherche d’une trêve, hochent la tête, mal à l’aise. »
« Rencontre Fini-Alfano : négociations sur la justice en vue » (Barbara Fiammeri-Donatella Stasio, Il Sole 24 Ore) : « Aujourd’hui, première rencontre Fini-Alfano, surtout pour officialiser un débat sur la justice qui s’est, jusque là, déroulé en coulisses. Le président de la Chambre et le ministre de la Justice se verront cet après-midi à la Chambre pour engager les négociations sur la ‘loi Alfano bis’ et la réforme constitutionnelle de la justice, pour séparer les carrières du Siège et du Parquet et rendre le CSM moins puissant. Un face-à-face auquel les finiens ne souhaitent pas donner trop d’importance : ‘nous attendons de voir les textes’, tel est le refrain des fidèles collaborateurs de Fini. Bref, pas de chèque en blanc : comme Fini l’a répété plusieurs fois, ‘le diable se cache dans les détails’. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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